Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 25.05.2018 - corentin-corger - 4 min  - vu 448 fois

LE 7H50 de Philippe Berta : "tout bachelier 2018 aura sa place dans l'enseignement supérieur"

Le député et enseignant Philippe Berta dresse un premier bilan de Parcours Sup et détaille la suite des événements pour les étudiants toujours en attente de réponses positives.
Élu de la 6e circonscription, Philippe Berta, fait partie du groupe des députés MoDem de l’Assemblée nationale

Député de la 6ème circonscription du Gard, Philippe Berta a été notamment rapporteur sur la loi d'orientation des bacheliers et l'élaboration de la plate-forme Parcours Sup. Cet enseignant défend cette réforme et dresse un premier bilan après l'annonce des premières réponses aux vœux des étudiants dont environ 80% seront fixés début juin. Il est l'invité du 7h50. 

Objectif Gard : Vous avez défendu le projet Parcours Sup à l'Assemblée Nationale, quelle est votre réaction après les premiers résultats donnés ce mardi ? 

Philippe Berta : Depuis le début on a un certain nombre d'augures, qui à mon avis sont plus pris par un agenda politique que par l'intérêt de notre jeunesse, qui nous ont prédit depuis le début que l'on  allait à l'échec. Force est de constater que la plate-forme a été mise en place, elle a fonctionné pour assimiler les plus de 800 000 inscriptions. Il faut savoir d'où l'on vient. Les jeunes jusqu'à présent ils attendaient leur bac et puis ils couraient à droite à gauche comme des fous pour essayer de se trouver une place quelque part avec des listes d'attente, des queues interminables. Aujourd'hui on est dans un système beaucoup plus réfléchi qui leur donne plus de temps et de réflexion. On aura enfin la possibilité d'avoir de meilleurs résultats en première année, il n'y a que ça qui m'intéresse. Aujourd'hui la plate-forme continue son travail, c'est sûr qu'il est important. Elle a rendu mardi ses premiers résultats.

On estime qu'un élève sur deux a reçu des réponses ?

Sur la plate-forme, mardi, ont été ouvertes plus d'un million de propositions qui ont permis à plus de la moitié des lycéens d'avoir d'ores et déjà une, voire plusieurs, réponses positives. Et maintenant ils ont un délai limité à huit jours pour faire le choix parmi les réponses positives qu'ils ont eu.

Certains étudiants se sont plaints d'avoir obtenu des réponses négatives sur leurs premiers choix et des positives sur ceux secondaires. Comment pouvez-vous l'expliquer ? 

Les étudiants qui ont eu des réponses négatives sont ceux qui n'avaient fait que des choix de filières sélectives. Dans ce système ou le précédent ça reste une filière sélective. À partir de là, ils vont se voir proposer de réintégrer le jeu sur une filière non sélective. On est dans un système itératif. Il faut comprendre ça. L'objectif c'est d'arriver et d'offrir aux futurs étudiants un parcours personnalisé. Donc qu'est-ce qu'il va se passer ? Dorénavant, les plus de 400 000 étudiants qui ont eu des réponses positives vont faire un choix. Ils vont donc libérer dans le système toutes les portes qui s'étaient ouvertes et qu'ils ne vont pas prendre. Elles vont être réinjectées et vont permettre à d'autres étudiants à leur tour d'acquérir des réponses positives. On va être sur ce processus là jusqu'à fin juin. Il faut quand même observer que des étudiants qui, un 22 mai, savent déjà où ils vont être l'an prochain, c'est juste la première fois que ça existe.

L'obtention ou non du baccalauréat va aussi libérer des places ? 

Ça c'est sur la toute fin. Fin juin, pratiquement 98% des lycéens seront positionnés. Il va rester effectivement 2% qui seront peut-être encore en difficulté sur lesquels les rectorats devront avoir à travailler. Sans être oiseau de mauvaise augure, on peut envisager que sur ces 2% certains n'auront pas le baccalauréat.

De fait, le conseil que l'on peut donner aux étudiants qui n'ont pas trouvé leur formation, c'est de se connecter régulièrement sur Parcours Sup ? 

Tous les jours sur la plate-forme on peut voir l'évolution des propositions qui sont faites. Avec une diminution progressive du nombre de futurs étudiants et actuels lycéens en recherche de situations. Ça sera réactualisé quotidiennement. Mardi, on a eu 1 millions de propositions pour 800 000 étudiants. Donc forcément 400 000 vont à peu près trouver preneurs et puis les 600 000 restantes vont être réinjectées sur Parcours Sup. Ils vont remonter dans le classement et ils vont pouvoir voir quelque chose passer au vert et qui était jusqu'alors au rouge. Je ne suis pas très inquiet, il me semble quand même pour observer ça autour de moi qu'en terme de manipulation de téléphonie mobile, Ipad ou autres, ils savent faire. Là on pourra les encourager à le faire très régulièrement. Comme ça ils verront même leur progression dans le classement. Pour une fois que l'Éducation est en tête de l'innovation on ne va pas lui reprocher.

Vous comprenez que la plate forme soit décriée ? 

Très sincèrement tout le monde est agréablement surpris de cette plate-forme. Quand vous mettez en place un nouvel outil informatique, qui est pratiquement un outil d'intelligence artificielle, ce n'est pas facile. C'est un travail en continu qui est fait par ce logiciel qui sera totalement rendu public pour bien comprendre pourquoi certains ont eu des "non ferme" et "des oui si". L'objet est simple, je vais vous dire franchement les choses, moi chaque année dans ma filière scientifique j'ai 30% d'étudiants qui n'ont strictement rien à y faire. Le pourcentage de succès envisagé est égal à zéro. L'idée c'est d'éviter cette sélection par l'échec qui est une spécificité française et qui vous donne derrière des étudiants démotivés qui se sentent exclus. Nous ce qu'on veut, c'est les voir réussir. C'est une loi d'orientation pour la réussite. La garantie du système elle est claire, tout bachelier 2018 aura sa place dans l'enseignement supérieur, c'est ça l'objectif poursuivi. L'idée c'est que dans cette filière, il ait une chance de réussite. C'est quelque chose que de toute manière il fallait mettre en place.

Corentin Corger

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