Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 13.02.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 998 fois

NÎMES La Police de sécurité au quotidien à Pissevin-Valdegour pour 2019

Au niveau national, 20 départements et 30 quartiers sont ciblés par l'État dans sa reconquête sécuritaire. Dans le Gard, c'est à Nîmes que l'essentiel des forces sera déployé en 2019.
(Photo Anthony Maurin).

Richard Tibérino, Jean-Paul Fournier, Didier Lauga, Eric Maurel et Jean-Pierre Sola (Photo Anthony Maurin).

C'est tout simplement la reconquête républicaine qui est en train de se jouer au sein des territoires les plus instables de la France. Évidemment, le Gard et Nîmes ne sont pas oubliés par le nouveau plan qui prévoit le lancement de la Police de sécurité au quotidien (PSQ).

Reconnu parmi les 20 départements à souffrir d'un taux de délinquance élevé, le Gard voit également sont classement doublé par la reconnaissance tout aussi exceptionnelle d'un quartier de Nîmes, Pissevin-Valdegour. Double dispositif pour des enjeux multiples. Le but avoué n'est pas celui de la bonne vieille police de proximité. Ici, nous sommes plutôt sur l'implication citoyenne au coeur des métiers de policier et gendarme.

Après les renforts de CRS intervenus en fin d'année, c'est au tour de la PSQ de faire son apparition à Nîmes. Une apparition qui ne sera effective que l'année prochaine.

66% des Français nourrissent un sentiment d'insécurité. Pour estomper cette sale sensation, la PSQ prévoit plus de dissuasion et de répression, un renforcement de la coopération entre les forces de l'ordre, une présence plus marquée sur le terrain, un accroissement de la participation citoyenne, une simplification de la procédure pénale et une réduction des tâches administratives afin que la Police retrouve son coeur de métier : le développement des démarches en ligne et plus d'autonomie aux acteurs de terrain.

"C'est une annonce importante pour Nîmes et on ne peut que s'en réjouir. Le préfet et le procureur sont tout comme moi déterminés. Les moyens seront renforcés mais on va simplement demander aux policiers de faire leur métier. Les annonces sont encore floues et lointaines mais on espère avoir 25 renforts supplémentaires plutôt que 15...", espère Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes.

Remettre la police à sa juste place, bleuir les rues d'uniformes, retrouver une certaine ambition et être au cœur des préoccupations des habitants du quartier. Créations de postes, sanctions fermes et sur mesure, policiers connectés grâce à des tablettes et des caméras piéton... Les forces de l'ordre veulent agir. À Pissevin-Valdegour, c'est sur la délinquance d'appropriation violente (racket), sur les trafics de stupéfiants et sur les violences urbaines que l'accent sera mis.

"Nous attendons, mais c'est déjà le cas à Nîmes et le Ministre de l'Intérieur Gérard Collomb en a été agréablement surpris, un travail de concert entre la Police municipale et la Police nationale. Les policiers seront délestés des tâches indues qu'ils réalisent au quotidien. Pour la Gendarmerie, certaines mesures prennent effet dès 2018 mais pour la Police, il faudra attendre les premiers jours de 2019", explique le Préfet Didier Lauga.

(Photo Anthony Maurin).

En plus des petits trafics et de l'économie réelle mais souterraine qui en découle, l'État espère contrecarrer les effets de la radicalisation. Pour Éric Maurel, procureur de Nîmes, "la parfaite synergie entre les forces de sécurité à Nîmes est une caractéristique de la ville. Les questions portant sur la sécurité et la lutte contre la radicalisation sont un enjeu. Mais l'évolution de la délinquance et de la criminalité nous obligent à avoir dans le même temps une évolution des effectifs ainsi que la mise en place d'outils et de dispositifs juridiques adéquats."

À Nîmes, une des villes les plus filmées de France, les forces de l'ordre disposent déjà de 340 caméras de vidéo-protection dont 10% sont installées à Pissevin-Valdegour. L'an passé, 512 délinquants furent arrêtés grâce à elles, dont 20% dans ce seul quartier de la cité.

(Photo Anthony Maurin).

En plus de tout cela, le but avoué de l'État est aussi et surtout de remettre la population au coeur du dispositif en répondant à sa demande la plus pressante : voir la police plus souvent dans leur quartier. Si les effectifs augmentent, il y a fort à penser que le nombre d'arrestations suivra. Mais si les arrestations augmentent, ce sont les prisonniers qui seront plus nombreux à être incarcérés à Nîmes...

"Oui, c'est un problème mais d'autres choses se passeront dans le Gard en 2018. La Maison d'arrêt de Nîmes détient le triste record de France de surpopulation carcérale. C'est une priorité nationale. La Maison d'arrêt connaîtra son extension cette année",  affirme le Préfet Didier Lauga. Et Jean-Paul Fournier d'abonder : "la Chancellerie envoie quelqu'un à Nîmes la semaine prochaine pour voir les deux emplacements possibles de la nouvelle Maison d'arrêt car le projet alésien ne se fera pas". 80% des prisonniers de la Maison d'arrêt actuelle viennent de Nîmes, du sud ou de l'est du département. Pour des soucis de maintien du lien familial, la seconde Maison d'arrêt devrait donc être bâtie à Nîmes.

En zone Police, c'est donc le quartier de Pissevin-Valdegour qui a décroché le pompon mais en zone Gendarmerie, le Gard aura droit à une brigade territoriale de contact (déjà effective) à Cornillon, mais des projets de brigades pour Saint-André de Valborgne et pour Nîmes sont aussi évoqués. Enfin, toujours à l'état de projets, des groupes de contact devraient être mis en place à Alès, Nîmes, Bagnols-sur-Cèze et Le Vigan.

Anthony Maurin

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