Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 04.07.2018 - thierry-allard - 2 min  - vu 1032 fois

NOMS DU GARD Bagnols, une histoire d’eau

Tout l’été, Objectif Gard vous propose de partir à la découverte de l’histoire des noms des villes et villages gardois. Une plongée dans l’histoire sous le prisme de la toponymie qui commence par Bagnols.
La Cèze, qui sépare Bagnols en deux (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Bagnole-sur-Seize ? Non ! Bagnols-sur-Cèze, aucun rapport ni avec une histoire de voitures, ni avec le chiffre seize, même si une légende répandue à Bagnols veut que le nom de la rivière vienne de l’exclamation d’un empereur, qui aurait lancé en la voyant qu’elle était « très étroite », exclamation déformée en treize et trois, soit seize, enfin Cèze. Le compte est bon.

Non, si Bagnols s’appelle Bagnols, c’est une histoire d’eau. Une histoire partagée par les autres Bagnols de France, qu’ils soient en Forêt (dans le Var), des Bains (en Lozère) ou tout court (dans le Puy-de-Dôme), et de la tripotée de Bagnolo qui peuplent l’Italie. L’occurence la plus ancienne du nom de la ville est, d’après le Dictionnaire topographique de la France, Baniolas, en 1119. En 1281, on retrouve une trace sous le nom de Balneolæ, puis de Balneolum en 1307. Autant de noms dérivés du latin balneare, qui signifie se baigner, voire du latin balneum, qui désigne une station thermale.

Bagnols, ville thermale ? Pas impossible : selon certaines sources (pas thermales) dont le docteur en histoire Pierre Thiénard, des sources (thermales) auraient existé du côté de la colline de l’Ancise, et balneum désignerait donc une station thermale, mais en voie d’abandon. Des sources auraient donc été utilisées à Bagnols au moyen-âge, notamment pour lutter contre la lèpre, avant d’être abandonnées, Dieu sait pourquoi. Las, elles ont aujourd’hui disparu, et seuls quelques vestiges subsisteraient.

Seulement voilà, il ne s’agit pas de la seule théorie. Il faut dire que tous les Bagnols de France et d’Italie ne sont pas des stations thermales. La piste aqueuse s’assècherait-elle ? Que nenni ! La présence d’un gué pourrait également expliquer ce nom. En effet, quiconque désirant traverser la ville devait d’abord traverser la Cèze, et donc se baigner. Baigner, Bagnols, CQFD.

Quoi qu’il en soit, il est impossible de trancher définitivement ce débat, le nom d’une ville ou d’un village étant issu d’un très long processus : les premières traces d’occupation de l’actuelle commune de Bagnols remontent à l’antiquité. La seule certitude concerne la particule sur-Cèze, ajoutée en 1891 à la demande des Postes et télégraphes pour distinguer les cinq Bagnols de France et ne pas laisser les facteurs baigner… dans l’incertitude.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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