Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 08.02.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 761 fois

JEUDI SPORT Centurions, gladiateurs de l'autre ballon ovale

L'équipe nîmoise de football américain fête ses vingt ans cette année.

C'est son vingtième anniversaire et le centurion est toujours aussi heureux de faire partie d'un tout.

À Nîmes, le club des Centurions est comme un ovni mais les choses insolites finissent par plaire et l'emportent sur la banalité. Oui, la banalité d'une pratique sportive n'a aucun intérêt si ce n'est de faire partie de la masse...

En parlant de masse, on a souvent l'habitude de comparer à des rochers imposants les joueurs de football américain. Jeu en vogue outre-atlantique. Ici, le seul football que l'on connaît reste celui du ballon au pied. "Ah, le soccer !", lance Jean-Philippe Eldin, coach des Centurions, équipe nîmoise de foot américain qui évolue en D2.

Arrivé en 1999 au club, Jean-Philippe Eldin a acquis un bien joli palmarès. Plus de dix ans en équipe de France, des championnats d'Europe, des championnats du Monde et, en guise de cadeau final, la médaille d'or des World Games 2017. "Notre équipe a du potentiel mais nous sommes peu expérimentés. Mes joueurs sont des athlètes qui se comprennent bien. Il nous faut juste un déclic mais cette année, nous faisons les choses les unes après les autres. Soit on gagne, soit on apprend", philosophe le coach.

Des valeurs humaines

Mais les Centurions ont un passé aussi brillant que leur espérance future. Champions de D3 Casque d'Argent en 2005, double champions de D2 Casque d'Or en 2009 et 2013 et trois années passées avec la crème de la crème en division Élite. Pourtant, le foot américain a du mal à prendre en terre de football et de rugby... Malgré son image positive et ses nombreuses qualités, ce sport ne perce pas. "L'image est bonne mais les médias ne pensent pas toujours à nous. C'est un sport où le respect, la discipline, le travail, la vitesse et le contact sont omniprésents. L'essentiel est dans le collectif, quand on fait une faute, c'est pas comme au foot où l'on prend un carton jaune...", poursuit Jean-Philippe Eldin.

Guilhem
Guilhem

Plus qu'avoir des capacités exceptionnelles, pour jouer au foot américain, il faut en avoir envie. Si Nîmes et le Gard sont un vivier dans bon nombre de sports, pourquoi pas dans celui-ci ? "Il faut être passionné car c'est un sport qui est exigeant. Ce n'est pas un simple sport de loisir, on enfile casque et épaulières donc il faut être préparé. Il faut savoir faire son job, pas celui du copain. Il faut battre son adversaire, toujours", brosse le coach.

La vitesse est devenue la clé de ce sport méconnu mais qui gagne toujours un peu de terrain en période de Superbowl. Oui, les impacts demeurent assourdissants, parfois, mais la vélocité et la stratégie peuvent l'emporter sur la masse peu explosive. Et pour les coûts ? Une licence à 220 euros, 50 euros de location d'équipement (si vous n'avez pas le vôtre) et un pack vestimentaire à 65 euros. Deux entraînements par semaine, un match et la mise à disposition de la salle de musculation du stade Jean Bouin deux fois par semaine.

Enfants et filles, bientôt Centurions ?

Au niveau auquel évoluent nos Centurions nîmois, pas besoin de la cinquantaine de joueurs de la NFL. Une bonne trentaine et c'est parti pour cinq mois de folie de janvier à fin mai. Des spécificités défensives pour une dizaine de joueurs, des capacités offensives pour une deuxième dizaine et un mélange des deux pour une dernière dizaine. Dans les vestiaires, toutes les professions ou presque sont représentées. Autant dire que monter une équipe n'est pas chose aisée mais que le plaisir doit être réel.

Autre souci qui s'ajoute à la méconnaissance de ce sport, les infrastructures qui vont avec. Et oui, football et rugby ne possèdent pas exactement les mêmes formats de terrains. En plus, chez les Ricains, c'est en yard qu'on compte... Un terrain parfait pour le foot US, c'est 120 yards par 58. Faites la conversions ! "Depuis 20 ans, on s'y fait mais avec le soccer et le rugby c'est pas facile d'exister... On veut se faire connaître et cette année nous allons intervenir dans des écoles et collèges pour que les enfants découvrent ce sport. Nous avons un équipement adapté et c'est sympa. Nous voulons également toucher le public féminin car les filles, en U16 et U19 peuvent jouer en mixte. Nous voulons monter une section de U10 et une autre de U12", conclut Jean-Philippe Eldin.

Au fait, les Centurions fêtent leur vingtième anniversaire en 2018 alors si vous n'y êtes jamais allé, n'hésitez à vous rendre ce samedi, à partir de 18h pour un coup d'envoi à 19h, au stade Kaufmann (entrée 4 euros) pour encourager cette équipe qui le mérite sincèrement.

Le site des Centurions (site de la fédé). Si vous souhaitez revêtir la tenue officielle, c'est par là. Photos diffusées: Guilhem Chiron.

Anthony Maurin

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