Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 11.07.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 866 fois

GARD AVIGNON Un bus électrique articulé pour le Festival : une première en France

Si vous allez au Festival d’Avignon et que vous décidez de vous garer à l’île Piot, entre le Gard et Avignon, vous pourrez participer à une première en France.
Élus et partenaires ont procédé à la mise en service de la navette électrique mardi (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

En effet, le Grand Avignon et les Transports en commun de la région d’Avignon (TCRA) ont lancé ce mardi une expérimentation jamais tentée dans notre pays : l’utilisation d’un bus articulé électrique de 18 mètres pour la navette gratuite entre le parking et la porte de l’Oulle.

Un silence « impressionnant »

Fabriqué par la marque polonaise Solaris, le bus vient tout droit du Salon européen de la mobilité de Paris. Il permet de transporter 120 personnes dont 38 assises et deux usagers en fauteuil roulant dans un silence à peine perturbé par le bruit de la climatisation. « Ce silence est impressionnant », affirme Farid Chayeb, chef d’équipe fraude et chauffeur de bus pour la TCRA, plus habitué au ronron du moteur diesel.

Du silence et zéro émission de gaz à effet de serre : un argument de poids dans une Agglo concernée plus que la moyenne par des pics de pollution, notamment en période estivale. « Nous ne sommes pas de pionniers dans l’écologie, reconnaît le président du Grand Avignon, Jean-Marc Roubaud. On montre le chemin sur lequel il faut aller. Ce qui est important c’est d’envoyer des signaux aux gens. »

Et ça passe notamment par les transports en commun, qui sont pour l’heure loin d’être tous propres, notamment parmi les 130 bus de la TCRA. Ça va changer à la faveur du renouvellement des véhicules, puisque 100 % des véhicules entrant dans le cadre du renouvellement du parc devront être propres à l’horizon 2025, autant dire (après) demain. C’est la raison pour laquelle la TCRA expérimente différentes modalités.

750 000 euros le bus

Le bus 100 % électrique en est une d’expérimentation : prêté gracieusement jusqu’au 22 juillet par Solaris dans le cadre des bonnes relations entretenues par l’Agglo et le constructeur, il va permettre à la TCRA et au Grand Avignon de se faire une idée. Et une idée précise : durant le seul mois de juillet, les bus de la TCRA transportent 350 000 voyageurs entre l’île Piot et la porte de l’Oulle, soit dix fois plus que les autres mois et 50 % des voyageurs de l’année sur à peine un mois. Le bus électrique va faire la navette sur ce trajet tous les jours, de 17 heures jusqu’à la fin du service, entre minuit et une heure du matin. Autant dire qu’à la fin de l’expérience, on aura une bonne idée de ce que vaut ce matériel en utilisation.

En utilisation, car en euros on connaît déjà le prix : 750 000 euros le bus, soit deux fois plus cher que l’équivalent diesel. « Certes c’est le double, reconnaît Didier Depardieu, directeur de la TCRA, mais le coût d’utilisation est réduit. Il y a moins de maintenance et pas de gasoil. » Des arguments qui font mouche : « aujourd’hui nous produisons 1 700 véhicules par an dont 30 % d’électrique et à l’horizon 2020 nous prévoyons de produire 2 000 véhicules par an dont 60 % d’électrique », présente le gérant de Solaris France, Christian Weintz. Le constructeur a déjà vendu des bus électriques dans de nombreux pays européens mais très peu en France. Et pas encore de grand format comme celui testé à Avignon.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Et aussi :

Charge et autonomie : le bus électrique a une autonomie d’environ 200 kilomètres, rendue variable par de nombreux facteurs comme la fréquentation ou l’utilisation de la climatisation. Son temps de chargement est de 2 heures et demie.

Un autre bus : comme l’année dernière, un bus articulé de marque Iveco est lui aussi mis en place pendant le festival pour absorber l’affluence importante entre la parking de l’île Piot et la porte de l’Oulle.

Thierry Allard

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