Seulement voilà : « le réservoir actuel, qui date des années 1980, a mal vieilli et est devenu vétuste », explique le responsable de la cellule étude en réseaux hydrauliques au Grand Avignon Cyril Bahegne. Et pour ne rien arranger, le puits s’affaisse.

5 millions d’euros de travaux

La situation est donc tendue, le réservoir devenant même menaçant : « et s’il tombe, on aura un vrai problème, note le vice-président du Grand Avignon René Trucco. C’est un point névralgique, sans lui, on n’aurait plus d’eau à Villeneuve et aux Angles, et le redressement de la situation serait très difficile. » Alors le Grand Avignon et la Saur ont décidé d’agir, en démarrant en juin dernier un plan de travaux en quatre phases pour restructurer complètement le champ captant, pour un budget total de 5 millions d’euros hors taxes.

Ainsi, la première phase est en cours, et se terminera en janvier. D’un coup de 600 000 euros hors taxes, elle consiste en la mise en place d’un réservoir transitoire tout en mettant en sécurité le réservoir existant, « pour pallier un éventuel dysfonctionnement, et anticiper la dernière phase de travaux, qui verra la construction d’un réservoir définitif de 5 000 mètres cube », explique Cyril Bahegne.

Ce futur réservoir sera construit en 2019 - 2020, et remplacera à terme le réservoir actuel, qui sera démoli, et le transitoire. Une méthode qui peut paraître baroque à première vue, y compris pour le président du Grand Avignon Jean-Marc Roubaud, mais qui se justifie. La première raison est « un phasage des dépenses et des autorisations qui fait qu’on ne peut pas se permettre d’attendre le réservoir définitif pour sécuriser l’existant », explique Cyril Bahegne. La seconde, peut-être la plus parlante, est que « la construction d’un réservoir de 5 000 mètres cube nécessite de gros travaux, qui engendrent notamment des vibrations, on ne peut pas prendre le risque de commencer ce chantier sans sécuriser le réservoir existant », développe le directeur des services techniques du Grand Avignon Jérôme Jelly. Cette hypothèse était donc « la plus économique et la moins risquée », ajoute-t-il.

Et le puits, dont l’affaissement est plus que perceptible ? Il va lui aussi passer la main à un nouveau puits, et sera comblé. Cette deuxième phase se déroulera courant 2018, avant la reprise de la canalisation principale de pompage, troisième phase de ces lourds travaux, qui permettront également à terme de « mettre en cohérence les ressources avec les enjeux démographiques », note Cyril Bahegne. Pour ce faire, les travaux s’accompagneront d’une mise à jour de la déclaration d’utilité publique et des autorisations de prélèvement.

Le tout pour que les Villeneuvois et les Anglois continuent à bénéficier d’une eau qualifiée par les services du Grand Avignon de « très bonne qualité et abondante. »

Et aussi :

L’accueil des usagers en travaux aussi : les locaux du Grand Avignon qui hébergent la Saur, situés avenue Gabriel-Péri, sont en train d’être complètement refaits. Ils comporteront notamment un médiateur de l’eau, un parking, une rampe d’accès pour les personnes en situation de handicap ou encore la diffusion de films pédagogiques. « C’est un service de proximité que l’Agglomération du Grand Avignon (qui cofinance les travaux, ndlr) tient à apporter, précise la responsable de la communication de la Saur Anne Delcros. Ce service est ouvert aux usagers qui ont besoin d’une précision sur leur facture ou de conseils pour leur consommation. » Et ceux qui ne souhaitent ou ne peuvent pas se déplacer « tomberont ici en faisant appel à l’accueil téléphonique », précise le chef de l’agence Rhône de la Saur Thomas Montagnier. L’accueil physique rouvrira le 8 janvier. Il est ouvert aux habitants de Villeneuve, les Angles, Pujaut, Sauveterre et Roquemaure.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com