Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 16.05.2018 - abdel-samari - 3 min  - vu 530 fois

LAÏCITÉ Nicolas Cadène et Jean-Louis Bianco ont remis le rapport annuel de l’Observatoire à Emmanuel Macron

Jean-Louis Bianco et le Nîmois Nicolas Cadène à la sortie de l'Elysée Photo DR/ObjectifGard

Ce mardi, Jean-Louis Bianco et le Nîmois Nicolas Cadène ont remis le 5ème rapport annuel de l’Observatoire de la laïcité au Président de la République, Emmanuel Macron, au palais de l’Élysée.

"Ce fut l’occasion d’un long échange particulièrement approfondi et concret sur la laïcité, principe de concorde, principe majeur de notre République et outil de cohésion nationale. Le Président a remercié l’Observatoire pour son travail et plusieurs pistes d’actions nouvelles ont été décidées", indique le rapporteur général, Nicolas Cadène. Ce cinquième rapport annuel a pour objet de rendre compte du travail effectué en 2017-2018 par l’Observatoire de la laïcité et d’établir son bilan annuel sur le respect du principe de laïcité en France.

Le constat global établi par l’Observatoire de la laïcité

Ce rapport annuel s’inscrit dans le contexte particulier des attentats que la France subit depuis 2012 si l’on remonte aux tueries perpétrées à Toulouse et à Montauban. Les récentes attaques de Trèbes, Carcassonne et Paris nous rappellent combien la menace terroriste reste présente en 2018. Nous constatons une sensibilité toujours très forte sur toute situation qui touche à la laïcité et aux faits religieux.

Les atteintes directes à la laïcité (qu’elles émanent d’individus, d’associations, d’administrations ou de collectivités) restent en réalité peu répandues au niveau national, et apparaissent pour la deuxième année consécutive mieux contenues grâce à la multiplication, ces dernières années, à destination des acteurs de terrain, des formations à la laïcité et à la gestion des faits religieux. Toutefois, les tensions et les crispations sur ces sujets qui suscitent un émoi important, restent très significatives.

Si des formations ont été mises en place récemment, ont été opportunément reconduites ou se sont démultipliées, d’autres en revanche se sont essoufflées depuis deux ans. Or, le besoin de formation reste énorme. Dans ce contexte qui persiste, fait à la fois d’inquiétude, d’émotion mais aussi de confusions entre ce qui relève de la laïcité et ce qui relève d’autres champs, dont le radicalisme violent et le terrorisme, il doit être répété qu’il est plus nécessaire que jamais de dresser l’état des lieux de la laïcité avec une grande rigueur d’analyse.

Le 15 mai 2018, le président et le rapporteur général ont officiellement remis au Président de la République le 5ème rapport annuel de l'Observatoire de la laïcité (Crédit : Laurent Blevennec / Présidence de la République)

Par rapport au constat établi dans le rapport de l’année dernière, il n’y a pas de changement notable quant aux réponses à apporter. Il reste nécessaire :

  • d’analyser les faits avec rigueur : Dans le débat public, il faut sur la question laïque savoir rester objectif, garder la tête froide et ne pas céder à la surenchère.
  • De ne pas faire porter à la laïcité la responsabilité de répondre à tous les maux de la société. Pour lutter contre les replis communautaires qui se manifestent dans différents territoires, il ne suffit pas de convoquer le principe de laïcité et de dénoncer les discriminations, la ghettoïsation, et l’absence de mixités sociale et scolaire, il faut combattre celles-ci par des politiques publiques vigoureuses et faire respecter l’État de droit, partout sur le territoire.
  • De sanctionner tout comportement contraire aux exigences minimales de la vie en société. Face à des phénomènes nouveaux, apparus ces dernières décennies dans un contexte social fragile, démontée de revendications communautaristes, de contestation ou d’instrumentalisation du principe de laïcité, l’Observatoire de la laïcité a rappelé le cadre légal permettant de sanctionner les agissements contraires aux exigences minimales de la vie en société, y compris dans des situations pour lesquelles le principe de laïcité est invoqué à tort.
  • De répondre avec fermeté et objectivité à toute atteinte au principe de laïcité : Face aux replis identitaires (de tous ordres) et aux pressions contre la République que l’on ne doit surtout pas nier, mais aussi face à l’instrumentalisation dangereuse et de plus en plus courante de la laïcité, tous nos travaux s’attachent à rappeler le droit, à rappeler ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, et sous quelles conditions. Sur ce dernier point, l’Observatoire de la laïcité alerte les pouvoirs publics et l’ensemble de la communauté nationale sur les effets contre-productifs de discours publics, dans un contexte de peurs multiples, visant à imposer un « durcissement » de la laïcité et à la « transformer » dans le but, parfois inavoué, de réduire les libertés qu’elle garantit et de multiplier les interdits qu’elle prévoit. Une telle orientation aurait pour conséquence de rompre l’équilibre posé en 1905, à une période plus tendue qu’elle ne l’est aujourd’hui, entre libertés individuelles et nécessaire respect du cadre collectif. Il en découlerait une accélération des replis identitaires aux répercussions dramatiques.
  • d’amplifier les formations à la laïcité et à la gestion des faits religieux, ainsi que l’enseignement laïque des faits religieux. L’ensemble des ministères propose désormais des formations à la laïcité. L’Observatoire de la laïcité s’assure d’un discours homogène et non contestable, toujours appuyé sur le droit en vigueur. L’Observatoire de la laïcité a lui-même sensibilisé ou formé plus de 50 000 acteurs de terrain (240 000 en partenariat).

Plus d'infos sur le rapport annuel ICI

Abdel Samari

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