Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 09.07.2018 - tony-duret - 2 min  - vu 1513 fois

ALÈS Comme au foot, les juges alésiens demandent la vidéo, visionnent les ralentis et acquittent l’accusé !

Tribunal correctionnel d'Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

C’est certainement un hasard du calendrier, mais le visionnage des ralentis durant l’audience qui s’est tenue vendredi matin devant le tribunal correctionnel d’Alès, a fait penser à l’arbitrage vidéo très utilisé durant la coupe du monde de football en Russie. Alors que le dossier semblait accuser Karim, un jeune de 22 ans soupçonné de vols, la vidéo a permis son acquittement !

Karim a eu chaud. Et ce, dès le début de l’audience à laquelle il est arrivé en retard, les cheveux en pétard, les yeux fatigués, comme s’il sortait tout juste du lit. C’est dans cet état qu’il répond aux premières questions de la présidente, Amandine Abegg. Et autant dire que c’est confus :

- Ce jour-là, j’étais incarcéré, commence-t-il par déclarer avant finalement de se souvenir qu’il était peut-être dans le centre-ville d’Alès, là où les faits ont été commis.

Ca commence mal ! Les minutes défilent et Karim, accusé d’avoir cambriolé une agence immobilière alésienne un soir de novembre 2016, recouvre peu à peu ses esprits, mais pas la mémoire :

- C’est pas moi, mais je n’ai pas d’souvenirs. Ça r’monte à trop loin, ajoute le jeune homme qui compte 14 condamnations sur son casier judiciaire.

Quand la présidente lui montre des photos en noir et blanc, tirées des caméras de vidéosurveillance de la ville, Karim ne se reconnaît pas davantage. C’est alors qu’on décide de faire appel à la vidéo. On interrompt l’audience quelques minutes. On retourne l’écran d’ordinateur et toutes les robes noires, à l’image des hommes en noir sur un terrain de football, se regroupent autour de l’écran. Pendant une bonne dizaine de minutes, on décortique les images, on fait des ralentis. Un coup, on voit une touffe de cheveux, un autre, on croit voir le suspect avant de réaliser que c’est… une femme ! Bref, tout le monde réalise qu’on ne voit surtout pas grand-chose.

- Lorsqu’on visionne cette vidéo, il y a un fort doute, confirme Chloé Agu pour le ministère public qui s’en remet à la décision du tribunal.

Après une plaidoirie très engagée de maître Aurélien Vergani (lire en cliquant sur ce lien), les juges se sont retirés quelques minutes à peine avant de confirmer ce à quoi tout le monde s’attendait : relaxe de Karim au bénéfice du doute. Merci la vidéo !

Tony Duret

Tony Duret

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