Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 04.08.2018 - corentin-corger - 3 min  - vu 2698 fois

FÊTES VOTIVES L'après-midi, c'est concours de boules

Entre traditions et moteur de lien social, la fête votive est l'événement phare des communes gardoises. Tout l'été, Objectif Gard vous propose de vivre au rythme de ces festivités. Place au traditionnel concours de pétanque qui occupe l'après-midi des festaïres.
Aux boules, tout est dans le geste ! (photo Corentin Corger)

Dans sa guitoune, Max, président de La Boule Bouillarguaise s'occupe de l'organisation du tournoi (photo Corentin Corger)

Durant l'été, nous vous proposons de nous arrêter sur chaque moment phare qui constitue une journée de fête votive. Place aujourd'hui à l'après-midi et au concours de pétanque. Nous nous sommes rendus du côté de Bouillargues où c'est l'occasion de voir tous les âges et tous les sexes s'affronter dans une ambiance conviviale. 

Après l'apéro du midi et en attendant l'abrivado de la fin d'après-midi, il faut bien s'occuper. Vers 15 heures, les boulistes, amateurs, apprentis ou confirmés, débarquent sur le boulodrome. Ce vendredi, 68 joueurs (soit 34 équipes) étaient inscrits au concours de Bouillargues. Le tournoi est organisé en doublette et à la mêlée. Cela signifie que les équipes sont tirés au sort, personne ne sait en arrivant avec qui il va jouer. "C'est un moyen d'éliminer les grosses équipes qui viennent pour tout rafler", explique Maxime Gabriel, président de La Boule Bouillarguaise, depuis neuf ans. Joueurs se prenant très au sérieux et jouant leur vie à chaque partie ne sont bien entendus pas conviés. "En général, les casse-couilles ne viennent pas trop !", constate celui que tout le monde surnomme Max.

L'objectif est de permettre à tous les gens, licenciés ou non, de venir s'amuser. "Ce qui m'importe c'est de regarder le plaisir des joueurs. Moi, je veux faire un concours pour la populace. Celui qui n'est pas content c'est pareil". Et les participants venus de Bouillargues et des communes aux alentours ont l'air satisfait. D'autant plus qu'ici il n'y a pas de vainqueur. "Si tu gagnes, tu peux disputer jusqu'à quatre parties. Après tu partages d'office, car on arrive vers 19h30 et nous aussi on veut profiter de la fête !", reprend l'organisateur du concours. Ce vendredi, les joueurs qui ont gagné tous leurs matches sont repartis avec 35 euros en poche. Pour quatre euros de mises, Max propose de jouer sous l'ombre des nombreux arbres implantés sur le boulodrome et avec un terrain arrosé pour avoir de la fraîcheur. Tous en profitent mais pas que pour tirer ou pointer !

Pendant ce temps, Henri, en chemise bleu, et ses amis jouent à la belote sous le regard de Richard (photo Corentin Corger)

Juste au bord du terrain, c'est tout une autre paire de manches. Ces quatre amis s'affrontent à la belote, "les boules c'est plus notre truc", répond Henri en chemise bleue. "Je mouille même la table sinon ils s'installent déjà à 14 heures. Du coup, ils sont obligés d'attendre que ça sèche avant de sortir les cartes", taquine Max. Même ces joueurs concèdent qu'ils seraient mieux au frais, cela leur permet de prendre l'air et de retrouver tous leurs collègues. Une ambiance bon enfant dont se délecte Richard, membre du club depuis sept ans, mais qui aujourd'hui a décidé de faire une pause.

"La pétanque c'est une institution. Un sport ancré dans la région et bientôt en France. C'est normal qu'il soit intégré dans une journée de fête. Mêmes les femmes jouent." Elles étaient une dizaine présentes sur le sable bouillarguais. Mais les préjugés traversent le temps et à la mêlée ceux qui tombent avec les dames, râlent toujours un peu. "Pour s'accoupler avec les femmes, les hommes sont contents. Mais pour jouer aux boules avec, ce n'est pas la même..." lâche, poétiquement, Richard. "Ils tirent la tronche, alors qu'il y a des femmes qui pointent dix fois mieux que des hommes !".

Malgré l'accumulation de la fatigue, Raymonde compte bien disputer tous les concours des cinq jours de fête votive (photo Corentin Corger)

Parmi elles, Raymonde, 64 ans, qui malheureusement n'a pas été en réussite ce vendredi après-midi : "j'ai perdu mes deux parties. J'ai mal joué, j'avais honte. Heureusement, mon coéquipier ne s'est pas pris la tête, peuchère." Mais cette Bouillarguaise d'origine avait une bonne excuse : "la veille, on a joué jusqu'à deux heures du matin dans les arènes, donc je suis un peu fatiguée." Mais Raymonde est vaillante car elle a prévu de disputer tous les concours de la fête votive. Il lui en reste encore deux, mais avec l'habitude elle est prête : "je suis rodée ! "

Corentin Corger

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