Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 30.09.2018 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 7173 fois

NÎMES 18 mois de prison pour Sébastien Pérez… et l'ombre de son frère Richard

Dans la salle d'audience du tribunal correctionnel de Nîmes. Photo archive/ Objectif Gard

« Mon père Roger a été assassiné, mon frère Richard était le roi des poubelles à Nîmes. Eux ont monté un empire, avant de s’accoquiner avec le milieu et le grand banditisme et de plonger. Moi je veux donner une autre image à mes enfants, j’essaie de me ranger pour eux, jusqu’à aujourd’hui je n’étais pas très exemplaire mais je veux juste profiter de la vie », expose à la barre du tribunal, ce vendredi, Sébastien Pérez, 40 ans le petit dernier de la famille Pérez. Il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour « escroquerie, abus de bien ou de crédit et recel de bien provenant d’un vol ». Le tribunal a décidé de le condamner à 18 mois de prison alors que le parquet de Nîmes avait réclamé 3 ans et surtout un mandat de dépôt à l'audience.

Il faut dire que Sébastien Pérez joue avec le feu judiciaire depuis plusieurs années. La présidente, Christine Ruellan a rappelé « Le casier portant 8 mentions" liées à des infractions concernant l’exercice de sa profession de commerçant ou de chef d’entreprise. Dès 2009, il multiplie les faillites, les liquidations, des escroqueries, ou encore des pratiques commerciales trompeuses. Avec des peines qui se cumulent et des interdictions de gérer une entreprise, décernées par le tribunal de commerce de Montpellier et celui de Nîmes.

Il est l’ancien patron d’une kyrielle de boulangeries dans le centre de Nîmes, mais aussi l’ex gérant d’agences immobilières. « J’ai été marchand de bien, puis dans la promotion immobilière. Je devais jusqu’à 700 000 euros aux impôts. Plus aucune banque française ne me veut comme client", affirme-t-il. "J’ai compris, je veux changer pour mes enfants. Je veux une vie paisible, j’ai d’ailleurs quitté le Gard », insiste-t-il pour essayer de démontrer qu’il a définitivement tourné la page de la délinquance financière.

Sébastien Pérez, 40 ans, comparaît aujourd’hui pour sa plus ancienne affaire. Le dossier est simple. Une banque nîmoise le voit arriver à la tête d’une entreprise en 2010. Il veut ouvrir un compte, mais la banque refuse d’ouvrir son coffre à un si sulfureux commerçant. A la place, un autre homme, soupçonné d’être un homme de paille va la diriger. Ils vont voler et détourner plusieurs chèques qu’ils mettent en banque. Puis, ils retirent ou dépensent immédiatement l’argent ne laissant pas à l’agence bancaire le temps de se rendre compte de l’escroquerie.

Mais là ou l’affaire devient intéressante c’est que le « petit » Pérez accuse ouvertement à l'audience du tribunal correctionnel de Nîmes, son frère Richard, l'ex roi des poubelles de Nîmes. " Je ne parle plus à mon frère Richard. En 2009, il a su jouer de la fibre familiale mais ce n'était qu'intéressé. Si je suis là aujourd'hui c'est à cause de lui", déclare-t-il en donnant un peu plus tard d'autres précisions.... "Richard Pérez, détenu à l'époque pour tentative d'assassinat de Raymond Houlone m'a demandé de récupérer un chèque sur une aire d'autoroute près de Lyon. Un chèque qui m'a été remis par Pamela et Roger. Je devais l'encaisser pour ensuite reverser l'argent sur un compte appartenant à un proche de Richard, et moi j'avais une commission", dénonce Sébastien Pérez qui persiste à déclarer que toutes les magouilles sont derrière lui. "J'ai franchi beaucoup de limites, j'ai suffisamment transgressé la loi et les règles, pour constater qu'être libre aujourd'hui est un privilège pour moi", Un discours qui a apparemment influencé la juridiction nîmoise qui a été beaucoup plus clémente que les réquisitions implacables du vice procureur Willy Lubin.

"Il n'est qu'un maillon de la chaîne et ne mérite pas la peine de celui qui est à la tête. Je comprends que vous en avez marre de Sébastien Pérez, mais il n'était qu'un bébé escroc à l'époque des faits", poursuit Ludovic Para, son avocat qui lui a évité une nouvelle fois une incarcération immédiate. Pas certain que la justice soit aussi clémente en cas d'un éventuel écart judiciaire.

Boris De la Cruz

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