Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 19.06.2021 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 2158 fois

NÎMES MÉTROPOLE Évincé, l’ex-directeur veut laver son honneur

David K. a été au cœur du conflit entre le président de l'Agglo et le maire de Nîmes. Aujourd'hui, le fonctionnaire réclame 59 000 euros à l’Agglo pour avoir mis fin à son contrat de manière « irrégulière ».
Yvan Lachaud, président de Nîmes Métropole et Jean Paul Fournier, sénateur maire de Nîmes. Photo : Coralie Mollaret.

Les faits remontent à 2014. Installé dans son nouveau fauteuil de président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud annonce un soir de décembre : « j’ai décidé de démettre de ses fonctions le directeur général adjoint au motif d’une perte de confiance. » Coup de tonnerre au Colisée... Le siège de l’Agglomération, qui allait bientôt devenir le théâtre des affrontements politiques décomplexés de la droite nîmoise.

Le directeur général adjoint, David K., a été détaché dans le service Finances de l'Agglo en 2012. À l'époque, c'est le Républicain et maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, qui en assure la présidence. En 2014, l'édile laisse sa place à son allié centriste, Yvan Lachaud, en échange d’une liste d’union aux Municipales. C'est à partir de ce moment que les ennuis vont commencer pour le fonctionnaire.

Quelques jours après son éviction, les motifs de cette « perte de confiance » sont divulgués de façon anonyme à la presse. La collectivité lui reproche d’être responsable d’une perte financière de 700 000€, de faire de la rétention d’information auprès du nouvel élu aux Finances ou encore de ne pas avoir déclaré ses congés en 2013.

« Il a joué le rôle de fusible ! »

Criant au scandale, David K. porte plainte pour dénonciation calomnieuse et conteste la fin de son détachement devant le tribunal administratif de Nîmes. Ce matin, le rapporteur public a expliqué que  « les pièces versées au dossier ne permettaient pas d’établir la matérialité des griefs. » L’avocat du requérant renchérit : « ce sont des motifs fantaisistes qui ne tiennent pas une seconde ! David K. a fait les frais d’un conflit politique. Il a joué le rôle de fusible ! »

Aujourd’hui en fonction dans le département de l’Isère, le répudié n’en a pas pour autant fini avec son ex-employeur. David K. réclame 59 000€ à l’Agglo au motif de « l’irrégularité » de la fin anticipée de son détachement, mais aussi pour le préjudice moral et matériel que cette affaire lui a causée. « Ces informations ont volontairement été transmises à la presse par les élus et parce que Nîmes métropole a refusé de publier un communiqué pour prendre la défense de son agent », poursuit l'avocat du plaignant. 

Quant à Nîmes métropole, son conseil s'est focalisé sur le courrier de son fonctionnaire annonçant qu’il quittait son poste : « la procédure de fin de détachement était initiée mais pas encore finalisée. De plus, un autre emploi lui avait été proposé. » Un emploi de chargé de mission sur la baisse des aides de l’État. « Magnifique ! On connaît la musique… C’est un placard doré ! », rétorque l’avocat de David K. « si mon client a souhaité quitter ce poste, c’est pour une question de dignité. » Mise en délibérée, la décision des juges sera connue dans une quinzaine de jours.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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