Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 01.04.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 707 fois

NÎMES Les Grands Jeux Romains donnent de la voix

À quelques petites semaines de l'événement, les acteurs posaient leurs voix et testaient leurs premières tirades.
L'équipe élargie (Photo Anthony Maurin).

En pleine lecture du scénario, Christophe Beth, Directeur de Culturespaces à Nîmes. Lunettes sur la tête, le fameux Mike, coordinateur des Grands Jeux. Enfin, attentif, Gilles Sindt allias Spartacus les 28, 29 et 30 avril 2018 (Photo Anthony Maurin).

C'est toujours un moment important dans les préparatifs des Grands Jeux Romains. Les premiers instants où l'on se permet de tester la puissance vocale des acteurs, de poser leurs voix sur une bande son et de vérifier la crédibilité de leurs actes et de leurs propos.

De manière inconsciente, les acteurs ont l'habitude de jouer une voix souvent trop lisse, appliquée à un mimétisme qui n'est pas celui d'une réalité verbale. " Il faudra que chacun passe en enregistrement de manière individuelle. D'habitude on les entend tous les uns à la suite des autres mais ça donne le même relief à la voix. Sans faire attention, on imite le précédent ", note Mike qui coordonne la mise en place du spectacle.

C'est à partir de cet instant que les choses se précisent. Par exemple, Spartacus sera-t-il en play-back ou en live ? Dans tous les cas il lui faut apprendre le texte pour le jouer ou le mimer mais si le public venait à se rendre compte qu'un micro accompagné de son fil s'échappent du dos de l'acteur... Niveau crédibilité, c'est pas terrible ! Alors on verra aux essais.

La cape de Spartacus sera faite sur-mesure par un artisan sicilien. "Je la garde après ? ", demande Gilles Sindt, notre Spartacus des temps modernes. Réponse négative. Dommage pour lui. " J'ai fondu quand même... Je travaille comme un ouf, j'ai perdu sept kilos. J'avais un peu de gras qui enrobait mes muscles, il n'y en a presque plus ", ajoute le comédien.

La compagne de Spartacus, qui a joué Boudicca l'année dernière lors des GJR, a elle aussi travaillé à rendre ses tirades plus naturelles. " Il faut parler "quotidien", rendre plus fluide et libérer le texte ", assume Mike. L'humeur est au travail mais aussi à la plaisanterie. Éviter de faire du scolaire ou le littéraire tout en conservant le texte et l'information pure adressée au public qui ne connaît pas forcément l'histoire quasi mythique du rebelle Thrace. " Dans tous les cas, on attend la validation d'Éric Teyssier ", termine Mike en pensant à la caution historique du show nîmois.

Espérons revoir les arènes aussi remplie que par le passé !
Espérons revoir les arènes aussi remplie que par le passé !

" J'ai progressé pour effacer mon accent et j'ai trois feuilles de texte ", parade Spartacus avant de s'entendre dire " tout est écrit en gros donc tu as moins que ça ! " Mais c'est tout le scénario qui est abordé pour la première fois par les acteurs principaux. Passé en revue, chacun donne son idée sur le texte, peaufine les choses. Les caractères des personnages ne sont pas oubliés et le texte parlé doit être à la hauteur des attentes des gradins tout en restant compréhensible et percutant.

Les crayons gris sont sur la table et tout le monde se met à noircir les pages déjà bien sombres de ces trois jours de fêtes dans les arènes. D'autres préfèrent le surligneur mais du spectacle, pour sûr il y en aura, promis. L'histoire est au cœur de la démarche même s'il faut savoir happer l'attention des 12 000 personnes présentes lors de chaque représentation. " Mon fils de 17 ans sera dans les tribunes, on ne peut pas faire ça, c'est trop ! ", lance Gilles Sindt. Et Mike de s'assurer, " Ok mais tu ne feras pas de signe à ta famille pas vrai ? " Évidemment...

Anthony Maurin

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