Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 07.01.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 1135 fois

CIRCUS POLITICUS Fournier-Lachaud: alliance surannée, divorce dans l'année

Le maire de Nîmes et le Président de Nîmes Métropole ne sont plus les meilleurs amis du monde... Enfin, c'est plus compliqué que cela!
Jean Paul Fournier et Yvan Lachaud (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

(Photo : Coralie Mollaret)

En ce début d'année, les contes sont toujours d'actualité. Fantaisistes ou réalistes ils font parti du récit de notre histoire... En voici un, politique, qui vient de connaître un retournement de situation.

L'histoire débuta il y a fort longtemps, voilà plus de 15 ans. La politique d'alors pouvait se permettre des largesses, aussi bien au niveau des actes que des idées. A l'époque, ObjectifGard n'existait pas et nous n'avions donc pas pu suivre les péripéties des enterrements respectifs des vies de garçon des deux élus en question.

Pourtant, bien avant le mariage, les Nîmois comprirent rapidement que les deux futurs amants se rapprochaient, se cherchaient afin de créer une cellule familiale un peu spéciale. Ils se trouvèrent, certainement un soir de pleine lune autour d'un apéritif arrosé de Costières et tartiné de brandade alors que la gauche disparaissait des écrans radars... Alors roulant sur la voie du succès, le tandem décida de passer à l'acte, de se dire oui et de sceller l'union au grand jour pour connaître enfin le grand soir.

Choix de la salle, du traiteur, des invités, du contexte musical... Les questions basiques s'appliquèrent à cette union. Même celle de la robe de marié! Qui allait la porter sur les photos? Jean-Paul Fournier serait maire, Yvan Lachaud, son adjoint, le comptable du couple. Parti voir "Mireille", comme on dit d'une vendeuse de robe de marié mal lunée, le diptyque nîmois trouva enfin son bonheur.

Photo : Coralie Mollaret.

Les deux camps politiques prirent place de part et d'autre de la sacro-sainte nef républicaine. Même la disposition du plan de table était sujette à discussion. L'un préférant un "centre" de table quand l'autre imaginait plutôt un "chemin" de table. Le bouquet des mariés fit illusion, certains invités se jetèrent même dans le vide pour tenter de le récupérer. Elus ensemble par crainte de division, comme cela avait été le cas en 1995, droitiers et ambidextres nîmois de l'époque se mirent d'accord pour un programme commun. Une union, un bout de chemin parcouru et voici déjà le deuxième mandat qui débute, puis le troisième.

Les témoins de mariage, toujours valeureux quand il s'agit de faire la photo, furent peut-être moins efficaces quand il fallut défendre la dot et du coup les intérêts du Nîmois lambda. Lors du vin d'honneur ils certifièrent le pacte scellé et espérèrent voir un rejeton mis en route pour assurer la pérennité du mariage. De chaque côté, les familles observaient déjà l'ombre du divorce planer sur la "parfaite" idylle.

Après la mise en bouche, l'entrée et le plat principal, la pièce montée ne fut pas une confection artisanale habituelle, ah ça non. Elle ressemblait plus à la pièce d'un Shakespeare qu'à celle d'un pâtissier MOF. Mais bon, les Nîmois arrivèrent à la tordre, à l'accepter, à la comprendre. Il faut dire que le gâteau arrangeait tout le monde car chacun pouvait croquer dedans.

Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Dès le premier jour du troisième et dernier acte, l'union, qui semblait encore faire la force de ce couple, perdit en intensité. Jean-Paul Fournier resta maire de Nîmes et refila les clés de la grande maison de Nîmes Métropole à sa moitié Yvan Lachaud. Des failles éloignèrent les deux amants et les invités du mariage commencèrent à pointer du doigt les imperfections visibles au sein du duo plus très rigolo.

Des travaux dans la maison, des finances pas toujours du goût des deux époux, des liaisons dangereuses, des videos compromettantes... L'opprobre fut jetée, le doute s'immisça. Une absence médicale de six mois, un retour dans le lit conjugal peu apprécié et hop, l'affaire fut entendue, le divorce devait être prononcé

A force d'user l'alliance, on perd le sens commun du mariage. Une bague ne peut se cacher indéfiniment dans le repli d'une poche en velours et la marque visible sur l'annulaire gauche est toujours intrigante pour qui se met à parler à des cocus. Mal à l'aise, les principaux protagonistes tombèrent dans le panneau de la séparation alors qu'ils pouvaient s'imaginer fêter leurs noces de cretonne ou de porcelaine dans un fauteuil en 2020.

Photo : C.M.

Depuis? La guerre. Les chamailleries, les querelles intestines, les visites chez l'avocat. Mais pour les petits Nîmois, orphelins, pas de solution autre que la survie. Au moins, seul petit bénéfice à escompter d'une telle désunion, il faut espérer que grâce à ce malheur, un bonheur arrive. Les deux nouveaux camps devront agir dans l'intérêt des administrés, métropolitains ou riverains de la cité des Antonin.

Se mettre des bâtons dans les roues est devenu une chose traditionnelle dans ces instants d'aigreur mais les Nîmois ne méritent peut-être pas cela sinon, en marge de l'épitaphe politique des élus en question on pourrait bien lire: Ci-gît le mariage de deux hommes déjà mariés...

Rendez-vous dimanche prochain à 12h pour le retour des indiscrétions 2018 dans votre rubrique Ça reste entre nous !

Anthony Maurin

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