LE 7H50 de Jean Bousquet : "je pense à vous tous les jours"
La boutique Cacharel est bien définitivement fermée. Jean Bousquet qui vient de relancer la marque aurait-il quitté sa ville une seconde fois ? Il a accepté de répondre à nos questions dans un entretien téléphonique sans langue de bois.
Pourquoi avoir fermé la boutique, ouverte dans la rue Guizot il y a peu ?
Le 31 janvier, nous avons fermé nos cinq boutiques ouvertes en France. Celle de Nîmes mais aussi celles de Paris, Lille, Strasbourg et Marseille. Ce n'est pas dû à Nîmes en particulier mais surtout au fait que nous nous sommes rendus compte que partout en France, les centres-villes se vident au profit des centres commerciaux de périphéries. Il faut que les centres-villes se reconditionnent. Même à Paris, aujourd'hui, le quartier de Saint-Germain-des-Prés se vide… Je ne veux pas dire que les commerces n'y ont pas leur place mais c'est difficile. Il faut des locaux qui se concentrent sur le métier de détaillant. Nous constatons que nous avons une cible qui ne convient pas pour une installation de boutique dans les cœurs de ville. Il n'y a pas assez de volume. De plus, nous ne pouvons pas donner à nos boutiques les moyens d'une vraie communication dans un contexte qui n'est pas propice. Et puis nous ne sommes pas détaillants. L'évolution des cœurs de ville doit être faite par les locaux. Ce n'est pas notre vrai métier : nous sommes fabricants et grossistes.
Vous n'ouvrirez donc plus d'enseignes Cacharel ?
C'est cela. Mais ça ne veut pas dire que les enseignes disparaîtront. Nous envisageons des franchises ou des boutiques multi-marques qui vendront nos collections. Nous sommes aussi présents sur le web parce que c'est un moyen d'achat avec lequel il faut compter aujourd'hui. Nous travaillons sur le sujet actuellement.
Cela veut dire que vous avez définitivement quitté Nîmes ?
Pas du tout (rires). Je pense à vous tous les jours ! Une chose est sûre, on reverra très bientôt des vêtements Cacharel à Nîmes. Probablement dans un magasin multi-marques.
En fait, vous redéployez toute la stratégie de la marque ?
Oui, nous fêtons notre 60e anniversaire cette année. L'occasion de nous pencher sur la politique de la marque. On a parlé de diffusion mais c'est l'ensemble de notre politique sur laquelle nous travaillons. Cela passe aussi par une réflexion sur les prix. Nous voulons attirer une clientèle jeune. Aujourd'hui, c'est impossible…
Propos recueillis par Véronique PALOMAR
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