Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 24.12.2017 - philippe-gavillet-de-peney - 6 min  - vu 444 fois

GARD Père Noël : l'interview exclusive d'Objectif Gard !

Le voyage jusqu'en Laponie n'a pas été de tout repos pour notre envoyé spécial, mais nous sommes parvenus à obtenir un entretien avec le bonhomme en habit rouge !
Le Père Noël est prêt à prendre tous les risques pour descendre du Ciel avec ses cadeaux ! (Photo : archives Philippe Gavillet)

D'habitude insaisissable, et bien que totalement absorbé par les derniers préparatifs à boucler à l'approche du jour J, cédant toutefois à la pression de nos multiples insistances (notre rédaction ne recule devant rien !), le barbu le plus célèbre de la planète a finalement accepté de libérer un peu de son temps si précieux pour apparaître dans nos colonnes à quelques heures du 24 décembre. Entretien avec le Père Noël que nous avons rencontré chez lui...

Objectif Gard : Père Noël, tout d'abord merci d'accorder cette interview en exclusivité mondiale à Objectif Gard...

Première question que tout le monde se pose et qui, je l'avoue, a longtemps hanté mon enfance... Vous qui, depuis plusieurs siècles, distribuez des milliards de cadeaux au cours de la nuit du 24 au 25 décembre, quel est donc le secret de votre longévité ?

le Père Noël : Elle tient surtout à ce que je vis depuis des lustres dans le cœur de tous ceux qui, quel que soit leur âge, ont su garder une âme d'enfant. Ressentir cet amour et ce soutien indéfectible décuple mes forces. En outre, je suis un régime alimentaire varié qui, bien que très éloigné de l'ascétique régime Crétois, me maintient en forme. Je ne dédaigne pas en particulier, de temps à autre, une bonne tartine de pain frais garni de brandade de Nîmes ou une poignée de châtaignes grillées des Cévennes accompagnée d'un verre de Costières. J'aime aussi déguster l'aïoli en bord de mer ou une bonne assiette de gardiane et un petit pélardon en guise de dessert !

Vous ne travaillez qu'un jour (une nuit) par an. Que faites-vous les 364 autres jours ?

Comme vous y allez ! Sachez d'abord que ma tournée s'étale sur les cinq continents et que de ce fait elle dure plus d'une journée. Par ailleurs, tout le reste de l'année est consacré à la visite des salons spécialisées organisés un peu partout dans le monde. C'est là que je choisis les jouets que mes lutins fabriqueront ensuite pour les mettre dans notre catalogue de Noël qui, chaque année, présente des nouveautés. Je ne prends que quelques jours de congé par an et croyez bien que je passe beaucoup plus de temps dans mon traîneau que bien au chaud chez moi. Inutile de vous dire que j’envie votre concept des ''35 heures'' ...

Contrairement aux idées reçues, même si cette région est quasi-désertique, vous nous confirmez donc que la Laponie est un pays où il fait bon vivre ?

En effet, la Laponie est le plus beau pays du monde ! En partie justement par ce qu'elle est désertique et que le risque de croiser des personnes malfaisantes et des crétins est réduit à la portion congrue. Le plus souvent je ne trouve personne avec qui m’engueuler, si ce n'est parfois ma femme que j'appelle à l'occasion ''l'Amère Noëlle'' pour rigoler... À part la Laponie, il n'y a peut-être que le pittoresque pays voisin de Groland qui trouve grâce à mes yeux : ses habitants ont des travers tellement sympathiques, tellement humains...

Certains en ont fait des chansons, d'autres des poèmes, mais dans le fond personne ne sait vraiment qui elle est. Éclairez-nous sur la Mère Noël...

Je ne vois pas à quelle chanson vous faites allusion. J'ai toujours préservé ma femme de la vie publique et de l'agitation médiatique qui en découle. C'est une femme discrète et aimante qui a toujours été aux petits soins pour moi. Je l'ai connue très jeune alors que je venais de gagner une course de traîneau au Canada. A l'époque je terminais mes études de Père Noël à l'Université du Ciel. Elle faisait partie d'une troupe de ''Pom Pom Girls'' venue mettre de l'ambiance et j'avais craqué pour ses beaux yeux bleus. J'avais -un peu !- triché en faisant voler mes rennes juste après le dernier arrêt au stand alors que j'étais un peu à la traîne parce que je m'étais pris la barbe dans les patins, mais bon ! En parlant de chanson, je sais qu'un insolent appelé Jacques Dutronc -dont le père devait être un chêne pour avoir conçu pareil gland!- s'est permis d'évoquer ma fille Marie-Noëlle dans une de ses chansons. Pour la décrire « nue dans ses grands souliers » comme il l'évoque, il a dû faire ses études dans un fameux lycée parisien du 16e arrondissement où tous les gens sont de saillies (Le lycée Janson de Sailly, à Paris, figure parmi les plus grandes cités scolaires de France, NDR) ou être addict au sexe.

 

Dans notre époque moderne en perpétuelle évolution, entretenir la flamme de l'amour d'une vie devient, par la force des choses, très compliqué à réaliser... Comment faites-vous pour encore supporter votre compagne depuis des centaines d'années ?

Nous sommes un couple étrange et merveilleux : elle est étrange et je suis merveilleux ! Ou le contraire... Vous savez, l'amour c'est de la physique, le mariage c'est de l'alchimie. Quoi qu'il en soit, dans tous les cas mariez-vous : si vous tombez sur le bon numéro, vous serez heureux. Si ce n'est pas le cas, vous apprendrez à être philosophe ce qui est très bon pour l'homme. Quant à supporter ma femme je le fais effectivement mais au sens littéral du terme : je suis même son premier supporter et son premier fan ! Et vice versa...

 

Pourquoi êtes vous devenu rouge dans les années 1930, alors que vous étiez vert auparavant ? Est-ce la conséquente d'un excès de consommation d'une célèbre boisson gazeuse américaine ?

C'est parce qu'à l'époque j'étais justement encore très...vert et que le vert est la couleur de l'espoir ! Aujourd'hui si le moral va encore, c'est plutôt...l'immoral qui m'inquiète. Être et avoir été... A mon âge le plus dur pour s'en sortir en amour n'est justement pas...de sortir ! Cependant je peux encore honorer mon épouse deux fois de suite : une fois l'été, une fois l'hiver. Maintenant si je suis rouge, c'est de colère et non pas à cause ou grâce à cette panacée gazéifiée qui fait le bonheur des médecins nutritionnistes américains et plus d'obèses que de prix Nobel. Et pour paraphraser le titre du roman de John Steinbeck, les ''Raisons de ma colère'' sont multiples : l'intolérance, le manque de solidarité, la méchanceté gratuite, l'indifférence, le cynisme sont devenus monnaie courante dans une société moderne où règne le chacun pour soi et...le Père Noël pour tous. Encore que tous ne croient pas en moi. Certains colportent même l'idée que je n'existe pas. De quoi être en colère, vous en conviendrez...

le Père Noël (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Votre secrétaire, les lutins, vos rennes... Combien de personnes travaillent sous votre responsabilité ? Détaillez-nous leurs rôles respectifs...

Ma secrétaire occupe un poste stratégique. C'est elle qui répond à mon courrier (plus de 12 millions de lettres par jour en décembre!, NDLR) et à toute les demandes particulières. C'est elle qui m'a parlé de votre demande d'interview et m'a convaincu d'accepter la vôtre. D'habitude je refuse systématiquement. Pour ce qui concerne mes 800 lutins, ce sont tous des ouvriers professionnels aguerris qui, pour la plupart des plus anciens d'entre eux, ont fait des stages dans les usines du Jura spécialisées dans la fabrication des jouets en bois. Les plus jeunes sont spécialisés dans les jouets en plastique et le matériel informatique ludique. Quant à mes rennes, personne ne le sait mais j'ai un élevage dans votre pays, en Bretagne, et ils viennent tous de...Rennes. Ils sont actuellement au nombre d'une centaine et, en regard des kilomètres que je parcours, je dois souvent changer d'attelage.

Une requête à exprimer aux fabricants de cheminées ou aux ramoneurs ?

Avec l'âge, j'ai pris un peu d'embonpoint -malicieuse, ma femme dit que j'ai élargi la surface de caresse !- et j'aimerai que les fabricants en tienne compte. Il m'arrive de plus en plus souvent de rester coincé à mi-parcours de la cheminée et de devoir faire demi-tour. Quand j'y parviens ! Aux ramoneurs je conseillerais volontiers de ne pas oublier leurs hérissons dans les conduits : ça pique et ce ne sont pas toujours les bottes qui rentre en contact en premier avec ce matériel oublié particulièrement...urticant ! 

 

Assez parlé du travail... En dehors de cela, avez-vous des passions ou des loisirs ? Pratiquez-vous un sport particulier ?

J'ai la rare chance d'avoir pu faire de ma passion mon métier. J'essaye moi-même tous les jouets que je distribue. Cela ne laisse que peu de place pour autre chose. Je m'accorde pourtant chaque jour le temps de lire Objectif Gard, histoire de rester en phase avec l'actualité. Il m'arrive aussi de pousser la chansonnette en m'accompagnant à la guitare. J'ai pris des cours avec mon ami Tino Rossi il y a quelques années de ça. Ça fait peur aux rennes mais ça fait rire ma femme. Et quand j'en ai un au pied, comme Alfred de Vigny j'aime le son du cor le soir au fond des bois...

 

Nous avons quelque 30 000 lecteurs chaque jour, alors profitez-en : avez-vous un message à adresser à leur faire passer ?

Le premier message serait d'avoir la présence d'esprit de ne pas allumer les cheminées le soir de ma venue. Même pas avec des journaux à...fort tirage ! Le second serait d'inviter les gens, petits et grands, à faire l'humour, pas la guerre. Et aussi d'arrêter de me tirer sans cesse la barbe, ça me barbe...

Propos recueillis par Philippe GAVILLET de PENEY

philippe@objectifgard.com

Philippe Gavillet de Peney

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