Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 29.01.2018 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1317 fois

INTERVIEW Jean-Paul Fournier : « Nîmes est dans le Top 10 des villes touristiques »

Hôtellerie, restaurants, équipements et animations… La commune travaille à l’attractivité de son territoire pour développer son économie touristique. Entretien avec le maire, Jean-Paul Fournier.
Les arènes de Nîmes face au Musée de la Romanité. L'équipement est une sorte de "boîte du savoir" sur les époques pré-romaine (celte, gauloise), romaine et médiévale. (Photo Anthony Maurin).

Objectif Gard : Vous avez fait du développement touristique une priorité. Où en est la ville de Nîmes ?

Jean-Paul Fournier : Le 2 juin, nous ouvrirons le Musée de la romanité. Toute la presse nationale en parle. Nous sommes classés dans le top 10 des villes touristiques de France. Cette année, on espère aussi obtenir notre classement à l’UNESCO. L’État présente en juillet le dossier nîmois devant un jury. J’espère que nous serons labellisés. Normalement oui, tous les signaux sont au vert. Ce classement, ce serait 30% de fréquentation touristique en plus pour notre ville. Des nouveaux touristes d’Asie, d’Europe mais aussi des États-Unis. La semaine dernière, mon adjointe a reçu un Tour Operator chinois.

Si Nîmes décroche le sésame de l’UNESCO, une grande fête est-elle prévue ?

On ne peut pas prévoir à l’avance. On espère faire plutôt quelque chose pour le premier anniversaire du classement.

Pour renforcer l’attractivité de Nîmes, envisagez-vous une coopération avec d’autres sites classés à l’UNESCO, comme l’abbatiale de Saint-Gilles ou le Pont du Gard ? 

On a quelques contacts avec le président du Pont du Gard pour travailler sur la même image. On travaille aussi à des solutions pour une tarification commune des deux sites. Cela permettra aux touristes de stationner davantage sur la ville de Nîmes en passant au moins une nuitée. Aujourd’hui ce n’est pas le cas : le touriste reste quatre ou cinq heures sur la commune. Pas plus.

Concernant l’hôtellerie, comme l’offre haut de gamme se développe ?

C’était l’un des éléments qui nous manquait. Nous allons l’avoir avec les travaux de l’Impérator (50 chambres), dont la réouverture est prévue pour la feria 2019. Un quatre étoiles (100 chambres) est en train de se faire dans les anciens locaux du Crédit Agricole par le groupe Audalis, propriétaire du Cheval Blanc. Après, nous travaillons à l’acquisition du siège de la Chambre de commerce, rue de la République. Ce projet n’est pas pour de suite. Nous aimerions y installer de l’hôtellerie, de la restauration et en réserver une partie pour notre Palais des Congrès.

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes dans son bureau Photo : AS/ObjectifGard

Au niveau des restaurants ?

On a un panel que nous n’avions pas il y a quelques années… Il y a la table du Musée de la romanité, qui sera tenue par Franck Putelat, un chef deux étoiles de Carcassonne. On a la chance aussi d’avoir un restaurant étoilé rue de la République, le SKAB. On a aussi la chance d’avoir le Chef Jérome Nutile qui travaille pour sa deuxième étoile. 

Concernant les animations, quels sont les grands rendez-vous de 2018 ? 

Les 28, 29 et 30 avril prochains c’est le retour des Grands Jeux Romains qui mettent à l’honneur Spartacus. Ce sera aussi le retour de la Chanson de l’année de TF1, début juin dans nos arènes. Bien évidement, il y aura la feria dont les cartels vont être prochainement présentés. En juillet, les concerts du festival des Arènes. En août, les Jeudis de Nîmes, le festival du réalisateur dans la ville. Il y aura également le Championnat de France d’échec qui draine beaucoup de monde. 

Au niveau des transports, avez-vous engagé des discussions avec la Région pour permettre aux touristes de visiter plusieurs sites du Gard autour de la romanité ?

Non.

Vous avez un projet sur les Jardins de la Fontaine. Quel est-il ? 

Effectivement, on va essayer de refaire les abords à partir de l’Impérator jusqu’en face de la Maison de santé protestante. Les travaux se feront en plusieurs phases. D’ici 2020 tout sera fini pour un coût de 1,8 M€.

Le tourisme, c’est aussi ramener les visiteurs sur son territoire. Où en êtes-vous du développement de l’aéroport ?

Le trafic commercial évolue avec plus de 200 000 passagers sur quatre destinations à l’étranger : deux en Angleterre, une en Belgique et une au Maroc. Seulement, pour avoir des destinations, il faut payer. Le financement n’est pas extensible et c’est un problème. On est en train de voir avec la Chambre de Commerce si elle ne pourrait pas nous apporter un peu plus. Si nous avons un peu plus de financements, on pourrait ouvrir des lignes low-cost sur l’Europe du Nord, l’Allemagne, la Suisse ou même l’Italie. Pour l’instant, nous avons très peu de propositions.

Du coup, ces 30% de touristes supplémentaires avec le classement à l’UNESCO ne passeront pas forcement par l’aéroport ?

Non, pas spécialement. Vous savez, les touristes chinois atterrissent à Paris, Marseille ou Bordeaux. Ils sont ramenés ici par les tours operators ou par le TGV. 

Propos recueillis par Abdel Samari

et Coralie Mollaret

Et aussi :

2018, « une année pleine » pour Nîmes. « On va lancer l’école du Mas de Teste que l’on appellera École Jean d’Ormesson » annonce M.Fournier, « nous avons aussi beaucoup de projets de construction : 150 logements sur Hoche, 700 appartements sur le Chemin du Carreau de Lanes et 383 logements vont s’achever cet été sur le triangle de la gare. Aussi, sur la rue d’Aquitaine, on va enlever le stationnement et la refaire complètement en élargissant le trottoir à partir de mars. »

Palais des congrès. Le projet sera présenté aux Nîmois au cours du deuxième semestre 2018.

Maison des Associations. Promesse électorale de 2014, cet équipement ouvrira à l’autonome dans un immeuble situé face au complexe des boulistes. Coût de l’opération : cinq millions d’euros. « On va pouvoir récupérer des locaux d’association qui sont mis à disposition au quatre coins de la ville » annonce Jean-Paul Fournier. Comme le Département, la Ville vend se sépare de son patrimoine.

Nîmes, dans 10 ans ? Jean-Paul Fournier la voit « avec environ 10 000 habitants en plus. Je ne veux pas que ce soit une ville tentaculaire… Des habitants qui aiment y vivent. Contrairement à Montpellier, qui est grande ville un peu plus impersonnelle. A Nîmes, nous sommes encore à taille humaine avec des quartiers où les habitants se connaissent. C'est important. »

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Coralie Mollaret

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