Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 13.04.2018 - thierry-allard - 5 min  - vu 332 fois

VILLENEUVE Un budget « offensif » et de vieux débats

C’est l’acte le plus important de l’année politique dans une collectivité.
Mercredi soir, lors du conseil municipal de Villeneuve (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Un peu moins d’un mois après le débat d’orientations budgétaires, le budget 2018 était présenté ce mercredi soir en conseil municipal à Villeneuve.

Près de 24 millions d’euros de budget global

Un budget présenté pour la première fois par le conseiller municipal François Zanirato, successeur de Pascale Bories devenue depuis l’an dernier sénatrice. « Un budget offensif dans un contexte financier difficile », présente l’élu, marqué par le maintien du niveau d’épargne, une stabilité des taux de taxes locales, la poursuite de la réduction de la dette et côté investissement une enveloppe de 2,9 millions d’euros pour les dépenses d’équipement.

Concrètement, le budget global de la commune monte à 23,79 millions d’euros pour 2018, auxquels il convient d’ajouter le budget de l’espace St-Pons, à 504 625 euros. Un budget en hausse d’un peu plus de 5 % par rapport à 2017. La section fonctionnement croît d’1,88 %, une augmentation qui « provient de l’autofinancement de la section d’investissement qui croît de 13,67 % pour atteindre 2,3 millions d’euros », affirme François Zanirato. Pendant ce temps, la masse salariale reste certes le premier poste de dépenses avec 8,1 millions d’euros, mais baisse d’1,54 % par rapport à 2017, « grâce aux efforts d’optimisation et de recherche de marges de manoeuvre pour maintenir un service public de qualité », commente le conseiller municipal.

Côté investissements, qui plus que la section fonctionnement reflètent la politique menée, 2,9 millions d’euros seront consacrées aux dépenses d’équipement, soit 84 % de la section. Le reste représente le remboursement du capital de la dette. En dehors des travaux (on y reviendra), notons 320 000 euros de subventions d’équipement visant à favoriser le développement du logement social. La majeure partie des travaux de la section investissement sera consacrée sans surprise à la voirie, avec 1,09 million d’euros pour les boulevard Guynemer/Mermoz, l’avenue Pierre-Semard, la place du marché, ou encore la voie de l’Ancienne-Poste. 612 000 euros seront mis sur le patrimoine et les bâtiments communaux, avec la dernière tranche de la Collégiale, la création d’un centre technique municipal, l’aménagement du 2e étage de la tour Philippe le Bel, ou encore la mise en accessibilité des bâtiments communaux. 319 000 euros sont mis sur l’environnement, avec notamment le jalonnement d’une boucle cyclodécouverte ou encore la rénovation du jardin Pompidou. 105 000 euros sont investis sur les écoles, avec une série de travaux, un tout petit peu plus sur l’éclairage public et pour finir 26 000 euros sur le sport, avec notamment la réfection du skate-park ou des travaux de réagréage des terrains de football.

L’opposition revient sur le logement social

Pas de quoi convaincre l’opposition municipale, qui n’a pas changé de pied depuis le débat d’orientations budgétaires. L’ex socialiste désormais LREM Florent Lemont affirme qu’il y a « relativement peu de projets derrière ce budget, avec 80 % des projets qui concernent la réfection de voirie ou de bâtiments, mais pas de choses nouvelles pour l’avenir de la commune. » Le communiste Dominique Declosmenil estimera quant à lui que « les économies sur les subventions des associations et le personnel municipal ne se justifient pas alors que nous avons un excédent de fonctionnement. » François Zanirato leur répondra que la ville devait « maintenir son patrimoine et travailler sur sa voirie », et qu’elle continuait « de subventionner les associations avec des montants significatifs », mais qu’elle avait « perdu plus d’un million d’euros de dotations de l’Etat, il faut bien que quelque part on retrouve ces grands équilibres, sinon on va dans le mur. » « Et l’excédent, ce n’est pas une marge de manoeuvre ? », lancera le communiste, « l’excédent, il en faut pour pouvoir investir », répondra le conseiller municipal.

L'opposition municipale villeneuvoise, représentée mercredi soir par Dominique Declosmenil (PCF), Florent Lemont (LREM) et Monique Novaretti (PRG) (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Ce qui ne clora pas le débat, Florent Lemont estimant que la commune « jet(ait) de l’argent par les fenêtres » à cause du non-respect de la loi SRU sur le logement social pour en conclure qu’il y avait « un moyen de trouver des marges de manœuvres avec des choix politiques différents. » Le maire Jean-Marc Roubaud interviendra pour affirmer que la commune depuis qu’il en est maire « n’a jamais jeté l’argent par les fenêtres » et que ses opposants n’avaient « pas grand chose à dire sur ce budget, un budget transparent. » Un budget inscrit, selon lui, « dans la rigueur et la bonne gestion. »

Après le vieux débat sur la loi SRU à Villeneuve, l’opposante et conseillère régionale Monique Novaretti remettra une pièce dans la machine en évoquant la perte de population de la ville, ce qui fera rappeler au maire pour la énième fois, sans qu’on y voie un rapport évident avec la choucroute, que depuis que la commune a perdu son droit de préemption du fait de sa carence en logements sociaux, « monsieur le préfet n’a pas fait mieux que nous en matière de logement social. » Nous vous épargnerons le reste du débat sur le logement, cuit et recuit depuis des années, l’opposition reprochant au maire d’avoir choisi de ne pas construire de logements sociaux, et le maire dénonçant les lois SRU et Duflot, « des lois iniques. » Le budget sera voté avec les quatre voix contre de l’opposition.

Et aussi :

Tradition villeneuvoise : ce n’est pas le cas partout, mais à Villeneuve, l’opposition profite à plein de son droit à poser des questions orales en fin de conseil, notamment le communiste Dominique Declosmenil, spécialiste des longues (longues, longues) questions. Mercredi soir, il en posé trois : une sur l’école et sur les perspectives sur ce dossier, à laquelle le premier adjoint Xavier Belleville répondra que la situation était prise en compte et que plusieurs dossiers étaient engagés. Une deuxième sur la gare de Villeneuve et l’étoile ferroviaire d’Avignon, dont on retiendra de la réponse de Xavier Belleville que le Grand Avignon et la commune « partagent le souhait de réouverture rapide » de la ligne TER, mais que pour l’heure il est trop tôt pour avancer sur un projet lié à la gare. Enfin, une troisième pour demander une tribune personnelle dans le bulletin municipal. L’adjoint lui répondra qu’un nouveau règlement intérieur serait présenté lors de la prochaine séance, ce qui nous promet encore de beaux débats sur cette question cruciale.

Tradition villeneuvoise (bis) : côté groupe Rassemblement citoyen, trois questions orales. Les deux premières concernaient la délégation de service public de l’eau, sur la nature des sanctions au délégataire pour les fuites sur les réseaux et le non respect de la tarification aux usagers. Sur la première, Xavier Belleville donnera des montants de sanctions imposées par la collectivité, 11 390 euros en 2015 et 2 761 euros en 2016. Sur la seconde, l’adjoint fera une démonstration visant à prouver qu’il n’y avait rien à voir, ni à constester. La troisième question sera portée par Monique Novaretti, et concernera le dossier de la zone d’aménagement concerté des Bouscatiers, à laquelle l’opposition est opposée depuis des années, qui n’a « pas sa place dans un plan d’urbanisme moderne. » Xavier Belleville actera simplement les divergences sur ce dossier, as usual.

Tradition villeneuvoise (ter) : l’élu de la liste FN Villeneuve Bleu Marine Christian Glock et l’ex Rassemblement Bleu Marine Françoise Bijou étaient une nouvelle fois absents jeudi soir.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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