FAIT DU JOUR Transports en commun : les trambus de Nîmes métropole passent au vert !
Une page se tourne à Nîmes avec le choix opéré par la communauté d'agglomération de s'équiper de moyens de transports non polluant, respectueux des normes environnementales et du développement durable. Exit donc le diesel et bonjour les énergies (quasiment) propres...
Au total ce sont 16 trambus hybrides qui circuleront dans Nîmes à l'horizon 2021. Dix entreront en service dès 2019 (3 pour T1 sud et 7 pour la première tranche de T2) et six autres viendront compléter la flotte à l'achèvement du dernier tronçon de T2... D'une capacité totale de 144 places (47 places assises et 97 places debout), ces trambus dernières générations à quatre essieux mesurent 24 mètres et sont équipés de deux soufflets articulés.
Des trambus à 998 000 euros pièce
Activée par le chauffeur, la plateforme d'accès handicapés s'adaptera à la hauteur des trottoirs et des quais d'embarquement. Connectés, ils permettront aux voyageurs d'être renseignés en temps réel par la SNCF sur le trafic des trains et d'éventuels retards dont chacun sait, bien sûr, qu'ils n'existent que dans les têtes de quelques médisants esprits chagrins... Mais comme tout cela a un coût et qu'on est très loin du bus à impériale d'arrière-grand-papa, il faudra débourser 998 000 euros l'unité. "Un bon prix", selon le président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, qui a âprement discuté le bout de gras avec le constructeur via une centrale d'achat pour obtenir un rabais qui permettra de financer un bus. Autre bonne nouvelle, du côté du prix du ticket, selon William Portal, l'élu en charge du dossier, "il n'est pas prévu de révolution tarifaire..."
Quoi qu'il en soit, avec ces véhicules zéro diesel fini le coup...de pompe, les effluves nauséabondes et les décibels en délire ! La motorisation hybride gaz permet au mastodonte de produire sa propre électricité grâce à une génératrice. Le moteur électrique vient en relais, en particulier lors des redémarrages en station. Les techniciens de Nîmes métropole ont assuré que le poids de ces trambus n'affecteront pas l'enrobé bitumeux de la chaussée et ne créeront pas d'orniérages à l'usage.
28 000 voyageurs par jour et une fréquence de 7'30 aux heures de pointe
Versant maniabilité et vérifications in situ, pour passer de la théorie à la pratique un trambus viendra en janvier prochain de Barcelone tester le parcours de douze kilomètres intra-muros de la future ligne T2 qui traverse Nîmes d'Est en Ouest sur douze kilomètres, en passant du CHU à Paloma. "Nous avons déjà procédé à une vérification théorique mais il faudra, ça et là, procéder à quelques ajustements mineurs...", souligne le technicien en charge du dossier. Au centre du projet, la desserte du CHU sera complétée par une navette car le gabarit du trambus et les contraintes topographiques ne lui permettent pas d'aller au terme du voyage. La correspondance avec la navette de 90 places se fera à la station Laennec, de quai à quai. Idem pour les voyageurs qui se rendront à la gare de Saint-Césaire. Les trambus seront en capacité de transporter pas moins de 28 000 voyageurs par jour et passeront à une fréquence de 7 minutes et demi aux heures de pointes sur la ligne T2.
Déjà en service dans une version gaz à Malmöe (Suède), où s'est rendu le président Lachaud avec une équipe, ce modèle de trambus ,qui a une durée de vie d'une vingtaine d'années, a essaimé à Barcelone, Parme, Genève, Hambourg, Belfast, Bergen et...Metz. "Nous avions envisagé une solution uniquement électricité mais la technologie n'est pas encore au point en ce qui concerne l'autonomie et le poids des batteries et l'espace qu'elle nécessitent", met en exergue Yvan Lachaud. "La solution retenue permettra au bus de rouler toute une journée sans refaire le plein. Cette technologie est fiable et éprouvée et génère peu d'émissions polluantes."
Des futures stations de méthanisation ?
Si l'habillage extérieur de ces nouveaux équipements n'a pas encore été choisi, il en va de même pour les fauteuils et les cabines des chauffeurs. Une chose est sûre, pour des questions de sécurité, concernant ces postes de pilotage, ils seront entièrement hermétiques et non accessibles au public, et ce sont les chauffeurs qui iront en Belgique choisir le modèle qui sera retenu... Bref ! Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes même si outre-Quiévrain le temps presse et que côté Vanhool il va falloir sérieusement s'agiter... Il faut en effet deux ans pour construire un trambus du modèle choisi ! Avec une échéance à 2019 et dix unités à livrer, faites vos comptes...
Et comme "gouverner c'est prévoir", illustrait le journaliste et homme politique français et inventeur de la presse moderne, Émile de Girardin, Yvan Lachaud envisage la construction d'une ou plusieurs stations de méthanisation destinées à produire le carburant biogaz des trambus grâce aux stations d'épurations installées sur le territoire de la "ComCom" : "Nous aurions de quoi avitailler quarante bus par jour et même de revendre notre surplus", avance-t-il, tourné vers le futur. Un projet qui quoi qu'il en soit est encore dans les cartons et n'en sortira pas avant 2019, date à laquelle viendra sur la table le renouvellement de la délégation de service public pour l’assainissement. Attendre et voir...
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com
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