Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 30.07.2018 - anthony-maurin - 4 min  - vu 3009 fois

NÎMES Un réalisateur dans la ville, c'est parti !

Ce vendredi soir a lieu la première projection du festival de cinéma dont l'invité d'honneur est Philippe Le Guay.
Ici en 2017 aux Jardins de la Fontaine (Photo Anthony Maurin).

Philippe Le Guay, Réalisateur dans le ville édition 2018 (Photo Anthony Maurin).

Philippe Le Guay est le parrain de la 14ème édition d’Un réalisateur dans la ville, un festival cinéma qui laisse la part à l'interaction et à la gratuité dans un cadre idyllique. Réalisateur de Normandie Nue, avec François Cluzet (2018), Le Guay vient à Nîmes pour que son public puisse découvrir ou redécouvrir quelques-uns de ses chefs-d’oeuvre. Interview.

Connaissez-vous Nîmes ?

Je découvre la ville. J'y suis venu une fois rapidement mais je ne me suis pas beaucoup baladé. Je suis arrivé hier soir, mon train avait deux heures de retard ! Idem pour la Maison de Sophie... J'ai l'impression qu'il me faudrait plusieurs jours pour capter toutes les nuances, pour voir et comprendre tous les objets et la déco. Pour revenir à Nîmes, ma mère est née ici. Il faut dire qu'à l'époque les accouchements étaient difficiles... Ma grand-père avait perdu sa première fille car elle avait accouché à la maison. Pour ma mère, elle est venue accoucher à Nîmes bien qu'elle habitait en Avignon.

Vos films vont être projetés dans un cadre idyllique, qu'en pensez-vous ?

J'ai vu une photo des Jardins de la Fontaine mais je vais réellement découvrir tout cela aujourd'hui. Quand on est invité, on ne se pose pas trop de question. J'ai déjà eu quelques uns de mes films projetés en plein air, la perception peut être différente. L'immensité du ciel doit y faire beaucoup. Dans une salle, on ressent les réactions, les silences... Mais on verra bien comment cela se passe à Nîmes !

Connaissiez-vous le festival dont vous êtes le parrain et invité d'honneur ?

Oui, je le connaissais car Jean-Claude Carrière m'en avait déjà parlé. C'est un festival qui a une très bonne réputation avec des metteurs en scène prestigieux.

Metteurs en scène et non réalisateurs comme le dit le le festival ?

La mise en scène induit ce qui est lié aux acteurs, au décor... La réalisation n'est liée qu'à la caméra. Mais au cinéma, en général, on dit qu'un film est mis en scène par.

Comment avez-vous choisi la sélection de films projetés à Nîmes ?

Tout a été fait en accord avec Sophie Rigon. J'ai fait huit films, nous en projetons cinq dont un en Master Class, Trois Huit. C'est peut-être le film auquel je suis le plus attaché, le plus noir, le plus âpre. Il ne collait pas trop au cadre et au public.

Un bon souvenir de tournage ?

Alceste à bicyclette. Nous ne nous sommes pas rendus compte que nous tournions. Nous étions en février ou en mars sur l'île de Ré, nous logions dans des maisons de vacances et nous étions portés par le décor et le génie de Molières (NDLR Philippe Le Guay se met à réciter quelques vers de la pièce qu'il apprécie tant). Je connaissais la première scène du premier acte mais maintenant... Tout ce que Molière raconte est encore moderne.

Vous vous intéressez à l'humain dans vos films. Pourquoi ce désir de parler des Hommes ?

C'est un compliment. Pendant longtemps, quand j'étais cinéphile, je m'intéressais aux choix de construction du narrateur et en faisant mes premiers films je me suis posé la question du personnage et de sa complexité. En mettant en scène les personnages, on en vient à se poser la question de l'humain, du mal et du bien. Maintenant, c'est vrai que cela m'intéresse beaucoup. On ne refait pas les films déjà faits par contre, on peut se servir du prochain pour corriger ce qu'on n'a pas fait ou pas saisi avant.

Philippe Le Guay et Sophie Rigon Photo Anthony Maurin).

Le prochain d'ailleurs... Vous avez déjà votre idée sur la question ?

Ah le prochain... Il n'est pas encore tourné, nous n'en sommes qu'au tout début ! C'est vraiment le point de départ, je n'ai pas encore les acteurs mais j'espère le tourner début 2019. Je connais déjà le titre : Que fais-tu dans mon rêve ? Le titre est une promesse du film. En fait on va parler d'un triangle amoureux. L'amant et la femme ne couchent pas ensemble mais partagent les mêmes rêves. Cela fait une quinzaine d'années que je voulais le faire, c'est le moment. Les personnages et les situations me touchent beaucoup et il y a un très beau personnage féminin mais selon les acteurs choisis, le film sera différent, comme toujours.

En parlant acteurs, là aussi vous avez vos habitudes, pourquoi ?

Oui, c'est vrai. Certains acteurs vous stimulent énormément et longtemps mais avec d'autres on a fait le tour de la question en un film. Pour Luchini, Wilson, Cluzet avec lequel j'aimerais tourner à nouveau, plus on les connaît, plus on leur découvre des multiples facettes. Il se peut que dans le prochain on en retrouve...

Un dernier mot à dire aux Gardois, aux Nîmois qui viendront dès ce soir aux Jardins de la Fontaine ?

J'espère que... Il y a l'éclipse ! Cela va donner un sentiment différent à la perception du film, ça ramène le cadre de la projection à un cycle plus rare. En fait, c'est moi qui vais être en position de découverte.

Le public installé confortablement au pied du grand mur des Jardins pour une séance de cinéma en compagnie du réalisateur et de quelques acteurs Photo Anthony Maurin).

Aux Jardins de la Fontaine auront lieu des projections nocturnes. Ce soir à 22h c'est Alceste à bicyclette (2013) avec Fabrice Luchini, Lambert Wilson qui sera diffusé. Demain à 21h, Les Deux Fragonard (1989), avec Philippine Leroy-Beaulieu, Samy Frey, dimanche toujours à 21h, Les Femmes du 6ème étage (2011) avec Fabrice Luchini, Sandrine Kiberlain. Lundi 30 juillet 2018 à 21h comptez sur le visionnage de L’Année Juliette (1995), avec Fabrice Luchini, Valérie Stroh, Philippine Leroy-Beaulieu. Enfin, mardi encore à 21h, c'est Le Coût de la vie (2003), avec Vincent Lindon, Fabrice Luchini, Lorànt Deutsch, Géraldine Pailhas qui clôturera le festival. Philippe Le Guay interviendra également pour une master class au CGR de Nîmes (Avenue de la Méditerranée, triangle de la gare à 15h. Cette leçon de cinéma sera suivie de la projection de Trois huit (2001), avec Marc Barbé, Philippe Laroche.

Anthony Maurin

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