Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 12.03.2018 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 991 fois

LE 7H50 de Eddy Valadier : « Les Républicains ne sont pas dans le rapport de force »

À Nîmes métropole, le président du groupe UPNM (Union pour Nîmes métropole) ménage la chèvre et le chou. Placé au centre des querelles entre le maire de Nîmes et le président de Nîmes métropole, le Saint-Gillois tient la barre… Pour l’instant.
Eddy Valadier, maire Les Républicains de Saint-Gilles depuis 2014. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Objectif Gard : Qu’est-ce que ça fait ?

Eddy Valadier (perplexe) : Quoi ?

De se retrouver, comme on dit de façon un peu triviale, " le cul entre deux chaises"… À l’Agglomération, vous êtes tiraillé entre le président Centriste, Yvan Lachaud, et le maire de Nîmes Les Républicains, Jean-Paul Fournier, qui siège dans votre groupe.

Le respect du pouvoir exécutif de la communauté d'agglomération et ma fidélité à Jean-Paul Fournier ne sont pas incompatibles. La preuve : notre groupe UPNM (Union pour Nîmes métropole) a voté le budget 2018. C’est l’acte fondateur de l’appartenance à une majorité.

Vous vous retrouvez quand même au milieu de leur bataille politique... 

C'est vrai, ils ont des difficultés relationnelles et politiques. Ça m’oblige parfois à prendre des positions de compromis. Mais c’est le rôle d’un président de groupe que de trouver des solutions. Ce n’est pas facile tous les jours... Mais regardez, concernant les aides économiques attribuées par l’Agglo pour le développement des formations, notre groupe s’est abstenu avec l’accord du président Lachaud. 

C’est différent de la Ville de Nîmes où le maire refuse que les élus de la majorité s’abstiennent...

Peut-être…

Évoquons le sort de Pascal Gourdel. Votre collègue élu Les Républicains a perdu sa vice-présidence de l'Agglo au développement économique. Qui sont les traîtres de votre groupe qui se sont abstenus quand il s'est agit de voter pour ou contre son maintien ?

Chez nous, il y a eu deux abstentions. Nous ne savons ni qui ils sont, ni leurs motivations, puisque le vote était à bulletin secret. De toute façon, ça n’aurait rien changé : potentiellement, nous n'avions que 42 voix. Le résultat était couru d’avance.

Quel est le pouvoir de votre groupe au sein de la majorité ? Aujourd’hui, les décisions d’Yvan Lachaud sont entérinées avec ou sans vos voix…

Nous ne sommes pas dans un rapport de force ! Au sein de la majorité, il y a plusieurs groupes (Centristes et indépendants, Intérêt et esprit communautaire, Leins Gardonnenque, Union pour Nîmes métropole, NDLR). Chacun a un parcours politique, des territoires, des visions parfois différentes de l’aménagement de notre Agglo. Nous sommes différents mais complémentaires dans l’intérêt de l'Agglo. Nous ne sommes pas dans des enjeux de pouvoir.

Qu’apportez-vous aux administrés de Nîmes métropole ? Au Département, la Droite a instauré un rapport de force : abandon de la taxe sur l’électricité, hausse des transports scolaires… Vous infléchissez sur la politique du président socialiste. 

C'est parce que l’on a su être convaincant ! À l’Agglo vous voyez uniquement les positions des groupes en conseil communautaire. Le plus gros du travail se passe en bureau, en conférence des maires ou en commission (fermés au public, NDLR). Sur la question du prix de l'eau, nous sommes intervenus avec le groupe Intérêt et esprit communautaire pour qu'il baisse de 5% et non de 10%, comme le prévoyait Yvan Lachaud. Cette infléchissement permet, dans le futur, d’éviter la création d'une taxe GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations).

Plusieurs sujets opposent messieurs Fournier et Lachaud : politique des fonds de concours, Magna Porta, extension du Colisée, financement de l’enseignement supérieur… Seriez-vous moins convaincants sur ces sujets ?

C’est la démocratie ! On fait partie d’une majorité. Certains osent exprimer leurs divergences, c’est aussi ça la liberté.

Êtes-vous d’accord avec le maire de Nîmes lorsqu’il dit que le président de l'Agglo achète les maires avec des subventions ? En tant que maire de Saint-Gilles, vous sentez-vous visé ?

Non je ne me sens pas visé par les propos de Jean-Paul Fournier. Le maire de Nîmes sait très bien que les maires sont attachés à leur indépendance. La politique des fonds de concours est une pratique qu’il a lui-même créée. Moi, je trouve que c’est une bonne chose. Ça permet aux maires d’offrir à nos concitoyens des équipements structurants. Il n’y a pas de chantage aux subventions. Après il faudra sans doute tirer un bilan de cette politique sur ces trois dernières années.

Cela fait plusieurs mois que Jean-Paul Fournier n’a pas participé à un conseil communautaire. Il vous manque ?

(Il sourit) Ne vous méprenez pas ! Le maire de Nîmes est très impliqué dans la politique conduite à l'Agglo. Ces derniers mois ont été difficiles en raison de ses soucis de santé. Il reste le fondateur de cette maison qu’il a présidée pendant deux mandats. Alors oui, il nous manque. Beaucoup n’ont pas son expérience, qui reste irremplaçable.

 Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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