BODE’GARD Cathy Chaulet : « Faire du repas un vrai moment de plaisir. »
Objectif Gard : Qu’entend-on par « politique alimentaire » au Département ?
Cathy Chaulet : C'est une initiative innovante, qui répond à la volonté de manger sain, grâce à nos produits locaux. Tous les départements n’ont pas une telle délégation, qui témoigne de l’implication de notre collectivité. Avec 578 000€ de budget pour 2018, le Département finance différents organismes comme le CIVAM (Centre d'interprétation et de valorisation des activités agricoles), les réseaux de producteurs locaux, les foires, les marchés en plein air, les boutiques paysannes, etc. L'objectif est de rapprocher le consommateur du producteur.
Comment le Département aide-t-il à développer les circuits courts ?
Comme je vous l'ai dit, on apporte une aide financière aux marchés, aux foires agricoles. Il y a celle de Barjac, en juillet, ou celle de Corconne, en septembre. Il y a aussi le drive-fermier que nous soutenons financièrement. Lundi, j’étais à Anduze pour accueillir le réseau Grand sud des boutiques paysannes (Occitanie, Rhône Alpes et Sud Paca). Nous leur avons attribué une subvention de 14 000 € afin de les aider à structurer leur réseau et créer des animations.
Les citadins ont plutôt tendance à se rendre dans les magasins de la grande distribution. Comment peut-on acheter directement aux producteurs dans les grandes villes ?
Il y a plusieurs boutiques paysannes, comme Lo Païs en ville active à Nîmes (avenue Jean Prouvé). Il y a aussi le réseau des AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) du Gard où les consommateurs peuvent acheter un panier de denrées produites localement. Nous soutenons aussi les Journées méditerranéennes des saveurs, qui se déroulent à Nîmes, le dernier week-end de mai, et qui valorisent les produits du terroir. Enfin, nous aidons financièrement les jardins partagés. Le Département va débloquer une enveloppe financière pour ceux de Saint-Julien-les-Rosiers et de Saint-Victor-de-Malcap. Ça permet aux citoyens qui n’ont pas de terrain de faire leur potager, dans un esprit d’entraide et de partage.
Le Gard est le deuxième département français pour le nombre d'agriculteurs bio. Quel est le secret de cette réussite ?
Le Département a initié une politique volontariste pour aider à développer une agriculture de qualité. Il y a eu aussi une prise de conscience assez rapide de nos agriculteurs, jeunes et motivés. Plusieurs syndicats agricoles ainsi que la Chambre d'agriculture ont certainement été plus ouverts que dans d’autres départements. Aujourd'hui, on en récolte les fruits. La filière viticole est la plus importante en bio. C'est la spécificité du Gard.
Que fait le Département pour lutter contre le gaspillage alimentaire ?
Là-aussi, nous soutenons des associations pour développer l’information et la formation de nos cuisiniers. Depuis un an, nous avons une action spécifique au collège Diderot d'Alès : un self service de légumes où chaque enfant se sert à satiété. Aussi, nous travaillons sur une charte avec différents partenaires (Agence régionale de santé, Chambre d’agriculture, CIVAM, Éducation nationale…) pour s’engager dans des actions autour du gaspillage alimentaire, en fonction des compétences de chacun.
En 2018, vous projetez d’agrandir l’unité de légumes qui alimente les collèges. Où en est-on ?
Nous avons rencontré la semaine dernière les 54 principaux des collèges. Aujourd’hui, notre unité de conditionnement est en capacité de servir des légumes frais et de saison dans 20 collèges. On réfléchit à l’étendre à l’ensemble des établissements. Plus tard, on aimerait fournir les EHPAD et les crèches. Aujourd'hui la restauration collective, c'est terrible. Elle est souvent de mauvaise qualité avec des produits surgelés, sucrés et bas de gamme. Notre initiative participe au mieux manger pour faire du repas un vrai moment de plaisir.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
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