Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 05.07.2018 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 3648 fois

GARD & CRIMES Joris, l'adolescence assassinée

Après deux saisons consacrées aux crimes non résolus, la rédaction d'Objectif Gard vous propose cet été une nouvelle rubrique consacrée aux meurtres qui ont marqué le Gard durant les 30 dernières années. Tous les jeudi à 11h, vous pourrez vous plonger dans des faits divers qui sont ancrés dans les mémoires collectives ou oubliés aujourd'hui alors qu'ils ont défrayé la chronique judiciaire.
Photo B.DlC/ Objectif Gard

Le lieu du crime, près du Bois des Espeisses à Nîmes. Photo B.DlC/ Objectif Gard

Une simple plaque rappelle qu'un drame s'est joué sur cette petite route de garrigue qui jouxte le Bois des Espeisses. Joris, 15 ans, a été tué... pour rien. C'était il y a 17 ans jour pour jour. C'était le 4 juillet 2001. L'endroit est bucolique, le drame absolu.

Des coups de feu qui claque dans la nuit. Un adolescent, passager d'une mobylette, s'écroule sur le bitume, une balle dans le bras, une autre, mortelle, dans la nuque. Joris fêtait la fin de l'année scolaire avec quelques copains. Le début d'un été qui s'annonce radieux lorsqu'on est un adolescent plein d'avenir. Dans ce quartier résidentiel de Nîmes, au milieu de la végétation et de luxueuses villas se trouve un taudis où vit René, un homme des bois dont la seule passion est la chasse.

En début de soirée, deux jeunes du groupe de Joris vont s'écarter pour discuter tranquillement près de la masure de René. Un des garçons est sourd et il lit sur les lèvres. Son copain parle fort et irrite René qui vit là avec sa compagne. Le sexagénaire en est sûr : on veut lui voler sa 2 CV stationné juste devant chez lui sur le domaine public. Depuis quelques mois l'homme des bois est sur le qui-vive. La voiture de sa compagne a été volée, un cochon sauvage qu'il élève lui a été également dérobé. Sur les nerfs, René épie le moindre geste.

Les balles sifflent...

Ce 4 juillet 2001, lorsqu'il voit passer, puis lorsqu'il entend discuter les jeunes il en est certain : on veut lui dérober ses biens. René prend une carabine, gronde, menace et tire. Les deux jeunes entendent les balles siffler et déguerpissent sans être touchés, par chance. La police est appelée, mais entre temps, d'autres copains alertés et, inconscients du danger qui peut se profiler devant eux, enfourchent leurs mobylette pour circuler sur la petite route près de la maison de René. D'autres coups de feu éclatent. La carabine est chargée de 11 balles. Si la première mobylette parvient à poursuivre son chemin, sur la deuxième bécane le drame survient. Les coups de feu pleuvent... Une balle traverse le bras du conducteur, Joris, le passager s'effondre, mortellement atteint.

En 2004, René est définitivement condamné à 17 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de cet adolescent sans histoire, abattu par la folie d'un homme qui croyait qu'on allait lui voler son tas de ferraille. Un meurtrier qui durant ses deux procès d'assises n'aura pas changé de version en pensant que ce soir-là, la victime c'était lui car des jeunes étaient venus le provoquer.

Aujourd'hui, une stèle à la mémoire de Joris rappelle qu'un drame s'est déroulé sur cette petite route, en haut du quartier d'Espagne, près du Bois des Espeisses.

Boris De la Cruz

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