Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 13.07.2018 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 775 fois

FAIT DU JOUR Françoise Dumas : « Pour moi, la politique est un CDI pas un CDD ! »

Ancienne socialiste convertie au macronisme, la députée de la 1ère circonscription du Gard occupe son deuxième mandat « dans la continuité du précédent ».
La députée PS Françoise Dumas.

La députée LREM (La République en marche) du Gard, Françoise Dumas (Photo DR/ObjectifGard)

Objectif Gard : Êtes-vous toujours députée ou avez-vous été nommée ministre des Affaires étrangères ?

Françoise Dumas : (Elle rigole) Déjà je suis à la commission Défense et non... Je ne suis pas devenue ministre ! Pourquoi me demandez-vous ça ? 

Vous voyagez au Mali, à Djibouti, en Allemagne, au Maroc... Même votre collègue députée Annie Chapelier dit que vous n'êtes jamais à Nîmes ! 

Tiens, ça veut dire que l’on me regrette ! Plus sérieusement, on ne peut pas s'occuper de la Défense en restant à Nîmes. Cette commission requiert beaucoup de déplacements. Je ne fais pas du tourisme ! Je suis également membre de ma commission des Affaires européennes. Aussi, cette année a été particulière parce que j'ai suivi à Paris la formation de l'Institut des hautes études de la Défense nationale. C'était indispensable pour maîtriser les enjeux de nos forces de protection extérieure. Mais mon travail de terrain à Nîmes, je le fais autant que lors de mon premier mandat.

Justement, en quoi ce deuxième mandat est-il différent du premier ?

Le deuxième, c'est celui de la maturité. Mon premier a été celui de l'apprentissage du fonctionnement de l'Assemblée. En tant qu'assistance sociale, j'ai d'abord été membre de la commission des Affaires sociales. Seulement aujourd'hui, je souhaite travailler dans le domaine de la Défense comme le terrorisme. Des enjeux qui permettent, en quelques sortes, d'intervenir en amont des problèmes sociaux.

Sur quels dossiers vous êtes-vous investie cette première année ?

D'abord, sur la loi de programmation militaire 2019-2025. Nous avons redonné les moyens à nos armées de pouvoir se renouveler en matériel. Dans le passé, sous Nicolas Sarkozy, des coupes sombres avaient été faites. Seulement aujourd'hui, nous avons besoin de nous adapter aux nouvelles menaces, comme le terrorisme. La loi prévoit également une meilleure prise en charge pour les familles de militaires.

Vous avez voté la loi Asile et Immigration qui a suscité la colère du peuple de gauche... Un peuple auquel vous apparteniez jadis. Quelles sont d'après vous les avancées de ce texte ? 

Oui, je l’ai voté et je l’assume complètement. Aujourd’hui, la durée actuelle de l’examen d’une demande d’asile est de 14 mois en moyenne. C'est beaucoup trop long. Les personnes déboutées ont déjà commencé à reconstruire leur vie sur notre territoire. C’est pour cela que le Président Macron a souhaité ramener le délai de traitement à six mois. Pour ceux qui rempliront les critères de l’asile, la loi va apporter beaucoup d’avancées : la possibilité pour ces personnes d’accéder au marché du travail plus facilement ou encore en renforçant le parcours d’intégration républicaine notamment avec le doublement du nombre d’heures de formation linguistique pour ceux qui en ont besoin.

Quel regard portez-vous sur la politique conduite par Emmanuel Macron ? 

Un regard bienveillant ! J’apprécie la méthode qui consiste à remettre tout à plat pour trouver des solutions aux problèmes en s’extrayant des anciens schémas de pensée. Quand on réhabilite la valeur travail, que l’on renforce l’Europe et que l’on œuvre pour la réduction des inégalités, je ne peux qu’adhérer. Désormais, il faut laisser du temps aux mesures pour qu’elles puissent porter leurs fruits et que les Français puissent en apprécier les effets positifs. Mais les premiers résultats sont là : par exemple, le déficit public est passé en 2017 sous la barre des 3%, pour la première fois depuis 10 ans !

En tant qu’ancienne socialiste, y a-t-il des décisions dans sa politique qui vous ont dérangée ?

Le pôle des réformateurs, qui a soutenu Emmanuel Macron, était totalement en cohérence avec mes valeurs et mes convictions. Des réformes avaient été engagées sous François Hollande mais elles se sont accélérées durant cette première année de mandat, fort heureusement pour le pays. Je dirais que deux sujets ont été mal anticipés : d’abord la réduction des APL qui a mis en difficulté les personnes à faibles revenus et les bailleurs sociaux. Ensuite, la suppression des emplois aidés qui a fragilisé les collectivités et les associations dans leur fonctionnement.

Espérez-vous des infléchissements sur sa politique ?

Pour la deuxième année du quinquennat, j’attends particulièrement le plan pauvreté qui sera présenté en septembre, comme annoncé lundi par le Président. J’attends également des avancées sur la question de la protection de l’enfance, celle de la rétention administrative des mineurs, celle des conditions carcérales. Ce sont des sujets sur lesquels je travaille avec mes collègues députés de la majorité.   

Interrogé par nos soins l'ex-Président François Hollande vous avait passé un petit message. En retour, en avez-vous un pour lui ? 

Vous savez pendant 5 ans, j’ai soutenu sa politique. J'ai été fidèle et loyale. Contrairement à ce qu'il dit, je suis dans la continuité de ce qui a été fait. Il le sait très bien. On est pas au bout du quinquennat d'Emmanuel Macron. On nous jugera à la fin.

Vos collègues députés du Gard, Annie Chapelier et Philippe Berta, ont annoncé qu'ils ne feraient qu'un mandat. Et vous ? Seriez-vous partante pour un troisième mandat à l'Assemblée ? 

La question ne se pose pas aujourd'hui. Que ce soient les prochaines Législatives ou Municipales, je ne ferme la porte à rien. Chacun fait de la politique à sa manière… C’est un engagement de long terme. Pour moi, la politique est un CDI pas un CDD. Mais je sais aussi que je suis mortelle et qu’à tout moment nos vies peuvent être bousculées par des événements indépendants de notre volonté.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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