Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 02.10.2018 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1001 fois

INTERVIEW Laurent Burgoa : « Nos quartiers sont des cocottes minutes »

Suite et fin de l'entretien que l'adjoint Les Républicains à la ville de Nîmes, en charge de la rénovation urbaine, a accordé à Objectif Gard.
Laurent Burgoa, adjoint Les Républicains à la Ville de Nîmes en charge de la rénovation urbaine (Photo : Abdel Samari)

Laurent Burgoa est rassuré que l’État soit prêt à faire une rallonge pour le financement du deuxième projet de rénovation urbaine de la ville de Nîmes.

Objectif Gard : Vous gérez le dossier de rénovation urbaine de Nîmes. Où en est le projet ?

Laurent Burgoa : Nous avons eu la visite du président de l'ANRU (Agence nationale pour le renouvellement urbain). Nos projets avancent. On devrait finaliser la convention pour la fin de l'année. C’est elle qui définit précisément toutes les actions et financements du projet urbain. D’ailleurs, nous nous étions alarmés du financement à hauteur de 35% de l’ANRU. Sur le quartier Valdegour, l'État semble dire qu'il ira plus loin. On est rassuré !

Concernant le projet de la galerie Richard Wagner ?

Avec le rachat de commerces, on entre dans la phase opérationnelle. Mais certains commerçants ne veulent pas bouger, alors nous sommes obligés de passer par des expropriations. Ça demande un peu plus de temps... On annonce 10 ans, mais on glissera à 15, voire 20 ans. Nous ne devons rien lâcher : on doit tout faire pour apporter une meilleure qualité de vie dans ces quartiers et essayer de ne plus concentrer, dans certains endroits, la même précarité.

Entre 15 et 20 ans, n'est-ce pas trop tard ?

Nos quartiers sont des cocottes minutes permanentes ! Une étincelle et tout peut exploser ! Ces projets structurants sont très longs, technocratiques. Malheureusement, il suffit d’un recours de reboussiers ou d’une remarque de l'État et vous perdez du temps. Prenez l’exemple de l'ANRU 1 : le contrat a été signé en 2005 et on termine tout juste. Quand on est élu et que l'on porte des projets, c'est long, c'est dur mais c'est passionnant.

Lors du dernier conseil communautaire vous avez accusé l’Agglomération "d’avancer à marche forcée" sur la ligne T2. Pourriez-vous être plus précis ? 

Quand on a fait un point avant les vacances, on a découvert un projet de bassin de rétention à côté de la RN106, devant les habitations. On s’est aussi aperçu qu’au niveau du trait-d’union, il n'y aura plus qu'une seule entrée commerciale par l’avenue Kennedy. À tous les courriers que le maire de Nîmes ou les services ont envoyés à Nîmes métropole, nous n’avons eu aucune réponse. Quand les commerçants et les habitants vont découvrir ça, ils vont se tourner vers le maire... qui n’est pas responsable !

Sénatoriales : « arrêtons les fantasmes ! »

Vous avez aussi dénoncé le budget élevé des fonds de concours dont bénéficient les maires des communes. N’avez-vous pas peur de vous torpiller pour les Sénatoriales de 2020 ?

Non pas du tout. Arrêtons les fantasmes. Je ne torpille rien, je dis une vérité. Les Agglomérations ont été créées pour mutualiser les moyens et créer des équipements structurants, à rayonnement communautaire. Jean-Paul Fournier a créée les fonds de concours mais leur usage était beaucoup plus limité que ce qu’il n’est aujourd’hui avec M. Lachaud. C’est la fuite en avant. Or, quel projet structurant sera réalisé sur le mandat ? Rien à part la ligne T2 du TCSP !

Quel projet structurant pourrait-il être mis en place ? Une piscine, une patinoire, une salle de spectacle ? Tout est déjà construit à Nîmes…

C'est la ville centre, c'est normal. On n'y peut rien ! On aurait pu faire une halle sportive ou une arène. Il y a quelque temps, la Vaunage souhaitait une salle multiculturelle. Aujourd'hui, on fait la même chose que le Parti socialiste, à l'époque, au Département du Gard. Seulement dans 20 ans, on retiendra quoi de Nîmes métropole ?

Dans un autre domaine, certains maires sont vent debout contre le nouveau mode de calcul de leur participation au budget des pompiers. Vous les comprenez ?

À un moment il faut faire des choix. Un groupe de travail a été mis en place et a associé de nombreux élus. Les critères ont été validés. Nîmes a vu sa contribution baisser de 2,5 millions d'euros. Reconnaissons la sagesse de Jean-Paul Fournier qui a accepté de lisser le montant de la baisse de Nîmes sur huit ans et de ne pas appliquer l'ensemble des critères dès la première année. Évidemment, comme toujours, il y a des gagnants et des perdants. Il me semble que cette nouvelle méthodologie est plus juste. Ça va dans le bon sens… gardois !

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret 

Coralie Mollaret

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio