Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 17.05.2018 - abdel-samari - 2 min  - vu 621 fois

LE 7H50 d'Henry Brin, président de la Chambre des métiers : "la régionalisation, c'est compliqué !"

À la tête de la Chambre de Métiers depuis bientôt deux ans, Henry Brin fait en sorte de mener à bien son mandat en restant au contact des artisans et en défendant son label "Made in Gard". Premier bilan de son action avec Objectif Gard...
Henry Brin (Photo : droits réservés)

Objectif Gard : Deux ans après votre prise de fonction en tant que président de la Chambre des métiers, quel bilan tirez-vous ?

Henry Brin : Que la régionalisation, c'est compliqué ! Nous ne sommes pas entendus. En Occitanie, trois Chambres sont isolées : la Haute-Garonne, la Lozère et le Gard. C'est dommage. Nous avons des projets, de l'ambition mais nous sommes frustrés par le peu d'avancées. Finalement, la régionalisation nous fait perdre de la proximité et la connaissance des entreprises. Moi, je suis favorable à la réforme et au modèle de Chambre consulaire proposé par le gouvernement. Cela va dans le bon sens. Il faut absolument mettre en place des contrats d'objectifs pour offrir des marges de manœuvre. D'autant que j'ai un personnel qui tient la route et fait le job : c'est réconfortant.

Vous subissez de plein fouet les baisses de dotation de l'État. Comment avancer ?

On a un écrêtement qui n'est pas encore fixé mais les baisses sont constantes. Sachez que l'on construit un budget à travers une taxe de frais de Chambre de métiers et, là dessus, l'État nous enlève une part. Moi, ce qui m'inquiète en particulier c'est l'avenir des Centres de formations des apprentis (CFA). L'inquiétude porte sur la libéralisation de l'apprentissage. L'apprentissage doit être accessible à tous et sur tous les territoires. Or, aujourd'hui, on s'achemine vers l'accentuation de formations généralistes. Pourtant, les formations de niche, même si l'engouement n'est pas extraordinaire, répondent aux attentes de territoires qui ne sont pas les mêmes partout. C'est un devoir de solidarité pour nos spécificités territoriales.

Comment agir, alors ?

C'est ce que je fais au quotidien. Nous sommes un acteur connu et reconnu de l'ensemble des collectivités territoriales. Nous travaillons en étroite collaboration avec les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) et les mairies pour répondre aux attentes de proximité avec les artisans. Par ailleurs, nous avons fait tout un travail avec les élus autour de la revalorisation de l'artisanat avec le développement de ce label Made In Gard. Il faut absolument que l'on puisse distinguer les forces du Gard, l'image, le territoire, son patrimoine, son savoir-faire... Il faut développer ce sentiment de fierté ! Nous allons prochainement faire des propositions en ce sens autour du tourisme avec le Pont du Gard et l'Office de tourisme de Nîmes. Pourquoi ne pas proposer demain un outil clé en main aux touristes qui inclurait le transport en taxi, un photographe, une visite de boutique traditionnelle.

L'union fait la force. Et si vous imaginiez un regroupement avec les autres Chambres consulaires, ne pourriez pas peser plus fortement ?

C'est déjà le cas avec la Chambre d'agriculture du Gard. Dominique Granier est un vrai partenaire. Nous avons élaboré toute une stratégie de reconnaissance des produits du terroir transformés par nos restaurateurs. Un peu à l'image d'Aigues-Mortes où 30% des restaurateurs ont sur leur carte des vins de sable. L'objectif c'est gagnant-gagnant. Que ce soit la Ville de Nîmes, Nîmes métropole, l'Agglo d'Alès, de Bagnols, le Grand Avignon...ou la CCI Gard et la Chambre d'agriculture : je veux travailler avec tout le monde et pas contre ces partenaires.

Propos recueillis par Abdel SAMARI

Abdel Samari

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