Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 11.06.2018 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1339 fois

FAIT DU JOUR En Marche ! face au défi des Municipales

La marche est haletante pour le parti d’Emmanuel Macron qui essaie de s’implanter dans le Gard. Entretien avec le référent départemental d'En Marche !, Jérome Talon.
Jérome Talon, référent d'En Marche! dans le Gard. (Photo : Coralie Mollaret)

Scrutin test. Si les administrés ignorent l’identité de leurs ministres ou députés, ils sont en revanche plus éclairés sur celle de leur maire. Certes, les compétences des mairies sont transférées de plus en plus aux Communautés de communes, mais l'édile reste l'interlocuteur privilégié de ses concitoyens. Cette proximité est un précieux relais pour les décideurs nationaux, soucieux de mettre en place des politiques collant aux plus près des préoccupations de leurs administrés. Aux Municipales, l’importance de l’étiquette est moins prépondérante qu'aux Européennes, Législatives et même Régionales. Les électeurs s'intéressent davantage à la personnalité du candidat et à son projet, dont ils perçoivent clairement les enjeux. La République en marche !, comme toute autre nouvelle formation politique, ne pourra pas surfer sur la popularité du Président de la République. Les Municipales mettront à rude épreuve le parti présidentiel qui, en 2020, jouera sa crédibilité. Et peut-être aussi, son avenir.

Objectif Gard : Comment se porte La République en Marche ! dans le Gard ?

Jérome Talon : Ça va relativement bien, pour ne pas dire bien. Notre mouvement se maintient autour des 3 050 adhérents, répartis dans 46 comités locaux. Un peu plus de la moitié de ces comités sont actifs, les autres ont du mal à se réveiller. C’est le national qui est chargé de relancer les animateurs, soit pour passer la main, soit pour fusionner avec un autre comité.

La moitié des comités en sommeil... Ça ne vous inquiète pas ? 

Non ! Beaucoup de comités ont été créés pendant la campagne pour la Présidentielle. La dynamique était à son paroxysme. Disons-le, certains animateurs ont créé leur comité par intérêt personnel… D’autres sont peut-être déçus de la politique mise en place par Emmanuel Macron. Tout ça fait partie de l’évolution classique d’un parti politique.

Sur quoi  travaillez-vous actuellement ?

Nous sortons de nos travaux sur l’Europe. On fera un bilan de notre Grande marche dans le Gard d'ici quelques jours. Ce que je peux vous dire, c’est que 500 questionnaires ont été remplis dans le Gard. Par ailleurs, on continue de soutenir et d’expliquer la politique gouvernementale en organisant des réunions publiques et en distribuant des tracts pour convaincre.

« En Marche ! n’a pas vocation à avoir des candidats partout »

Convaincre, mais aussi vous implanter… Quelle est votre stratégie à l’approche des élections européennes et surtout, municipales ?

C’est tout le travail qui va être mené à présent. Pendant un an, nous avons accompagné la politique du gouvernement et celle de nos parlementaires. À partir de septembre, le programme des Européennes va s’écrire. En même temps, on demande à nos adhérents de s’engager sur les territoires. Les comités organisent des débats et les ouvrent à la population. Pour les Municipales, notre objectif est d’avoir un maximum de conseillers municipaux dans les exécutifs. 

Dans ce conglomérat d’adhérents aux courants et parcours divers, quelle sera votre philosophie ? Quelle sera la marque Macron ?

C’est d’abord de travailler sur des projets locaux, en concertant et en écoutant les gens. Après, fatalement sur chaque territoire, des gens ont envie de s’investir. Certaines équipes sortantes présentent des bilans positifs. En Marche n’a pas vocation à avoir des candidats partout aux Municipales. On peut intégrer des équipes sans forcément revendiquer le leadership. Chez En Marche !, nous sommes pragmatiques. 

En fait de pragmatisme, c’est surtout que vous n’avez pas encore de réelle implantation locale. En Marche ! n'a pas encore les moyens de présenter des candidats dans toutes les communes... 

Mais que je sache, La République en Marche n’a pas gagné seule à la Présidentielle... 

Pourriez-vous vous allier avec l'équipe sortante des Républicains nîmois ? Votre délégué général, Christophe Castaner, a annoncé qu’En Marche ! pourrait soutenir des listes de droite en 2020.

Moi, je ne tiendrais pas ces mêmes propos. Certes, c’est stratégiquement intéressant pour diviser la droite. Après, ça peut être délicat de soutenir des gens qui cartonnent en permanence le gouvernement. Localement, il y a des personnes qui ont demandé à me rencontrer, comme Yvan Lachaud, président Centriste de Nîmes métropole (et ex-allié de Jean-Paul Fournier aux Municipales de 2014, NDLR). Rien du côté des Républicains…

« Aux Municipales de Nîmes, le parti présidentiel sera présent »

Une alliance avec Jean-Paul Fournier est-elle possible ? On sait que l’actuel maire Les Républicains de Nîmes ferait tout pour ne pas laisser les clefs de la Ville à son rival Yvan Lachaud…

Il est trop tôt pour le dire. Moi, je suis mal placé pour le tirer le bilan de Jean-Paul Fournier comme ça, à brûle-pourpoint. À Nîmes, il y a des comités locaux qui travaillent. Alors je ne doute pas qu’à l’arrivée le parti présidentiel sera présent aux Municipales, en tête de liste ou dans une équipe.

Aujourd’hui à Nîmes, vous n’êtes pas vraiment en capacité de présenter un candidat. Aucune personnalité ne sort du lot... 

En quoi la personnalité est-elle primordiale ? Ce qui compte c’est la dynamique et surtout le projet. On verra bien à l’arrivée qui portera les couleurs. Moi ce qui m’importe c’est d’exercer le pouvoir dans la majorité.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio