Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 26.07.2018 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 19271 fois

GARD ET CRIMES Meurtre d'Evelyne Boucher : le combat d'une maman, d'un juge

Forance - stock.adobe.com

Qui aurait pu penser qu'une simple bagarre pour une place de parking au Pont du Gard, permettrait de résoudre un crime vieux de 18 ans ?

En 2003, un pompier d'Avignon part en famille visiter le magnifique aqueduc romain. En quittant le Pont du Gard, Robert Greiner, le père de famille, finit par se battre avec le vigile. Une altercation qui le conduira quelques mois plus tard devant le tribunal correctionnel de Nîmes à la condamnation à 3 mois avec sursis et une peine d'amende pour le soldat du feu vauclusien.

Mais cette sanction pénale s'accompagne, et c'est un nouvel article de loi qui le stipule, d'un relevé d'empreinte biologique de l'agresseur. Un ADN qui va permettre en 2006 de mettre le nom de Robert Greiner, un homme apparemment au-dessus de tout soupçon, sur le crime non élucidé survenu 18 ans plus tôt, en décembre 1987.

Le 8 décembre 1987, une belle adolescente de 16 ans disparaît à quelques mètres de son domicile. Elle rentre chez elle vers 18h30. Il fait nuit noire en ce début décembre. Elle quitte une amie à deux cents mètres de son domicile familial situé sur les hauteurs de Villeneuve-lès-Avignon. Mais Evelyne, se volatilise et ne rentrera jamais plus à son domicile. Immédiatement, c'est l'inquiétude dans la villa familiale difficile à trouver dans cette zone résidentielle.

L'enquête de disparition va se transformer dès le lendemain en un crime odieux. L'adolescente, scolarisée dans un lycée d'Avignon est retrouvée dans la garrigue par des chasseurs. Elle est retrouvée nue. Elle a été violée, rouée de coups, étranglée. Il n'y a plus rien à faire pour Evelyne Boucher. Débute alors le combat permanent d'une mère, d'une famille, d'un juge d'instruction, Christian Lernoud, au tribunal de Nîmes, qui n'abandonneront jamais cette quête de vérité autour de la mort atroce de la belle lycéenne.

La maman de la victime, Gisèle et son mari Jean-Pierre, vont faire des plateaux télés pour essayer de redonner vie aux investigations qui s'enlisent avec le temps qui passe. L'émission phare de TF1 dans les années 90, "Témoin numéro 1 " parlera à deux reprises du "mystère de la mort d'Evelyne Boucher". Le juge Christian Lernoud, après avoir fait sonder par la police judiciaire de la cité des papes le moindre recoin, après avoir interrogé des centaines de personnes, s'intéresse de plus en plus à une nouvelle méthode scientifique de preuve qui est expérimentée aux États-Unis.

Dès 1993 en France, grâce au juge d'instruction Nîmois, un ADN est isolé sur le corps de la jeune Evelyne. Un ADN qui finira par "matcher" et identifier Robert Greiner, 18 ans après le crime, après la rixe survenue au Pont-du-Gard. En attendant de retrouver celui qui sera condamné plus tard à la réclusion criminelle à perpétuité, sans jamais avouer le viol et le meurtre de la lycéenne, le juge Lernoud fait des comparaisons génétiques avec les proches d' Evelyne, mais aussi avec les grands prédateurs criminels qui ont écumé la région à cette époque-là.

Le corps de Roberto Succo, sera même exhumé en Italie pour vérifier que l'ADN trouvé sur Evelyne ne soit pas le sien. Des comparaisons négatives jusqu'à ce jour de juin 2006 où les enquêteurs de la police judiciaire reçoivent quelques lignes du FNAEG, le fichier national des empreintes génétiques qui a retrouvé l'ADN isolé sur le corps de la lycéenne.

Robert Greiner, au moment de son interpellation est un pompier professionnel dela caserne d'Avignon. Il a toujours récusé le meurtre. Alors comment expliquer qu'une trace de sperme, son ADN, a été retrouvée dans les parties intimes de la lycéenne ? Il affirmera qu'à l'époque il était un séducteur et qu'il avait de nombreuses conquêtes, sans se souvenir avoir un jour croisé le chemin d'Evelyne. Des explications qui ne parviendront pas à convaincre la cour d'assises du Gard, puis celle d'appel qui condamne le soldat du feu vauclusien à la réclusion criminelle à perpétuité.

Boris De la Cruz

Boris De la Cruz

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio