FESTIVAL DE NÎMES Adieu maestro !
Ennio Morricone, chef d'orchestre italien, légende vivante des compostions de musiques de films a émerveillé les Arènes de Nîmes, ce samedi soir.
En 2015, le maestro avait déjà ravi le public nîmois avec ses célèbres mélodies. De retour, trois ans plus tard, toujours aussi fringant avec une classe inégalable du haut de ses 89 printemps. Actuellement en tournée d'adieu avec 40 concerts dans plus de 30 villes d'Europe, pour fêter soixante ans de carrière. Ennio Morricone a choisi seulement deux dates en France : Nîmes et l'AccorHotels Arena, le 23 novembre prochain.
Quelques minutes de retard pour le chef d'orchestre, qu'on lui pardonne, avant d'apparaître sur scène. Seul, sans aide, la démarche assurée. Baguette en main et le concert peut démarrer. Pas évident d'extraire seulement une grosse vingtaine de morceaux d'une oeuvre qui comprend plus de 600 musiques composées pour environ 200 longs métrages. Après diverses partitions, histoire de chauffer les 200 musiciens de l'orchestre symphonique de Rome et les choristes, il était temps de passer aux titres qui ont fait la renommée du maestro.
À peine les premières notes de l'harmonica retentissait, qu'un souffle du public traversait l'amphithéâtre romain en prélude à "L'homme à l'harmonica", musique phare du western spaghetti, "Il était une fois dans l'ouest", sorti en 1968. Car une partie du travail d'Ennio Morricone est forcément associée à cette période du cinéma et au duo extraordinaire qu'il formait avec le réalisateur Sergio Leone. Place ensuite au double chef d'oeuvre, le générique mondialement connu du film "Le bon, la brute et le truand" et le titre "The ecstasy of gold", traduisait l'extase de l'or.
L'association orchestre et cantatrice donnait la chair de poule et la vision de Tuco, le truand, en train de courir dans le cimetière à la recherche d'un trésor enterré. Ironie du sort, cela fait quatre ans jour pour jour que l'acteur qui l'incarnait, Eli Wallach, nous a quitté. Des frissons accentués par le léger vent qui parcourait l'assistance, figé par l'émotion. L'entracte était la bienvenue pour reprendre du poil de la bête. Retour avec un des morceaux les plus récents de l'artiste, "La diligence pour Red Rock", extrait du film "Les Huit Salopards" de Quentin Tarantino qui a valu au maestro un oscar en 2016 pour la meilleure musique de film. Les classiques s'enchaînent ensuite, "Sacco et Vanzetti" ou encore "Le Clan des Siciliens.
Minuit approchait quasiment et le Romain multipliait les rappels. Et donnait au public une dernière extase dans les Arènes, qui vaudra certainement de l'or pour les chanceux présents. Adieu maestro !
Corentin Corger
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