NÎMES Le pharmacien relaxé en appel pour harcèlement sur son ancienne salariée
Un chef d'entreprise posédant plusieurs pharmacies et une multitude de commerces et de logements dans le centre-ville de Nîmes a été relaxé, ce jeudi matin, par la cour d'appel de Nîmes. Il avait été condamné en première instance pour des faits de harcèlement sur une ancienne salariée qui avait porté plainte.
Il était poursuivi pour " harcèlement moral, propos ou comportements répétés ayant pour objet ou effet une dégradation des conditions de travail pouvant attenter aux droits, à la dignité, à la santé ou à l'avenir professionnel d'autrui." Ce chef d'entreprise, à la tête d'une holding composée d'une multitude de magasins et de sociétés civiles immobilières, a écopé en première instance en mars 2017 d'une sanction devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Le pharmacien avait été puni de 2 mois de prison avec sursis et de grosses pénalités. Il avait été sanctionné d'une amende de 15 000 euros et de 20 000 euros de dommages et intérêts à verser à son ancienne responsable du rayon cosmétique.
" Le jugement de première instance est pour moi parfaitement adapté à la situation et au contexte. Il doit y avoir une sanction claire et une alerte contre ce professionnel ", avait également déclaré le substitut général, Laurent Gumbau, devant la Cour d'Appel. " On n'est pas dans une attitude logique, dans une relation normale entre un patron et son employée. Il y a dans cette affaire un contexte, une ambiance particulière et lourde ", avait souligné le représentant du parquet général de Nîmes qui avait réclamé que le pharmacien soit condamné en appel à la même peine qu'en mars dernier en première instance.
Âgé d'une soixante d'années, le pharmacien incriminé fait partie des notables discrets de la ville. Il n'en démord pas : " je suis déçu de la façon dont vous présentez les faits. J'ai beaucoup de témoignages en ma faveur et je nie totalement les accusations ", affirmait-il à l'adresse de la juge qui résumait le dossier. " Si on est là aujourd'hui, c'est à cause d'un événement que l'on ne peut pas occulter. Le 22 décembre 2007, madame, qui se présente comme la victime, était interpellée par le vigile de la pharmacie où elle travaillait avec 25 cadeaux volés dans la pharmacie ", plaide Maître Isabelle Mimram. " C'est cet événement qui est à l'origine du reste et du dossier monté par madame. Pour se couvrir et s'en sortir, l'ancienne salariée a mis en avant ce prétendu harcèlement ", insiste la pénaliste Nîmoise qui a obtenu gain de cause en obtenant la relaxe devant la juridiction d'appel.
Boris De la Cruz
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