Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 13.09.2018 - anthony-maurin - 2 min  - vu 1625 fois

NÎMES Toro minéral et aficion vitale

La ville de Nîmes vient de présenter la nouvelle statue qui est à découvrir sur l'Esplanade, à deux pas des arènes.
Le Taureau, un toro minéral, noir et aux lignes épurées signé de l'artiste contemporain Géorgien Djoti Bjalava (Photo Anthony Maurin).

Avant d'être dévoilée, la statue a été mise en sécurité (Photo Anthony Maurin).

Un toro (qui s'intitule d'ailleurs Le Taureau) au pays des taureaux ? Non, à Nîmes les deux sont chez eux.

Bouvine et corrida, fé di biou et aficion : même combat, même foi, même passion. Preuve en est la statue qui vient d'être érigée à deux pas des arènes, sur l'Esplande Charles De Gaulle. Un toro espagnol minéral, évidemment pour plaire au maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, qui apprécie la dureté pierreuse, mais un toro quand même. Financée par le 1% culturel du vaste projet AEF (arènes, esplanade, Feuchères), cette sculpture fait déjà beaucoup parler d'elle. Quatre mètres de long, deux de large, 1,20 de haut... Les mensurations sont celles du nouveau mythe nîmois.

Les élus d'une ville taurine qui revendique ses traditions et ses amours fondamentaux (Photo Anthony Maurin).

" Il y a cinq ans, nous inaugurions les allées Feuchères, avenue que Christian Liger aimait définir comme l'entrée royale de Nîmes. AEF a été l'un des projets les plus ambitieux de ce début du 21e siècle pour notre cité. Cette entrée de ville ne laisse personne indifférent. Cette place a enfin été tout récemment sublimée par le Musée de la romanité. Nîmes se transforme. Nîmes évolue en une cité tournée résolument vers le futur mais qui n'oublie pas pour autant ses racines antiques et ses traditions ", affirme Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes.

Et des traditions, Nîmes en a un wagon. Au risque de déplaire à certains, la corrida en fait partie. Une histoire vieille de plus de 160 ans. Un amour mutuel, parfois... vache, mais un amour réellement ancré tout de même. " Cette sculpture invite, par son regard, le visiteur et les Nîmois à se projeter vers notre amphithéâtre romain. Djoti Bjalava marque symboliquement la fin des 17 ans de réflexions et de travaux sur cet ensemble AEF. Mais, surtout, cette statue souligne la place prise par le taureau dans la vie de notre cité et de nos traditions. Nîmes est indéniablement une ville qui chérit cet animal. Les traditions nîmoises sont indissociables de la vie dans notre région. Elles sont le vecteur de grands nombres d'émotions vécues dans nos arènes mais aussi dans nos rues ", poursuit le maire de Nîmes.

Des propos qui rassureront les aficionados et qui conforteront certainement dans leurs idées les opposants à l'histoire. Cependant, ce geste politique fort, est tiré d'une logique ancestrale et d'une émotion humaine oubliée. " C'est le toro qui est aujourd'hui mis en valeur. La force et la bravoure de cet animal mythique ont marqué de nombreuses et anciennes civilisations. Le toro, force brutale de la nature, symbole de puissance, a de tout temps fasciné l'Homme et renvoyé à notre humanité. Sa robe noire  représente le côté sombre qui sommeille en chacun d'entre nous. Côté que nous essayons de dompter. J'ai espoir que cette oeuvre d'art sera respectée par tous ", conclut Jean-Paul Fournier.

Un toro de plus à Nîmes, mais un toro qui compte peut-être plus que n'importe quel autre. Après, le geste artistique plaira ou non. Ça, c'est une autre histoire !

Après avoir " mis la jambe " pour assumer cette statue, le maire compte-t-il la toréer au clair de lune ? (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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