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Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 16.08.2018 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 17117 fois

GARD et CRIMES Le calvaire d'Océane, 8 ans, enlevée, violée et tuée

Après deux saisons consacrées aux crimes non résolus, la rédaction d'Objectif Gard vous propose cet été une nouvelle rubrique consacrée aux meurtres qui ont marqué le Gard durant les 30 dernières années. Tous les jeudi à 11h, vous pourrez vous plonger dans des faits divers qui sont ancrés dans les mémoires collectives ou oubliés aujourd'hui alors qu'ils ont défrayé la chronique judiciaire.
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Le plafond est bas et il pleut des cordes ce samedi 5 novembre 2011. Les autorités hésitent à déclencher l'alerte orange liée aux orages...

Dans la commune de Bellegarde, petite ville de 5 000 habitants aux portes de Nîmes, la brume a enveloppé le coeur du petit centre-ville en cette soirée d'automne. C'est à deux pas de la mairie que vit la famille d'Océane. Il est près de 18h quand la petite fille demande à ses parents de se rendre chez une amie qui habite à 160 mètres de là. La fillette veut récupérer un jeu vidéo et s'amuser quelques minutes avec sa copine. Elle n'arrivera jamais à destination...

Le chien de la gendarmerie ne trouve pas la trace de la petite fille. Immédiatement dans le bourg, des recherches d'initiative sont entreprises de nuit par des voisins, des habitants et des proches de la famille. La gendarmerie déploie des moyens considérables. Mais aucune trace d'Océane qui semble s'être volatilisée. Le lendemain matin, Bellegarde ressemble à un camp retranché. Les gendarmes quadrillent le secteur, fouillent des voitures, recherchent à pied, à vélo, la gamine disparue.

Dans la matinée, un appel téléphonique aux militaires va figer la population... La nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans les rues de Bellegarde : le corps de l'enfant a été retrouvé à 3 kilomètres de là, en bordure d'un chemin de terre qui mène à un mas agricole. Mais c'est la stupéfaction. Il ne s'agit pas d'un accident, mais d'un viol, suivi d'un meurtre.

Diligentée en urgence, l'expertise médico-légale précisera l'horreur subie par la petite Océane. Enlevée, agressée, violée, retenue prisonnière dans la voiture de son kidnappeur, la fillette pleure et supplie. Un homme qui va se transformer en bourreau en tuant l'innocence. Il l'étrangle et lui assène des coups de couteau dans le cœur. Succombant des suites de cette sauvage agression, Océane est laissée sur ce chemin de terre où elle sera retrouvée quelques heures plus tard.

Le soir même des bougies éclaireront une petite place de Bellegarde où la fillette avait ses habitudes, des fleurs sont déposées. Le Gard est sous le choc et les médias nationaux affluent sur place. Les militaires s'invitent chez toutes les personnes connues ou fichées pour des problèmes de pédophilie dans le département.

Des habitants, des connaissances viennent pour les condoléances à la famille. Parmi eux, un père de famille de la commune s'avance vers le papa d'Océane dévoré par le chagrin et lui dit : " ne t'inquiète pas, on retrouvera cet enculé". L'homme qui prononce cette phrase se rendra trois jours plus tard aux gendarmes et s'accusera de l'agression alors que le procureur de la république de Nîmes de l'époque, Robert Gelli, avait annoncé quelques heures plus tôt qu'il allait déclencher une vague de prélèvement d'ADN sur les habitants de la commune. L'homme qui se rend s'appelle Nicolas Blandiau. Il habite Bellegarde et n'avait jusqu'alors jamais fait parler de lui. Au terme du procès d'assises, en 2013, il sera le troisième condamné a écoper de la perpétuité réelle. Ses deux sinistres prédécesseurs s'appellent Michel Fourniret et Pierre Bodin, des noms qui ont fait trembler la France.

Boris de la Cruz

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