Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 17.02.2018 - abdel-samari - 3 min  - vu 3146 fois

FAIT DU JOUR Laurent Noé dévoile la carte scolaire 2018 dans le Gard

Le directeur académique du Gard, Laurent Noé a terminé tard ce vendredi. En effet, le CDEN (conseil départemental de l'éducation nationale) qui s'est déroulé hier après-midi s'est terminé en soirée. À sa sortie, il a choisi Objectif Gard pour expliquer ses décisions et rassurer les Gardois.
Laurent Noé est le DASEN du Gard (Photo: Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Objectif Gard : Que pouvez-vous nous dire sur la nouvelle carte scolaire ?

Laurent Noé : Le projet initial a été amendé suite aux arguments apportés par les élus des territoires, les parents d'élèves... Nous avons donc modifié la carte scolaire pour prendre en compte les situations particulières que nous n'avions pas forcément identifiées parfaitement au départ.

De manière précise, à quoi ressemble la carte scolaire pour la rentrée 2018 dans le Gard ?

D'abord, concernant la mise en place des dédoublements de classes en zone prioritaire, nous mettons les moyens qu'il faut. 21 classes de CP seront dédoublés dans les zones REP (Réseau d'éducation prioritaire) et 24 classes de CE1 en zone REP+ (Réseau d'éducation prioritaire renforcé). Ce sont donc des postes en plus. En ce qui concerne les ouvertures de classes dans les autres zones, nous en prévoyons 15 nouvelles. En revanche, nous fermerons 45 classes sur l'ensemble du Gard.

Dans le détail, cela donnera quoi ?

Pas de fermeture à Salindres, à la Grand'Combe, à Poulx, idem à Barjac, Saint Jean de Maruejols ou encore à Lirac et à l'école élémentaire Nîmes-Vaillant. À Roquemaure, nous avions prévu une fermeture d'une classe élémentaire et maternelle mais on conservera finalement la maternelle. Nous avons regardé de très très près toutes les situations afin de répondre aux besoins de façon précise.

Est-ce que ces fermetures sont concentrées dans les zones rurales du Gard ?

Il n' y a pas de concentration particulière dans la ruralité Gardoise. Il y a des territoires qui sont concernés par des fermetures mais quand on prend ce type de décision pour une classe, on regarde toujours les conséquences sur la situation des taux d'encadrement éducatif. Quelques exemples : dans le territoire Viganais, nous maintenons une classe avec 7 élèves seulement. Ailleurs, nous avons des classes avec deux professeurs pour 24 élèves, on les laisse aussi ! Mais cela n'empêche pas que nous avons des standards à appliquer. On ne peut pas répondre partout à des besoins faibles.

Pour autant, n'avez-vous pas le sentiment que l'État est dans une forme de désengagement ?

Absolument pas, j'ai les moyens d'une bonne politique éducative sur l'ensemble du Gard. Nous lançons le recrutement d'un psychologue scolaire supplémentaire pour le département. Un point important : le dispositif plus de maîtres que de classes en vigueur depuis quelques années. Tout le monde annonçait la fin dans le Gard. Sachez que nous allons le renforcer dans les zones hors secteur prioritaire avec 17 postes en plus. Ce sont donc 17 maîtres de plus que de classes.

Un dernier mot pour rassurer les Gardois ?

La première chose c'est que l'on ne ferme aucune école. On ferme des classes ici ou là et on en ouvre d'autres en fonction des besoins. Deuxièmement, et je l'affirme, le service public ne s'en va pas sur certains territoires du Gard. Au contraire, fidèle aux engagements du Président Macron, nous renforçons les attentes éducatives pour être au plus près des élèves. Par ailleurs, je voudrais dire que la carte scolaire se regarde dans la durée, elle est évolutive. Des ajustements sont encore possibles en juin ou encore en septembre. Les situations peuvent évoluer et notre travail consiste à y répondre. Enfin, je me suis engagé sur la mise en oeuvre de prochaines discussions pour répondre aux attentes des territoires isolés du Gard. Là où des écoles ont seulement 2, 3 ou 4 classes, des coopérations sont possibles entre des villages. Nous lancerons donc une concertation en ce sens avec la Préfecture du Gard, les maires et parents d'élèves afin de pouvoir trouver les meilleures solutions pour les années à venir.

Propos recueillis par Abdel SAMARI

Réactions :

A l'occasion du conseil départemental de l'Education nationale du 16 février, Valérie Meunier, conseillère départementale d'Alès 2 représentant le groupe Le Bon Sens Républicain a voté comme l'ensemble des membres du CDEN contre les fermetures de 46 classes sur les différents cantons du Gard. Valérie Meunier a lors de la réunion rappelé que "nous avons les moyens de faire des projections et de dialoguer avec les acteurs locaux . Pour preuve le travail mené ces dernières semaines avec les Maires et les parents d'élèves a permis la non fermeture de 8 classes. Nous pouvons admettre la diminution mathématique du nombre d’élèves dans certains territoires gardois mais ces prises de décisions de fermetures doivent être réalisées dans la concertation avec les acteurs locaux. (...) Pour ouvrir le débat nous demandons une véritable vision avec un contrat d’objectifs concerté sur trois ans."

Mme Kiper, parent d’élève de l’école maternelle Florian de Trescol à la Grand'Combe : "Je voulais vous remercier pour votre article et vous informer que suite à la réunion d'hier après midi, ils nous ont annoncé officiellement que nous garderons notre troisième classe... Nos efforts ont payé !!"

Abdel Samari

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