Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 15.06.2018 - thierry-allard - 4 min  - vu 748 fois

FAIT DU JOUR La sénatrice Pascale Bories fait le bilan sans langue de bois

Après huit mois au Sénat, la Villeneuvoise Pascale Bories dresse un premier bilan et évoque à la fois ses dossiers de parlementaire et la politique locale. Avec le sourire, et (presque) sans détour.
La sénatrice du Gard, Pascale Bories (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

C’est entourée de son équipe de collaborateurs que la sénatrice avait donné rendez-vous à la presse ce jeudi matin, comme pour montrer l’image d’une équipe en ordre de marche.

« Ma journée démarre à 8h30 et finit souvent à 1 heure du matin »

La sénatrice l’admet, « ça a été difficile au début de trouver mon positionnement. » Devenue parlementaire à la faveur de la loi sur le non-cumul des mandats, Pascale Bories avait eu jusque là une trajectoire rectiligne. Première adjointe au maire de Villeneuve, Jean-Marc Roubaud, depuis 2001, conseillère départementale du canton de Villeneuve depuis 2014, elle a fait le choix de lâcher complètement son mandat municipal en 2017 pour le Sénat. « Avec Jean-Marc Roubaud nous y avons réfléchi, et comme je menais des dossiers importants au Département, avec notamment la réfection du collège du Mourion, on a fait ce choix », explique-t-elle. « On » : comme on le verra plus tard, Jean-Marc Roubaud, conserve une place importante dans la carrière politique non seulement passée mais aussi future de la sénatrice.

Au Sénat, Pascale Bories explique que le rythme de travail est loin du cliché de l’élu(e) assoupi dans un hémicycle clairsemé et surchauffé. « Ma journée démarre à 8h30 et finit souvent à 1 heure du matin », affirme-t-elle, sans volonté de se faire plaindre : « j’ai toujours eu ce rythme de travail. » Son travail justement : membre du groupe majoritaire Les Républicains et de la commission aménagement du territoire et développement durable, Pascale Bories a signé 9 interventions en commission, 5 questions écrites, 3 questions au gouvernement, 213 amendements et 23 propositions de loi signées. « Dans un premier temps, j’ai surtout co-signé des amendements avant d’en déposer moi-même. J’ai préféré observer », justifie-t-elle, avant de tancer « certains qui font de la dépose d’amendements pour la statistique. »

« Ce serait facile de dire que je voterai contre le glyphosate »

Côté chiffres, le Sénat n’a pas de quoi s’ennuyer depuis l’élection d’Emmanuel Macron, accompagnée, selon la sénatrice « d’une inflation législative phénoménale. » Ainsi, de gros dossiers, comme la réforme ferroviaire - qu’elle juge « indispensable » - sont passés entre ses mains au Sénat.  Mais pas que... « Il y a quelques réformes qui font avancer les choses, mais aussi beaucoup d’effets d’annonce, comme sur la programmation militaire ou l’alimentation », affirme-t-elle.

« Communication » encore sur le glyphosate, sur lequel elle estime qu’il est trop tôt pour se positionner, « alors que ce serait facile, médiatiquement, de dire que je voterai contre. » Elle préfère d’abord aller rencontrer les agriculteurs et milite pour l’agriculture raisonnée. « Communication » toujours sur la limitation à 80 km/h sur les routes départementales et nationales. « Une hérésie », juge-t-elle. Dans la droite ligne de son groupe au Sénat, la Villeneuvoise aurait préféré laisser la main aux Conseils départementaux sur le sujet. Quant à la réforme constitutionnelle, en l’état, elle ne « la votera pas », estimant que « l’ensemble du texte met en danger le débat démocratique et les fondements de la démocratie ». Rien que ça !

Localement, Pascale Bories affirme être « en train de défendre la réouverture de la ligne TER rive droite du Rhône ». Un dossier pour lequel elle a rencontré la présidente de la Région, Carole Delga. « Le parlementaire est là pour accompagner et pousser le dossier pour qu’il aille plus vite », affirme-t-elle. Même si elle pense que « ça mettra plus de temps que ce que dit la Région, même si elle a raison de mettre la pression sur la SNCF. »

Sur la Liaison est-ouest (LEO), véritable arlésienne, Pascale Bories s’est rendue au ministère avec entre autres Jean-Marc Roubaud, « et à ce jour pas de réponse », précise-t-elle. Un dossier embourbé depuis des années et pas aidé par le fameux rapport Spinetta « qui a élaboré trois scénarios pour la LEO en fonction du budget de l’État. Et seul le scénario 3 propose un chantier avant 2037 », ajoute-t-elle. Autant dire les calendes grecques.

« Je serai prête de toute façon »

Plus proche il y a 2020, date de la fin de son mandat de sénatrice et des élections municipales. Longtemps dauphine et héritière fortement pressentie de Jean-Marc Roubaud à Villeneuve, Pascale Bories pourrait-elle se diriger à nouveau vers une mairie qu’elle connaît comme sa poche et qui s’offre à la droite depuis 23 ans ? « Je me passionne pour ce que je fais, pour l’instant présent », tente-t-elle d’abord d’éluder, avant de lâcher qu’elle aura « une discussion avec Jean-Marc Roubaud en temps voulu. » Encore lui, dont on parle de plus en plus pour la mairie d’Avignon, avec la bénédiction de la majorité marcheuse. « No comment », glisse Pascale Bories dans un sourire avant d’affirmer ne pas savoir « du tout » ce que Jean-Marc Roubaud souhaite faire, puis que ce dernier « sait qu’il pourra toujours compter sur (elle). Je le soutiendrai quel que soit son choix. »

Et son étiquette ? Contrairement à elle, Jean-Marc Roubaud n’a pas renouvelé sa carte chez les Républicains et se montre dans ses discours plutôt accommodant avec la République en marche, dont il a rencontré le chef, Christophe Castaner, à la fin mai d’après nos confrères du Dauphiné Libéré. Membre de Force républicaine avec le sénateur Bruno Retailleau, filloniste historique s’il en est, Pascale Bories se tient à l’écart des dissensions qui frappent sa famille politique. Le tract polémique de LR ? « Je ne suis pas heurtée par cette phrase là », lâche-t-elle, avant de reconnaître, dans un doux euphémisme, que son parti « rencontre certains questionnements. » Pas elle : « cette réflexion (pour la mairie de Villeneuve, ndlr) n’a pas lieu d’être à ce jour. Je serai prête de toute façon. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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