NÎMES Une du Point sur Erdogan : un marchand de journaux menacé

« On va tout péter si vous n’enlevez pas cette affiche ! » Voilà les menaces qu’auraient proférées, ce matin vers 11h30, un sexagénaire et farouche partisan d’Erdogan, dans le kiosque situé en face de la gare de Nîmes. « En 17 ans d’activité, je n’ai jamais vu ça. On avait eu quelques réflexions pour les caricatures de Charlie Hebdo, mais là… C’est grave ! », commente le propriétaire du commerce qui préfère conserver son anonymat.
Depuis quatre ans, le chef d’entreprise loue l’un de ses murs à la société d’affichage MédiaKiosk. « Lundi, ils ont changé les trois affiches en mettant la Une de l’hebdomadaire Le Point », raconte le chef d’entreprise. Jeudi dernier, le journal s’est intéressé de près à la politique du président truc Recep Tayyip Erdogan, titrant en Une « Le dictateur. »
« J’ai contacté l’afficheur et le syndicat des marchands de presse, Culture presse. Au départ, j’ai retiré les affiches pour assurer la sécurité de mes employées », explique le buraliste qui a déposé plainte au commissariat pour menace matérielle. En fin d’après-midi, les affiches ont été réinstallées. « La police viendra patrouiller pour les surveiller », poursuit le gérant.
« Proférer des menaces, c'est inadmissible. Sans compter la liberté de la presse qui est bafouée... », se désole celui qui n’est pas un cas isolé. Au Pontet et à Valence, l’affiche du magazine a déjà été arrachée par des partisans du président turc.
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com