Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 02.04.2018 - veronique-palomar - 2 min  - vu 303 fois

ALÈS FESTIVAL ITINÉRANCES Les enfants de l'ovale : un essai qui transforme

Du rugby : comme un espoir…
L'association, un lieu loin des clivages, où filles et garçons jouent au rugby les uns avec les autres…

Les enfants de l'ovale est un documentaire de 2012 réalisé par Rachid Oujdi, qui signe aussi celui sur Magyd Cherfi également présenté au cours du Festival. Un coup de projecteur sur une association sportive qui va plus loin que l'enseignement d'une discipline en dépassant, clivages et tabous pour arriver à l'épanouissement des individus filles et garçons à égalité.

Le thème : dans une banlieue du Maroc, le rugby est devenu largement plus qu'un sport. Grâce à l'engagement de deux anciens rugbymen, les enfants du quartier, filles et garçons mêlés, prennent des leçons de vie qui leur donnent une belle confiance en eux.

Tourné sur un an, ce documentaire s'attache à l'humain et l'on suit ces jeunes de quartiers défavorisés qui adhèrent à l'association "Les enfants de l'ovale" créé en 2003 autour et avec l'ancien trois-quart centre mythique de l'équipe de France, Philippe Sella. L'idée est de réunir des enfants autour des valeurs fondatrices du rugby pour les aider à s'épanouir et à réussir dans des contrées où ascenseur social et bien-être sont loin d'être acquis. Il n'en fallait pas plus à Rachid Oujdi pour avoir la caméra qui le démange. Dépasser les clivages, c'est un peu son truc. L'épanouissement de l'individu, sa liberté dans le respect des autres, sont des valeurs qu'il défend au fil de ses documentaires.

Rachid Oujdi ne se lasse pas de répondre aux questions des jeunes, emballées par ce documentaire qui suscite bien des interrogations (Photo Véronique Palomar)

Ceux présentés au Festival Itinérances cette année en sont un reflet fidèle. Magyd Cherfi, lors de la projection du documentaire sur sa vie, qu'ils voyaient ensemble pour la première fois, lui a même confié "je ne savais pas que j'avais un jumeau." Ce que l'un exprime avec des mots, l'autre en témoigne caméra au poing.

Hors champ, Rachid Oujdi raconte que lorsqu'il est arrivé pour le tournage, les filles commençaient à intégrer le club, sous l'impulsion d'une mère qui, n'ayant pas de garçons, trouvait injuste que l'association soit fermée à ses filles. Certaines sont arrivées un peu timides et voilées. Un an après, il ne reste qu'une jeune fille voilée et les bandanas ont remplacé les voiles. Les sourires épanouis fleurissent sur les visages. "Aujourd'hui, s'amuse l'une d'entre elles, "on est nombreuses et on peut jouer entre nous. Avant, il fallait qu'on joue avec les garçons. C'était dommage, on est meilleurs qu'eux ! " "Et si ton mari plus tard, t'empêche de jouer ?" Demande l'entraîneur, "je le frappe!", rétorque la jeune fille dans un éclat de rire général ! Pari gagné pour le documentaire qui frappe fort quand il est projeté à des scolaires, à Alès ou ailleurs. Et pari gagné pour Rachid Oujdi, qui balade sa caméra partout où il peut montrer de la résistance à l'oppression des individus.

Véronique Palomar

Véronique Palomar

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