Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 12.04.2018 - elodie-boschet - 2 min  - vu 1384 fois

CÉVENNES Les « méthodes de voyou » de l’État dénoncées par des maires

Les maires ont appris il y a quelques jours une baisse de leurs dotations. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

« Aujourd’hui, il faut être fou pour être maire. » Sylvain André, maire de Cendras, est donc fou… Mais surtout de rage. Il vient d’apprendre que l’État lui supprime 52 000€ de dotations, dont l’essentiel du montant correspond à la Dotation de solidarité rurale (DSR). Et il n’est pas le seul dans ce cas, d’autres communes connaissent le même traitement : Chamborigaud perd 48 700€, Le Martinet (30 000€), Laval-Pradel (50 000€), Saint-Julien-les-Rosiers (80 000€), Génolhac (74 000€), Rousson (plus de 100 000€)...

Cette baisse résulte d’un nouveau mode de calcul qui doit permettre de financer l’effort de solidarité vers les communes les moins favorisées. Mais pour les élus cévenols concernés, la pilule ne passe pas. D’autant que la nouvelle est tombée comme un cheveu sur la soupe, sans annonce préalable, à l’heure où les budgets étaient déjà bouclés : « Personne n’a été prévenu. On nous a dit de ne pas nous inquiéter et de prévoir les mêmes budgets que l’année dernière », soupire Sylvain André. « Au final, cette décision va entraîner des sacrifices importants sur des projets structurants. Aujourd’hui, 85% de mon budget dépend de dotations sur lesquelles je n’ai aucune maîtrise », renchérit Serge Bord, maire de Saint-Julien-les-Rosiers, qui va devoir renoncer à réaliser un cheminement doux dans son village. Au Martinet, Michel Mercier dit être passé « en zone rouge » : « on ne peut plus gérer nos communes, déjà meurtries par d’autres crises économiques. Il y a un ras-le-bol général. »

Un ras-le-bol mais aussi de fortes inquiétudes sur l’avenir des communes. « Avec ces méthodes de voyou, on fait tout pour nous enfoncer et nous tuer à petits feux », fustige Sylvain André. « Je trouverais courageux qu’un président mette en débat la suppression des communes. Qu’on organise un référendum ! », s’enflamme-t-il. Unis dans l’épreuve, les édiles ont interpellé le préfet ainsi que les députés : « On nous répond que c’est la faute à pas de chance. » Un argument bien loin d’apaiser la colère des maires.

Élodie BOSCHET

Elodie Boschet

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