Synopsis : Une célèbre actrice iranienne reçoit la troublante vidéo d’une jeune fille implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice... Elle demande alors à son ami, le réalisateur Jafar Panahi, de l’aider à comprendre s’il s’agit d’une manipulation. Ensemble, ils prennent la route en direction du village de la jeune fille, dans les montagnes reculées du Nord-Ouest où les traditions ancestrales continuent de dicter la vie locale. Le film a reçu le prix du meilleur scénario au Festival de Cannes

 On l'a vu. Notre critique par Véronique Palomar.  Tourner avec rien et clandestinement un tel film, c'est une prouesse. Ajoutons à cela que le réalisateur est assigné à résidence et ne pourra même pas venir recevoir son prix. Au-delà du contexte, ce film est sensible et généreux. Profondément féministe et poétique, il est une métaphore du parcours du cinéaste qui apparaît en filigrane au travers de cette jeune fille qui veut être comédienne. De plus, c'est un pied de nez extraordinaire que de tourner un road-movie quand on est assigné à résidence. La société patriarcale iranienne y est fermement épinglée au travers du portrait de ces trois femmes, de trois générations différentes, qui sont artistes, l'ont été ou veulent le devenir… Lors de la sortie du film précédent de Jafar Panahi, Taxi Téhéran, tous les techniciens avaient refusé de mettre leur nom au générique par peur des représailles, et là, ils ont tous tenu à y figurer. On peut y voir une lueur d'espoir. Et en attendant de mesurer les conséquences du 7e art sur la politique, s'offrir un voyage pittoresque et la découverte de portraits sensibles.