FAIT DU JOUR À Beaucaire, vivre dans le respect des différences
Hier midi, une centaine de personnes s'est mobilisée devant la mairie pour demander le rétablissement des repas de substitution. À la faveur du renouvellement du marché public des cantines scolaires, le maire FN a décidé d’arrêter de servir aux enfants qui ne mangent pas de porc. Dans ce rassemblement, des parents de confession musulmane, des citoyens adhérents à un parti politique ou de simples citoyens. Tous aspirent à ce que la République, au travers de sa laïcité, crée les conditions du vivre ensemble dans le respect des différences.
Christian, 76 ans : « La diversité s’exprime partout y compris dans les cantines scolaires. On peut très bien proposer un plat de substitution au porc, comme de l’omelette. D’ailleurs, je n’aime pas le terme de substitution qui est dévoyé aujourd’hui. Il est employé pour séparer les enfants qui seraient divisés entre les croyants chrétiens et musulmans. »
Farah, 37 ans, mère de trois enfants : « La fin des repas de substitution est une mesure injuste. Moi, je les ai toujours connus. Du coup, les enfants qui ne mangent pas de porc ne vont rien manger à la cantine ? Pour le moment, je suis en congé parental. Je peux faire manger mes enfants à la maison. Mais comment vais-je faire pour reprendre mon activité professionnelle ? Ça concerne pas mal de mamans… »
Létitia, 32 ans : « Je travaille à Beaucaire et je suis venue manifester mon désaccord en tant que citoyenne. J’estime que lorsque les parents paient la cantine, ils peuvent avoir le droit de choisir un autre plat lorsqu’il y a du porc au menu… Et puis, je suis aussi végétarienne. Tous les diététiciens s’accordent à dire que nous mangeons trop de viande. Encore une fois, on relance un débat qui ne sert qu’à diviser les gens. Après, je viens de Béziers. Alors, j’ai l’habitude de ce genre de polémique…»
Sylvia, 36 ans : « Je suis une musulmane convertie. J’ai grandi dans une France tolérante. Là, je ne la reconnais plus. J’ai un fils de 4 ans et je ne veux pas qu’on lui impose de manger du porc. On va lui mettre dans l’assiette ! Il n’est pas en âge de refuser ! Il faut être réaliste, le maire a pris cette décision contre les musulmans. »
Fatima et Leïla : « Nous sommes venues avec le drapeau tricolore parce que nous sommes Françaises et fières de l’être ! Ce n’est pas normal : on nous enlève le droit de choisir. On paie le repas 3,70€. En début d’année, on nous donne la possibilité de choisir les menus sans porc. Et là, en cours d’année on nous enlève ce droit... On ne demande pas que l’on serve du halal dans les cantines scolaires, juste une alternative lorsqu’il y a du porc. Et, on n'est pas contre l’élevage français. La preuve : on achète de la volaille, du bœuf… »
Anne Moiroud, membre de la commission des menus à la mairie : « Le maire est dans la provocation. Il brandit l’argument de la religion. Si on part de ce principe, que faire de la galette des rois servie la semaine dernière ou du poisson tous les vendredis ? C’est pas religieux ça ? (...) Nous demandons qu’à chaque fois que la cantine propose de la viande, une alternative végétarienne soit proposée. Cette alternative est très facile à mettre en place puisque les réservations des repas se font à la semaine et que nous connaissons des mois à l’avance les menus de la cantine. »
Coralie MOLLARET
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