Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 21.09.2018 - veronique-palomar - 3 min  - vu 519 fois

LE 7H50 de Sylvain Maillard, député La République en marche Paris : "j'assure le service après vote"

Journée chargée : visites d'usines et rencontre avec les militants.
Sylvain Maillard député LREM Paris (Photo Véronique Camplan)

Sylvain Maillard, député LREM Paris, responsable du texte sur la loi Avenir professionnel qui a été définitivement voté le 1er août dernier, a passé hier une journée dans le Gard à l'invitation du comité de la 2e circonscription.

Objectif Gard. Qu'est-ce qui a motivé votre visite ? Vous avez parlé de "service après vote"…

Sylvain Maillard. Je suis avant tout venu à l'invitation du comité LREM de la 2e circonscription du Gard. Mais c'est vrai aussi que dans une certaine mesure j'assure le service après vote. Il est important d'expliquer ce que la loi va changer concrètement mais aussi de faire remonter les problèmes spécifiques à chaque région. C'est pourquoi, j'ai tenu à rencontrer des entreprises de la circonscription. Il est clair parce exemple, que chez Saint-Mamet, il y a des particularités liées à l'activité qui créent des blocages et qu'il faut faire remonter.

La Région n'a pas caché ses inquiétudes face au retrait des compétences en matière de formation professionnelle et à la centralisation des décisions…

L'apprentissage est au cœur de notre stratégie. En France, 1,3 millions de jeunes sont aujourd'hui sans emploi et sans formation. Le système actuel ne permet pas d'amener plus de jeunes à l'apprentissage. Il faut redistribuer les cartes. Ça ne coûtera pas plus cher mais on procédera de façon différente. Ce qui intéresse les Régions c'est d'aménager leur territoire. Ce qui nous intéresse nous, c'est d'amener plus de jeunes vers l'apprentissage, qui représente la voie royale pour se former à un métier. Avant que la loi ne soit votée, il nous a suffit d'en parler et il y a eu une augmentation de 40% des apprentis… La nouvelle loi va permettre à un jeune qui a signé avec une entreprise de voir sa formation créditée par l'agence France Compétence dans le CFA qui lui convient. Quant aux Régions, nous leur allouons 4 M€ avec lesquels elles pourront soutenir des formations à leur guise. En particulier, des formations sur les métiers de niche spécifiques aux régions. Mais des CFA vont fermer leurs portes, c'est inévitable. D'autres seront créés.

Le système actuel serait donc le seul responsable du blocage français vis-à-vis de l'apprentissage ? 

Non, il y a aussi un déficit d'image important. En France, on pense encore que les études doivent se faire à l'université. L'apprentissage offre une formation d'excellence, que ce soit avant ou après le Bac. Il faut que les français en prennent conscience. Il est important de casser l'image. Grâce à cette nouvelle loi, les Chambres des métiers et de l'artisanat vont pouvoir créer 60 000 places d'apprentis en France, les Compagnons du tour de France (ou Compagnons du devoir), dont la compétence et la réputation d'excellence n'est plus à faire, pourront prendre 10 000 apprentis de plus car ils en auront les moyens.

Quand cette loi prendra-t-elle effet ?

Nous espérons qu'elle sera opérationnelle en septembre 2019 et pleinement efficace au premier janvier 2020.

C'est la première fois que vous venez dans le Gard ? Premières impressions ?

Oui, je ne m'y étais jamais arrêté. J'ai été frappé par la beauté du territoire. Aigues-Mortes, les marais salants, c'est vraiment magnifique.  J'ai surtout été impressionné par le dynamisme de marques importantes comme les Salins du Midi ou Saint-Mamet, qui se réinventent pour aller de l'avant. J'ai noté aussi les difficultés qu'elles avaient pour trouver des compétences, ce qui peut être un frein à un développement serein.

Vous êtes député et chef d'entreprise. Une situation transitoire avant de faire le grand saut en politique ?

J'ai gardé mon activité. C'est un choix. Mon engagement politique ne dépassera pas un, voire deux mandats. Puis je retournerai à mon activité. Nous nous battons pour que la politique ne soit pas une carrière, pour qu'il y ait un roulement , un renouvellement… Ce serait le comble de s'installer des années ! Il faut refaire la solidarité, s'engager quelques temps pour défendre ses convictions et laisser la place. Pas de mandat éternel. Je suis heureux maintenant et je le serai après.

Propos recueillis par Véronique Palomar-Camplan

Véronique Palomar

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