Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 19.07.2018 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 3405 fois

GARD & CRIMES Décembre tragique : un policier et un gendarme abattus

À quelques jours de Noël et à quelques heures d'intervalles, un policier et un gendarme gardois seront abattus alors qu'ils allaient procéder à des interpellations.

(Photo d'illustration. B.DlC/Objectif Gard)

Le 20 décembre 2 000, il est 15h30 lorsqu'un capitaine de la police judiciaire va trouver la mort. Quelques minutes avant le drame, c'était l'effervescence au péage autoroutier de Roquemaure.

Les fonctionnaires de la police judiciaire attendent un trafiquant de drogue qu'ils recherchent depuis plusieurs mois. Robert Fine doit arriver et c'est ici à la barrière du péage que le piège va lui être tendu. La Peugeot 605 du dealer arrive, elle est en vue. Les policiers s'apprêtent à intercepter les deux hommes qui s'y trouvent. Mais au moment du top désignant le début de l'interpellation, le conducteur Robert Fine accélère alors que le capitaine Stéphan Beaumont s'apprête à rentrer la tête dans l'habitacle pour prendre les clefs sur le contact et arrêter les malfaiteurs.

Des tirs résonnent et le policier s'effondre. La voiture percute plusieurs véhicules et entame un rodéo. Robert Fine et son complice parviennent à s'éclipser. Un homme ne bouge plus, il est mort. Le 20 décembre 2 000, il est près de 16h lorsque la nouvelle résonne dans la France entière. Un ancien grand flic de la célèbre brigade de répression du banditisme (BRB) à Paris vient de trouver la mort en essayant d'arrêter des voyous qui seront localisés et arrêtés quelques jours plus tard, le 5 janvier 2001, dans le Vaucluse.

Ce que personne ne sait au moment du drame, c'est que la balle mortelle a été tirée par un policier qui s'est retrouvé emporté sur le capot de la voiture des malfaiteurs. Un policier en mauvaise posture qui est parvenu à prendre son arme de service et à tirer sur le véhicule fou qui essayait de déplacer un fourgon qui lui bloquait les portes de la liberté. La balle mortelle retrouvée dans le corps du capitaine Beaumont a donc été tirée par un des ses collègues.

Plus tard lors de l'audience pesante de la cour d'assises, l'avocat de la famille Beaumont affirmera dans un silence glacial que le véritable coupable n'est pas dans le box. Robert Fine sera jugé et condamné pour avoir essayé de tuer le policier qui avait tiré. Par contre, il sera acquitté de la mort de Stéphan Beaumont.

Pour certains, il s'agit de la terrible loi des séries, car le lendemain du drame de Roquemaure, pas très loin de là, à Pont-Saint-Esprit, c'est un gendarme, Laurent Soler qui sera tué en tentant d'arrêter un cambrioleur. Nous sommes le 21 décembre 2 000 et il est 4h du matin, lorsqu'une patrouille tombe sur des voleurs qui s'en prennent à un cabinet d'assurance.

Le gendarme Soler se lance à la poursuite d'un cambrioleur et alors qu'il se trouve dans une rue sombre, une détonation retentit. Le gendarme s'écroule, mortellement blessé au visage. Le tireur est déjà loin, il court comme une gazelle. Des recherches hors norme vont être entreprise pour retrouver les délinquants et le criminel, celui qui a tiré sur le militaire. 150 gendarmes et l'armée font des fouilles minutieuses, à la recherche du moindre élément.

Six jours plus tard, alors que des funérailles nationales sont organisées en hommage au capitaine Beaumont et au gendarme Soler, deux voleurs se rendent à la gendarmerie et dénoncent celui qui a tiré cette nuit là sur Laurent Soler... Et les enquêteurs comprennent pourquoi ils ne sont pas parvenus à rattraper le criminel. Car le nom de Hicham Bouaouiche résonne dans le milieu des athlètes de haut niveau, voir de classe mondiale. Le fugitif, a participé aux Jeux olympiques d'Atlanta en 1996 sous le drapeau de son pays natal, le Maroc, se qualifiant même pour la finale du 3 000 mètres !

Bouaouiche est repéré partout : à Montpellier, à Marseille, en Belgique. Il fait courir les enquêteurs gardois, car il a le don de s'évaporer alors que l'on pense le tenir. Il sera finalement interpellé, loin du Gard, en essayant d'entrer dans son pays natal, le 4 juillet 2001. Il est muni de plusieurs faux passeports. Il sera jugé au Maroc pour le meurtre du gendarme Soler. S'il échappe à la peine de mort, il écope cependant de 30 ans de réclusion.

Dans le monde des forces de l'ordre, cette fin d'année 2 000 est considérée comme un mois de décembre tragique.

Boris De la Cruz

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