Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 19.12.2017 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 3174 fois

NÎMES Violences avec armes : le chroniqueur radio et le surveillant d'école placés en détention

Tribunal correctionnel de Nîmes  / Objectif Gard

45 jours d’ITT pour un conducteur agressé qui a été opéré

Le 13 décembre, en milieu d’après-midi, un jeune conducteur a été suivi jusque chez lui, par deux hommes, pour un simple refus de priorité. « Un incident banal qui va prendre des proportions considérables, avec une victime, un jeune conducteur qui va être frappé et dont l’ITT va être fixée à 45 jours », note la présidente du tribunal correctionnel de Nîmes, Christine Ruellan.

Un pompier intervient, il est braqué avec une arme à feu

Dans le box, les deux agresseurs de 23 et 24 ans, dont un est en état de récidive, sont poursuivis pour des violences volontaires avec l’usage d’une arme. Ils demandent et obtiennent un délai pour être jugés. Le tribunal correctionnel de Nîmes était chargé, ce mardi matin, de rendre des décisions sur la détention provisoire des prévenus. Deux agresseurs qui sont déjà dans les fichiers de la justice pour d’autres condamnations. Ils regrettent avoir suivi le conducteur jusqu’à son domicile, quartier notre Dame à Nîmes. Lorsque les deux complices sont arrivés dans le hall d’entrée du jeune conducteur, il a été roué de coups, y compris à l’aide d’une barre de fer. C’est à ce moment-là, qu’un pompier qui vend ses calendriers de fin d’année, tombe sur la scène. Il intervient courageusement. « Ce pompier croyait mourir et ne jamais revoir son enfant. Alors qu’il voulait intervenir, vous avez braqué une arme sur lui », complète la juge.

Pour se défendre, Yassin, 24 ans, regrette cette agression. « J’ai depuis, le visage de la victime dans ma tête. Je ne pense qu’à cette bagarre », estime cet homme qui cumule les petits boulots. Dans son parcours professionnel le plus récent : « J’ai été chroniqueur radio à Nîmes pendant 6 mois, puis j’ai enchaîné avec un boulot à la Sncf que je viens de terminer ». Il estime être suicidaire, alcoolique et drogué depuis un an, date où il a connu une rupture amoureuse.

L’autre prévenu, Jordi, 23 ans, a grandi dans une cité sensible de la région parisienne. Il est arrivé à Nîmes, il y a 4 ans, et il réfute l’idée d’être un modèle pour les jeunes de son quartier. « Je suis surveillant dans un établissement scolaire et j’enseigne la boxe auprès de jeunes en difficulté. C’est vrai, j’ai un brevet de secouriste », répond le mis en cause qui estime avoir totalement perdu pied le jour de la sauvage agression sur l’automobiliste.

Sagement présent à l’audience, le pompier, un colosse à l’allure de pilier de rugby, qui intervenu lors des violences ne peut pas s’exprimer, il le fera lors du jugement au fond de l’affaire. Il est encore profondément choqué, brisé même psychologiquement. « Si je n’étais pas intervenu je crois qu’ils auraient tué le jeune », affirme-t-il en marge du procès. Reste son procès-verbal sur lequel revient en détail la présidente d’audience. « Il a cru mourir. Il a constaté que les deux agresseurs étaient partis calmement après les violences. Il a remarqué le regard plein de haine d’un agresseur. Il n’a jamais vu un tel déchaînement de violence. Une barre de fer a été écrasée sur la tête du conducteur », poursuit la juge, Christine Ruellan.

Après délibéré, le tribunal correctionnel de Nîmes a placé en détention les deux agresseurs en attendant l’affaire sur le fond du dossier qui est prévue en janvier prochain. Des expertises psychologiques et psychiatriques des deux hommes ont également été demandées par la justice.

Boris De la Cruz

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