Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 17.12.2017 - florence-genestier - 3 min  - vu 775 fois

FAIT DU JOUR Un nouveau bassin au Seaquarium pour alerter les visiteurs contre la pollution

Tout est fait pour que ce nouvel aquarium dénote un peu. Creusé tout récemment, et nettement moins coloré que ses voisins, le nouvel aquarium accueille un poulpe mais aussi des répliques de pollution et de déchets. Saisissant !
Pas cool, l'aquarium pollué du pauvre poulpe ! Entre explications précises et démonstration par l'exemple, le Seaquarium a choisi la stratégie du choc pour sensibiliser ses visiteurs.

Moins de couleurs, plus de déchets et moins de vie. C'est la logique même de la pollution. Entre pédagogie et choc visuel, le Seaquarium a décidé de montrer un certain aspect des fonds marins. Peu ragoûtant et bien peu flatteur pour l'être humain et son incivisme criminel. À l'issue d'un après-midi de nettoyage de certaines plages, avec des associations locales et les jeunes du centre aéré du Grau-du-Roi, l'inauguration de l'aquarium s'inscrivait dans une logique de lutte contre la pollution et d'éducation à l'environnement parfaitement portés à l'échelon local par l'Institut Marin, créé en juin.

Lors de l'inauguration du nouvel aquarium, mercredi soir.

Cette création d'aquarium pas comme les autres se place aussi dans une action mondiale entre aquariums marins, réunis sous la bannière Our Ocean.  "Début 2017, le Seaquarium, comme la plupart de ses collègues s'est engagé à lutter contre la pollution en mer. Avec la création de l'Institut Marin ou un partenariat avec plusieurs associations préoccupées par la pollution plastique, comme l'accueil de l'expédition 7e Continent cet été, c'est désormais un souci constant", explique Anne-Fleur Houtsmuller, animatrice scientifique au Seaquarium qui a suivi de près la conception du nouveau bassin. "On a décidé de mettre un poulpe plutôt que des poissons. C'est un animal très curieux et qui partira en exploration dès qu'il se sera habitué à ce nouvel environnement. Les déchets exposés, comme le pneu ou la carcasse de scooter sont reconstitués, afin qu'aucune particule toxique ne soit relâchée dans l'eau." Un travail de modelage fait par Pascal Josse, un sculpteur spécialisé connu pour avoir déjà travaillé dans de grands musées ou à la grotte Chauvet.

Le pire, c'est que la plupart des fonds marins, des ports ou les plus proches des terres ressemble beaucoup à ça...

Les parrains de l'opération, les bénévoles du projet Rescue Ocean n'ont hélas pas pu être présents. Cette association avait voilà quelques années réalisé une vidéo sous-marine du vieux port de Marseille (où une moto avait d'ailleurs été repêchée lors du nettoyage), qui rappelle beaucoup le décor désormais quotidien du poulpe. À vrai dire, les déchets s'étalent en si grande quantité sur et sous le littoral à certains endroits qu'on imagine pour eux un processus spécial de recyclage, notamment pour les filets.

Des déchets en sculpture

Au Grau-du-Roi, depuis cet été, un nouveau personnage de requin constitué de déchets -une sculpture- alerte désormais les visiteurs sur l'urgence d'adopter les bons comportements. Depuis peu, la faune revisitée s'élargit à un flamant rose ou un orque. Tous en débris de plastique glanés sur les plages locales. Le Seaquarium, lanceur d'alerte ? A la veille de sa future extension ce bassin marque aussi la préoccupation galopante de l'une des attractions touristiques préférées du Gard de jouer un rôle éducatif auprès des nouvelles générations. "Le rythme de cette pollution est alarmant : l'équivalent d'un camion à ordures par minute serait déversé dans les océans (...) Dans l'immensité des océans, cela passe parfois inaperçu et c'est pourquoi ce décor curieux fait désormais partie de votre visite", avertit un texte d'explications. D'après Jean-Marc Groul, le directeur du Seaquarium, l'effet interpellant de l'aquarium du poulpe a produit son petit effet sur les premiers groupes qui l'ont découvert. Reste à savoir si les futurs visiteurs voudront faire de cette vision peu reluisante un mauvais souvenir, histoire d'éviter la catastrophe. Et de garantir au petit poulpe et à ses descendants un environnement beaucoup plus vivant et coloré.

Florence Genestier

Le Seaquarium

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