Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 08.03.2018 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 8100 fois

NÎMES Gastro-entérologue mis en examen : la Polyclinique "éclaboussée" à l'audience

(Photo archive Objectif Gard)

" Il se fait lyncher médiatiquement parlant, il se fait massacrer professionnellement, mais il ne sera pas le seul mis en examen dans ce dossier. Il y a d'autres responsables, et il y aura d'autres personnes incriminées et nous y veillerons ", affirme Maître Baptiste Scherrer, avocat du médecin gastro-entérologue mis en examen depuis le mois de février pour avoir injecté à 515 patients de l'acide hyaluronique lors d'interventions pratiquées sous anesthésie générale à la Polyclinique Grand Sud. " Je ne vois pas pourquoi seul ce médecin devrait être mis en cause, alors que tout le monde était au courant : la clinique, les anesthésistes ", poursuit Me Hervé Poquillon, le second conseil du médecin mis en examen à Nîmes pour " escroquerie " au préjudice des organismes sociaux, mais aussi pour " blessures involontaires " et " tromperie présentant un danger pour la santé ".

La représentante du parquet général de Nîmes a demandé, hier, devant la Cour d'Appel, que le contrôle judiciaire du médecin soit modifié et qu'il ne puisse plus exercer sa profession. Pour cette magistrate le son de cloche est identique en évoquant d'autres éventuelles responsabilités... " Il s'affranchit totalement de la loi en pratiquant des actes non autorisés et en injectant des produits qui ne sont pas conformes à la réglementation médicaleLe protocole mis en place est une création de ce médecin validée par l'établissement où il pratiquait  ", affirme même l'avocate générale lors de l'audience publique de la chambre de l'instruction de Nîmes qui s'est tenue mercredi matin.

Le gastro-entérologue qui a avoué les actes d'injections à des fins thérapeutiques et parce qu'il estimait " qu'ils étaient efficaces 3 fois sur 4 " est le seul mis en examen dans cette affaire. La Polyclinique Grand Sud, où les interventions étaient réalisées, avait fait parvenir un communiqué de presse en février, juste après la mise en examen du praticien. L'établissement de santé affirmait dans ce texte :

" Dans le cadre de l’affaire qui concerne un praticien libéral de ville réalisant certains actes en clinique, la Polyclinique Grand Sud souhaite rappeler les éléments suivants : les actes actuellement reprochés au gastro-entérologue, à supposer qu’ils soient établis, ont été commis à l’insu de l’établissement. Notre établissement s’est mis à disposition des autorités compétentes dans la conduite de leurs enquêtes (CPAM, ARS, Justice). Par ailleurs, les conclusions du contrôle mené par l’Agence Régionale de Santé (ARS) ont révélé la conformité des actes facturés par la clinique ", indiquait alors le communiqué de la direction de l'établissement hospitalier Nîmois. Hier soir, l'avocate de la Polyclinique, la pénaliste Maître Isabelle Mimran, contacté par notre rédaction, n'a pas souhaité réagir.

Boris De la Cruz

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