Une trentaine d’avocats du barreau d’Alès s’est rassemblée, ce jeudi matin, sur le perron du Palais de justice. Ils désapprouvent la proposition de loi d'orientation et de programmation pour le redressement de la justice, susceptible d’impacter la juridiction alésienne.

Sur leurs robes noires, les avocats arborent un rabat rouge en signe de protestation. « Le barreau n’a pas souhaité se mettre en grève car pour l’instant nous n’avons rien de concret. Mais nous voulions quand même afficher notre mécontentement », indique la bâtonnière Claire Sadoul. Ce qui inquiète les avocats, c’est le « flou » autour de la réforme de la carte judiciaire puisqu’elle pourrait entraîner la suppression de la Cour d’appel de Nîmes et « enlever à la juridiction alésienne une partie de sa compétence », souligne Claire Sadoul.

Dans un territoire « où la paupérisation de la population est importante », les avocats estiment que le maintien d’une justice de proximité est essentiel pour les 194 000 justiciables de la juridiction. « Leur imposer des déplacements à Nîmes est compliqué », relève la bâtonnière. « A l’heure actuelle, poursuit-elle, on peut imaginer que le traitement des contentieux de masse resterait sur Alès, peut-être le Juge aux affaires familiales (JAF) et le correctionnel. Tout le reste pourrait nous échapper. » Tout comme la future Maison d’arrêt dont la construction dans le bassin alésien n’est plus tout à fait assurée. « Une fois de plus, c’est au détriment de la population alésienne ! », déplore Claire Sadoul.

Les avocats, qui en appellent aux élus locaux et aux parlementaires (la bâtonnière a déjà été reçue par le député Olivier Gaillard), réclament une véritable concertation pour que leur justice de proximité le reste.