Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 31.12.2017 - anthony-maurin - 2 min  - vu 2309 fois

NÎMES Ferdinand, le toro "gentil" qui fausse la donne?

Le dernier né des studios américains ne fait pas l'unanimité du côté de l'aficion

Voilà un film qui intéresse petits et grands, aficionados comme anti-corrida. Evidemment, le film en question est une production américaine. Evidemment, le film en question est en quête de vraies fausses vérités. Romancé, ce film d'animation dévoile au grand public un toro gentil, doux comme un agneau et qui veut s'extraire de sa condition animale.

Sur les réseaux sociaux, les passions se déchaînent. Pour Christian Lesur, président du Centre Français de Tauromachie, "Un gentil toro que l'on caresse, qui cueille des fleurs, qui parle et qui est capable de sentiments ? Ça n'existe pas ! L'auteur du dessin animé Ferdinand, dont le nom mérite d'être oublié, à l'instar de Walt Disney, cultive l'anthropomorphisme assimilant le "toutou à sa mémère" avec un animal sauvage et dangereux. Pour raconter une jolie histoire qui -après avoir fait pleurer, effrayé, attendri les jeunes enfants- finira bien, mais non sans avoir instillé un message pervers : les animaux sont nos amis. C'est faux ! Même pas mon chat, qui vient me ronronner entre les pattes seulement pour réclamer ses croquettes!".

Alors que penser de cette dichotomie naissante, séparant les uns et les autres, scindant un monde en diverses parties qui ne se comprennent plus ? "Les animaux ne sont pas les amis de l'homme. Ils ne sont pas amis entre eux. Leurs rapports entres espèces le prouvent et même, à l'intérieur de leur espèce… Dans la vraie vie, dans la nature sauvage, ils se dévorent ! Le mensonge est cynique. Il insuffle dans l'inconscient collectif de millions de gens que Winnie l'ourson est inoffensif comme Tigrou et tant d'autres. Chaque année, des ours tuent aux USA, au Canada, une dizaine de personnes. Chaque année, aux États-Unis 22 personnes sont tuées, écrasées ou encornées par des bovins… Dans les Pyrénées, 127 attaques d'ours ont été recensées en 2014."

Il en va de même pour les Baloo, Khan, Bagheera ou bien les animaux du Roi Lion, de Bambi ou du Monde de Némo. "Parallèlement, ces "animalistes" avilissent l'image de l'homme, au travers de celle d'un torero ridiculisé. Ces anti-taurins occultent tout des sacrifices de cet artiste : l'ascèse de la pratique, le don de soi, l'acceptation du danger, de la douleur, faisant fi de son existence, au service de sa création "art suprême" et pourtant éphémère. Les héros, trop nombreux cette année, qui ont versé leur sang dans l'arène, sont allés au devant du danger avec grandeur et orgueil", conclut Christian Lesur.

Un film qui attise les revendications des deux côtés. Pour les "animalistes", leurs chouchous "pas si sauvages que ça" ne le seront certainement plus très longtemps. Pour ceux qui revendiquent la part d'animalité dans le comportement sauvage des animaux, ce film est une fausse bonne idée qui pourrait bien ajouter une pierre de plus à l'édifice qui met en danger la corrida, par exemple.

Le résumé du film selon Allociné : "Ferdinand est un taureau au grand cœur. Victime de son imposante apparence, il se retrouve malencontreusement capturé et arraché à son village d’origine. Bien déterminé à retrouver sa famille et ses racines, il se lance alors dans une incroyable aventure à travers l’Espagne, accompagné de la plus déjantée des équipes !"

Anthony Maurin

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