LE 7H50 de Jean Denat : « Le Parti socialiste n'allait pas s’occuper tous les 15 jours du cas Pissas ! »
Objectif Gard : Lors du dernier bureau fédéral, vous avez voté pour la réintégration d’Alexandre Pissas. Pourquoi ?
Jean Denat : Moi, je suis premier fédéral du PS. J’ai une responsabilité : faire respecter les règles du parti. Depuis 2015, nous avons refusé sa demande de réintégration à plusieurs reprises (*). Cette exclusion est valable pour une période de deux ans. Alexandre Pissas a réitéré à plusieurs reprises sa demande, notamment à l’automne 2017. Il revient à la direction nationale de trancher, sur l’avis de la fédération. Nous nous étions prononcés contre en raison des dernières Législatives pour lesquelles M. Pissas s’était présenté contre la candidate PS. Aujourd’hui, juridiquement, sa réintégration est possible. On a autre chose à faire que se réunir tous les 15 jours sur le cas Pissas pour savoir s’il peut ou non réintégrer notre famille… Le moment est venu de tourner la page et de faire de la politique pour redonner des perspectives aux gens.
Vous êtes toutefois garant de l’image de votre parti… Le marchandage auquel il s’est adonné aux Départementales ne risque-t-il pas de vous nuire ?
Oui, je suis garant de l’image de mon parti. Mais à partir de là, je fais quoi ? Ce à quoi vous faites référence n’a pas donné lieu à une procédure pour un comportement condamnable. Son exclusion a été réalisée sous la tutelle de Solférino qui dirigeait notre parti à ce moment-là. Alors, il y a le ressenti, l’image… et puis, il y a le fondement juridique.
Cette réintégration fait polémique au sein de votre famille politique. Le maire de Bagnols a d’ailleurs démissionné du PS...
Parlons-en ! À cette occasion, j’ai redécouvert qu’il était socialiste. Depuis trois ans, il n’a participé à aucune de nos réunions sur la refondation de notre parti. Il n'est pas à jour de ses cotisations d'élu et n’a pas voté lors du congrès d’Aubervilliers. Alors je suis très respectueux du travail qu’il mène dans la troisième ville du Gard, mais le motif invoqué n’est qu’un prétexte !
Vous êtes un homme politique avisé. Quand on voit la ténacité d’Alexandre Pissas pour réintégrer le PS, on se demande quel intérêt il a à le faire...
On verra. Je ne fais pas de la politique fiction. Sa réintégration avait de toute façon un caractère inévitable. Nous, nous travaillons à reconstruire le parti et aux prochaines échéances.
On parle de son envie de se présenter aux Sénatoriales...
Les gens qui pensent aux Sénatoriales sont nombreux… (sourire).
Vous-même, vous y pensez ?
Moi non, je pense beaucoup à Vauvert. Je mobilise toute mon énergie pour ma ville. Du reste, les modalités de désignation des candidats aux élections ne sont pas encore établies pour le parti. Elles le seront par le conseil national en juin.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
(*) Rappelons qu’Alexandre Pissas a été exclu du Parti socialiste suite aux élections départementales de 2015. Il s’était présenté face au binôme investi par son parti.
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