Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 15.12.2017 - abdel-samari - 4 min  - vu 1335 fois

LE 7h50 de Carl Accettone : "Le Gard est confronté à des défis majeurs..."

Carl Accettone a passé deux ans à la direction du cabinet du Préfet du Gard, Didier Lauga. Sur le départ ce vendredi pour des nouvelles fonctions à Paris, il est l'invité du 7H50.
Carl Accettone, directeur de cabinet du Préfet du Gard, quitte ses fonctions ce vendredi 15 décembre 2017 (Photo : Abdel Samari /Objectif Gard)

Objectif Gard : Quel bilan tirez-vous de votre passage dans le Gard ?

Carl Accettone : C'était le premier poste dans ma jeune carrière. J'ai été affecté dans le Gard tout de suite après ma sortie de l'ENA (École Nationale d'Administration). Ce sont donc deux années très formatrices où j'ai beaucoup appris. J'avais choisi le Gard car le département était réputé exigeant, très complet sur les différentes missions (sécurité civile, publique, routière, lutte contre le terrorisme...). Je ne me suis pas trompé car, malheureusement, le Gard est confronté à des défis majeurs. Il faut beaucoup travailler, cela ne s'arrête jamais.

Un mot sur votre relation avec le préfet du Gard, Didier Lauga ?

Le directeur de cabinet d'un préfet doit avoir plusieurs qualités : être disponible à chaque instant, répondre à la presse, assurer le protocole... C'est une vie passionnante que l'on a choisi mais qui a forcément des incidences sur la vie personnelle. Avec le préfet, je crois pouvoir dire que nous avons formé un bon binôme. Il faut qu'il puisse avoir une entière confiance en toute circonstance car régulièrement des décisions doivent être prise à sa place. Vous savez, on dit souvent que si le directeur de cabinet ne s'entend pas avec son préfet et que si c'est le préfet qui tousse, c'est toute la préfecture qui s'enrhume.

Quel est le moment le plus difficile que vous retiendrez ?

La journée du 19 août dernier. Mes parents avaient fait le déplacement du Nord de la France dont je suis originaire pour passer un peu de temps à mes côtés. Ce jour là, je ne les ai pas beaucoup vu. C'est une journée qui résume bien la fonction de sous-préfet. Cet été, nous avons été confrontés à la visite à la dernière minute du ministre de l'intérieur Gérard Colomb que nous avons dû organiser en 24h. C'était à l'occasion du départ depuis Nîmes de la Vuelta (le tour d'Espagne cycliste, NDLR)  auquel les services de la préfecture du Gard ont collaboré pour en assurer la sécurité avec la Ville. Et, ce même jour, en début de soirée nous avons eu l'incident de la gare de Nîmes avec cette affaire d'un homme qui y avait été vu déambulant armé. Heureusement, nous avons compris rapidement que nous n'avions pas affaire à un acte terroriste mais la portée de cet incident a été nationale et même internationale. J'ai reçu plus de 150 appels en deux heures de tous les journalistes des rédactions nationales et même de l'étranger.

Quel souvenir marquant garderez-vous de votre prise de fonction à Nîmes ?

La première fois que j'ai endossé le costume officiel pour me rendre à l'École de Police de Nîmes. J'ai une approche plutôt froide des choses, c'est je crois aussi une part de ma personnalité. Et pourtant, ce jour là, j'ai pensé à mon parcours, à la fierté de représenter l'État. Un symbole derrière le costume.

Un regret ?

La sécurité routière. J'ai le sentiment que nous avons fait beaucoup mais ce n'est jamais assez. On compte les morts presque toutes les semaines. Il n' y a pas un mois depuis ma prise de fonction en janvier 2016 sans qu'on déplore une ou plusieurs victimes. C'est vraiment difficile à vivre.

Quels conseils donneriez-vous à votre successeur ?

D'arriver dans le Gard sans a priori. Et être soi-même, humble, à l'écoute... Je crois savoir que mon successeur ne sera pas un débutant comme je l'étais. Le prochain directeur de cabinet arrivera prochainement dans le Gard avec déjà une expérience antérieure.

Quelle est votre prochaine destination ?

Je vais travailler à Paris, Place Beauvau, au siège du ministère de l'intérieur. Sur proposition du ministre de l'Intérieur, ce dont je suis très honoré, je vais occuper les fonctions de directeur-adjoint de cabinet du secrétaire général de ce ministère. Je vais donc travailler au côté de Denis Robin, qui a d'ailleurs commencé sa carrière dans le Gard en tant que directeur de cabinet, lui aussi. D'un point de vue personnel cela va me permettre de me rapprocher de ma famille et de rejoindre mon épouse qui habite Paris. Plus professionnellement, ce sera très riche car le Secrétariat général a en charge l'organisation des élections, la réforme des préfectures, la communication, le budget...

Envisagez-vous vous aussi de devenir un jour préfet ?

Pourquoi pas ! Même si je n'ai pas de plan de carrière. Pour autant, il n'est pas illogique qu'un sous-préfet prétende un jour à devenir préfet d'un département...

Un dernier mot sur le Gard ?

En tant que gars du Nord, je retrouve finalement dans le Gard les mêmes difficultés que dans ma région d'origine en matière d'insécurité, d'indicateur socio-économique préoccupants... Ce qui change, c'est le décor. Les Gardois ont un diamant. Ils ont un climat, un paysage idyllique avec un patrimoine exceptionnel. Comme on dit quelques fois pour la France, ceux qui parle le mieux du Gard, ce sont les touristes de passage. Les Gardois sont très directs, très francs, mais tellement accueillants. À titre personnel, je reviendrai donc avec plaisir pour assister à des concerts, pour les Feria...

Propos recueillis par Abdel SAMARI

Abdel Samari

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