Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 15.05.2019 - philippe-gavillet-de-peney - 2 min  - vu 1098 fois

ÉDITO Parce que le sport n'a ni frontière, ni drapeau...

Umut Bozok pose avec un jeune supporter (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Pour une fois que l'on parle de Nîmes pour autre chose que pour évoquer sa 5e place au classement des villes les plus sales de France, décernée par une radio nationale, de sa délinquance récurrente, de son réseau d'eau et de son chômage endémique, ça fait plaisir ! Mais pas à tout le monde visiblement...

Samedi, alors que les flonflons de la fête, qui a rassemblé près de trois mille Nîmois, étaient à peine éteints, un élu nîmois, dont on taira cette fois le nom par charité mais aussi pour ne pas lui offrir la publicité qu'il recherche, s'est autorisé à critiquer sur les réseaux sociaux le fait qu'un drapeau turc ait flotté parmi la foule au beau milieu des étendards rouge et blanc brandis par les supporters des Crocos. Un drapeau agité par un gamin d'une dizaine d'années hilare qui rendait simplement honneur à Umut Bozok, le buteur Franco-Turc du NO.

Sans rentrer dans la provocation en répondant à cet éminent spécialiste du football que le monde entier nous envie, on aurait aimé connaître sa réaction si d'aventure c'eut été un drapeau allemand, luxembourgeois, russe, danois ou espagnol (au hasard !) qui s'était invité à la fête... Au-delà du fait qu'Umut Bozok ait largement contribué par ses performances sportives à l'accession des Crocos en Ligue 1, il est important de souligner que c'est un jeune homme charmant, toujours disponible et bienveillant, dont le comportement, l'éducation et l'attitude forcent le respect et font l'admiration de ceux qui le côtoient au quotidien.

Œcuménique et laïque, la foule du peuple nîmois qui a participé à cette belle fête était venue rendre hommage à ses joueurs. À ses gladiateurs des temps modernes. Parmi lesquels figurent, ce qui ne va pas faire plaisir à cet élu nîmois, outre un Franco-Turc, un Algérien, un Grec, un Franco-Sénégalais, un Tunisien, un natif de Monaco et même un très talentueux gitan né à Montpellier... Mais c'est bien cette phalange de guerriers, façon ''United colors'' chère à l'entreprise italienne Benetton, qui a gagné sur le terrain le droit d'évoluer l'an prochain au plus au niveau.

Vraisemblablement pas très sportif, l'édile nîmois ignore tout, semble-t-il, des valeurs de tolérance, de fraternité, d'ouverture d'esprit, de bienveillance, d'abnégation et de solidarité qui sont les fondements du sport. Qui plus est du sport collectif. Mais quelle importance au fond puisque l'on ne risque pas de le croiser dans les travées des Costières l'an prochain quand il s'agira d'aller supporter Bernard Blaquart et sa bande durant les longues soirées d'hiver. Tout juste courre-t-on le risque de le revoir en train de pérorer sur le parvis des arènes si d'aventure le NO gagnait la coupe de France ou remportait le championnat. Heureusement pour lui on n'en est pas là car je ne suis pas sûr qu'il serait le bienvenu. Avec ou sans drapeau...

Philippe GAVILLET de PENEY

philippe@objectifgard.com

Philippe Gavillet de Peney

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