NÎMES Eau secours 30 lance l'appel et fait son AG
L'association Eau secours 30 tient son assemblée générale le 7 avril prochain, à 10h, à la salle de l'Ambiance à Nîmes. Toutes les bonnes volontés, curieuses des enjeux de l'eau à Nîmes, sont les bienvenues. Rencontre avec Pierre-Marie Chaze, président d'Eau secours, et Alain Clerc, secrétaire de l'asso.
On parle beaucoup du sujet de l'eau à Nîmes Métropole. Vous le faites depuis des années sans bruit.
On parle un peu de nous en ce moment mais nous parlons de ce problème depuis juin 2014, date de création de notre collectif qui avait été créé pour répondre aux errements de l'agglo sur l'assainissement collectif, notamment le SPANC à Nîmes. A l'époque, les élus nous avaient traité comme des enfants dans un chahut de réfectoire.
Ça a été chaud ?
La loi Voynet de 1996 portant sur l'eau est une bonne loi mais son application a provoqué des séances mouvementées. Nous n'étions pas loin de l'épisode de la chemise d'Air France ! Ça a été très violent mais nous étions là pour résister, dans l'opposition la plus totale. Le collectif fonctionnait bien mais il fallait nous organiser pour pouvoir faire des recours devant la Justice donc nous sommes devenus une association.
2014-2018 quatre ans pour que le problème soit médiatisé ?
Dès juin 2014 c'était inscrit dans nos statuts. Notre association s'intéresse à tous les problèmes touchants de près ou de loin à l'eau. On sentait que ça allait s'articuler ainsi et nous n'avons pas attendu madame Lucet pour parler de ça. En tout cas, depuis qu'elle l'a fait, on en parle !
Vous voulez simplement redonner sa place au citoyen c'est bien ça ?
Les questions posées dans l'émission, on les a posées à l'agglo en 2014 ou 2015. Nous sommes pour la concertation en amont et en aval. Nous échangeons régulièrement avec l'agglo mais nous ne prenons pas position sur les changements de la DSP (Délégation des service public) vers la régie. Les élus feront leur choix mais nous voulions une concertation publique pour que les citoyens soient associés aux débats. L'agglo a fait un audit, une enquête bidon en 2016. A l'époque nous avons dénoncé les méthodes de travail y compris devant le Tribunal Administratif de Nîmes. Rien à voir avec l'audit réalisé en 2017 par les services financiers et direction de l'eau de Nîmes Métropole dont nous avons publiquement loué la qualité.
Vous avez saisi la Justice pour valider vos dires ?
Pour une DSP, l'agglo devait réunir une commission consultative qui n'existait pas alors on a déposé un recours. Le Tribunal nous a donné raison mais nous avons continué les discussions avec l'agglo. On a vu Yvan Lachaud, président de Nîmes métropole. On lui a posé des questions. Toutes n'avaient pas vocation à avoir une réponse mais nous voulions pointer les problèmes et les contrôles très largement inexistants. On constate à présent le travail de qualité effectué par les service en matière de contrôle des DSP en cours ou annoncées.
Et vous êtes qualifiés pour parler de cela ?
On a l'expérience des discussions. On se fout de l'idéologie. On veut juste avancer. Si on passe en régie, il va y avoir du boulot. Montpellier a mis quinze ans à s'y préparer et on doit changer en 2019... C'est un travail colossal. Si on reste en DSP, il est essentiel de mieux contrôler. Les citoyens doivent être présents dans ce processus et à l'association, nous avons des experts.
Dans le contrat, qu'avez-vous remarqué d'improbable ?
Par exemple, on paie de l'eau à BRL trois fois plus cher que ce qu'elle nous coûte à pomper à Comps ! C'est un excellent contrat pour BRL qui court jusqu'en 2028. On produit moins d'eau car la consommation des Nîmois est en baisse alors que l'électricité augmente et que les traitements sur l'eau aussi... Il faut vérifier tout ça. Nous devons nous pencher sur le cahier des charges pour l'année charnière 2019 mais nous allons avoir des surprises agréables. La SAUR n'a pas intérêt à perdre sa DSP nîmoise donc elle fera des efforts pour décrocher la timbale. On peut faire évoluer le dossier mais il faut que les citoyens puissent avoir leur mot à dire. L'eau va devenir de plus en plus chère mais, symboliquement, elle devrait baisser au moins le temps d'un mandat.
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