Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 18.01.2018 - elodie-boschet - 2 min  - vu 4531 fois

JUSTICE Alès : le mauvais virage de l’auto-école Scolieri

Le Palais de justice. EL/OG

Cédric Crouzier, ancien co-gérant de l’auto-école Scolieri à Alès, est accusé d’abus de biens sociaux, de délit de banqueroute et de travail dissimulé. Jugé devant le tribunal correctionnel, il risque 18 mois de prison.

Les clients de l’auto-école Scolieri se souviennent, en 2012, de la fermeture sans explication de la société installée dans la Grand Rue Jean Moulin. Après avoir payé pour passer leur code et leur permis, ils s’étaient retrouvés sur le carreau. Six ans plus tard, à la barre du tribunal, le prévenu exprime ses regrets « pour ceux qui ont été floués. »

L’affaire avait pourtant bien commencé. En 2009, Cédric Crouzier, la cinquantaine, rachète l’auto-école Scolieri à M. Stagliano, qui conserve 1% des parts. Pendant près de deux ans, l’auto-école fonctionne normalement avec une activité qui augmente en 2010. Mais à la fin de cette année-là, une dégradation commence à se faire sentir. Cédric Crouzier, victime d’importants problèmes de santé, est de plus en plus absent. Et ce n’est pas tout : il utilise les comptes de la société à des fins personnelles, notamment pour « l’achat d’un chien et de places pour aller voir l’OM », « la location d’un appartement à Manchester », ou encore « des dépenses à La Jonquera et à Barcelone », liste la présidente du tribunal Amandine Abegg.

- Je pensais que je pouvais faire tout ça et qu’il suffisait que je régularise ces sommes en fin d’année, comme un revenu, explique l’accusé.

- Vous aviez un comptable ?, questionne la présidente.

- Oui, mais il ne m’a pas alerté sur le souci.

Cédric Crouzier n’a pas vu le mal non plus lorsqu’il a confié les clés de sa société à un ami, M. Moya, pour qu’il gère l’auto-école le temps de sa convalescence.

- Je voulais lui faire un contrat, mais il n’a pas voulu ! Il voulait me filer un coup de main en tant qu’ami. Et puis un jour, je ne l’ai plus revu et le cahier de caisse avait disparu. Puis la société s’est cassée la figure et j’ai tout perdu, témoigne l’ancien gérant.

Dans son réquisitoire, le vice-procureur de la République Sébastien Sider dit « ne pas comprendre que ces sommes aient été versées sur le compte personnel de M. Crouzier en toute naïveté. C’est juste du bon sens ! » Il réclame 18 mois de prison, dont neuf avec sursis et mise à l’épreuve comprenant une obligation de travailler et de régler les sommes dues. La décision a été mise en délibéré au 9 février.

Elodie Boschet

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio